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134ème fête du travail : Le syndicat des travailleurs de Houndé Gold denonce des conditions d’exploitations

Publié le vendredi 1er mai 2020 à 13h46min

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134ème fête du travail : Le syndicat des travailleurs de Houndé Gold denonce des conditions d’exploitations

Syndicat des Travailleurs de la Géologie, des Mines et des Hydrocarbures (SYNTRAGMIH)

Section Houndé Gold Operation (HGO)

Déclaration à l’occasion du 1er mai 2020

Chers travailleurs et travailleuses de la mine Houndé Gold Operation (HGO), des sociétés sous-traitantes de la Mine, la section SYNTRAGMIH, vous rend hommage en ce jour sacré qu’est la commémoration du 1er mai, journée de gloire des luttes des ouvriers du monde entier. En rappel, la commémoration du 1er mai est un hommage à ceux qui ont consenti des sacrifices énormes sur le terrain de la lutte syndicale, lutte dont nous, travailleurs du XXIe siècle, profitons encore des fruits.

Cette célébration du 1er mai nous offre l’occasion de faire un tour d’horizon de la situation internationale et nationale, d’examiner les conditions des travailleurs à HGO et de tracer des perspectives.

La commémoration du 1er mai de cette année 2020 se réalise dans un contexte international, africain et national de pandémie due à la maladie dénommée le coronavirus. Débuté courant décembre 2019 en Chine, très vite, comme les flux du capital financier, cette maladie s’est propagée sur les cinq (5) continents, d’Asie en Europe, de l’Amérique en Océanie pour finir en Afrique.

Le continent africain quand bien même enregistre le moins de contaminés et de victimes, il reste à craindre quand on sait l’état lamentable des centres de santés due à l’application des Programmes d’Ajustement Structurel imposé par la Banque Mondiale et le Fonds Monétaire International suivi du pillage par des dirigeants des fonds destinés aux hôpitaux publics. Le premier cas de cette maladie s’est signalé au Burkina Faso le 9 mars, et dès le 12 mars la mine de Houndé a enregistré un premier et deuxième cas.

Depuis lors, la commune de Houndé est en quarantaine pour préserver les autres contrées du pays, même si, les malades déclarés ont été tous guéris. la section SYNTRAGMIH de la mine HGO, invite les travailleurs aux respects scrupuleux des mesures barrières pour lutter contre cette maladie dans la mine comme dans la ville de Houndé et un peu partout dans les autres villes du Burkina.

Le second contexte de la commémoration de la journée du 1er mai 2020 pour les travailleurs de la mine HGO, est l’application d’un protocole « d’accord » unilatéral imposé par la direction de la mine aux travailleurs depuis septembre 2019. Ce fameux protocole, faut-il le rappeler a créé les conditions éhontées d’exploitations esclavagistes des travailleurs de la mine HGO, en leur faisant perdre au moins 47% de leur salaire d’avant protocole. Non seulement cela est injuste, mais illégal. Ce protocole est une violation flagrante de la Constitution du Burkina Faso, de la Convention collective de travail de juillet 1974 et du Code de Travail de mai 2008 et des conventions ratifiées par le Burkina Faso au niveau de l’OIT.

Contre le protocole, les travailleurs se mobilisent pour exiger son annulation, le paiement des heures supplémentaires dues conformément aux textes en vigueur. Au lieu de respecter la loi du Burkina qui s’impose à chaque société minière dans le cadre des relations de travail au Burkina, HGO a opté de briser les travailleurs et leurs représentants honnêtes par des intimidations, des pressions, des répressions à travers des lettres d’explications injustes, des mise à pieds injustes et des licenciements illégaux et abusifs.

Nous pouvons citer les licenciements des délégués du personnel que sont OUEDRAOGO Yaya et DIALLO Belko Yacouba. Ces deux licenciements n’ont pas eu les avis favorables de l’inspecteur du travail de la région des Hauts-Bassins. Au lieu de les réintégré à leurs travail, ils sont toujours à la maison. Les travailleurs doivent revendiquer leurs retours car ils sont leurs représentants, et ils n’ont rien fait que de les défendre selon les règles de droit. Quand bien même les travailleurs ont dénoncé le protocole par voie judiciaire, en cours, il faudra aussi envisager l’arme syndicale de la grève pour que ce protocole inique soit purement et simplement annulé.

Le sentiment, que notre syndicat la section SYNTRAGMIH/HGO, a, la direction de la mine, ne veut pas d’un syndicat qui défend réellement les droits bafoués des travailleurs. Cette direction veut un syndicat de faire-valoir, de laisser pour compte, un syndicat fantoche et fantôme. Camarades travailleurs et travailleuses de la mine HGO et ses sous-traitants, le SYNTRAGMIH, n’est pas et ne sera pas un de ces types ou de ces genres de syndicats. La section SYNTRAGMIH, selon les textes et lois consacrés au niveau national et international s’attèlera et défendra toujours les travailleurs quand ils sont dans leurs bons droits. Toujours !

Récemment, pour les paiements équitables des horaires de travail de 28 jours travaillés, 28 jours de repos à cause du coronavirus, nous avons défendu les travailleurs à la hauteur de leurs sacrifices consentis. A l’occasion, un incident bénin, hors du cadre des échanges relatifs à ce sujet, le SG de la section SYNTRAGMIH, a été l’objet de mise à mise pied informel par la direction de la Mine. Les travailleurs par solidarité ont protesté par une grève de la faim. La section salut cet esprit de solidarité et demande aux travailleurs de la faire confiance et de suivre toutes les actions syndicales de luttes qu’il prendra pour la défense des travailleurs de la mine et ses sous-traitants à travers une plateforme revendicative en cours d’élaboration.

Nous informons les travailleurs que l’article 21 de la constitution du Burkina dispose : « La liberté d’association est garantie. Toute personne a le droit de constituer des associations et de participer librement aux activités des associations créées. Le fonctionnement des associations doit se conformer aux lois et règlements en vigueur. La liberté syndicale est garantie. Les syndicats exercent leurs activités sans contrainte et sans limitation autres que celles prévues par la loi ». Et l’article 22 de la même constitution ajoute : « le droit de grève est garantie. Il s’exerce conformément aux lois en vigueur ».

Les travailleurs sont aussi informés que la section SYNTRAGMIH de HGO, est membre de la Coordination Provinciale des Syndicats du Tuy. Il se reconnaisse dans ses activités, dans ses plateformes revendicatives notamment le paiement intégral sans déductibilité des fonds miniers de développement local de 2017, 2018 et 2019 par HGO et enfin se reconnaisse et prendra part de tous mots d’ordre que cette coordination viendrait à prendre pour la cause des travailleurs au niveau provincial et national.
Vive les travailleurs et travailleuses de HGO et ses sous-traitants !
Vive la section SYNTRAGMIH

Le Bureau de la section SYNTRAGMIH HGO

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Vos commentaires

  • Le 2 mai 2020 à 00:27, par Week En réponse à : 134ème fête du travail : Le syndicat des travailleurs de Houndé Gold denonce des conditions d’exploitations

    Pathétique ce que vous vivez à HGO ! Quand on dit que le regime politique actuel est pourri, les mangeurs éhontés défendront mordicus que c’est le meilleur... Voyez vous Idani est accroché a son fauteuil sans honte pendant que le chienlit s’installe et le premier ministre mieux le président de la république dorment ! Quand un citoyen paie ses impots UTSS et autres se voit sans lendemain dans son pays mu par une exploitation sauvage de ses aventuriers brigands (investisseurs) et briguandant nos textes et lois, je suis très très révolté contre nos dirigeants ! Nous sommes foutus seulement... Merdes !!!

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