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Covid-19 : la culture touchée, mais pas coulée

Publié le vendredi 27 mars 2020 à 21h59min

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Covid-19 : la culture touchée, mais pas coulée

Depuis l’apparition du covid-19, plusieurs professions sont au chômage technique. Les artistes font partie des personnes dont le métier est mis entre parenthèse. Pour cause, en vue de stopper la propagation du virus, le gouvernement a interdit tout rassemblement. Au lieu de voir cela comme un mal, c’est au contraire une occasion pour les artistes de rentrer, en « résidence de création ».

C’est dur pour l’art et ses praticiens dans cette période de lutte acharnée contre la covid-19. Il n’y a plus de rassemblement. Cela met ainsi au chômage technique de milliers personnes qui ont fait de l’art un métier. C’est un moment de panne sèche. La maladie est réelle. On n’y peut rien. Et comme dit l’adage populaire africain, quand le marigot change de forme, le crocodile doit s’adapter aussi. Etant donné qu’il n’est plus possible de se produire, les artistes burkinabè doivent trouver une autre alternative. C’est la création. Cette période doit être mise à profit pour élaborer encore des textes, des scénarios.

En pareille situation, les artistes doivent montrer une résilience absolue. Depuis des années, les artistes surtout musiciens sont accusés par les fans de ne pas être créatifs. Certains pensent que leurs textes sont « pauvres ». Les cinéastes non plus ne sont pas exemptés de critique. On estime dans certains lieux qu’ils font des films « terre à terre ». Au moins avec la covid-19, on peut perdre une fois, pas deux fois. L’on perd déjà beaucoup en étant immobile sur le plan des prestations. Mais, une fois que l’on occupe ce temps pour de nouvelles imaginations, on gagne quelque part.

C’est sûr, la vie ne s’arrêtera pas avec le covid-19. La maladie s’en ira un jour. Dans toutes les contrées, ce sont en réalité les artistes qui préviennent les populations de tous les maux. C’est en ce sens qu’on peut saluer les séries à succès « 3 femmes, un village » et « 3 hommes, un village ».

Ils parlaient de la coexistence pacifique entre les religions. Cela a sans doute permis aux Burkinabè de mieux se comporter face aux exactions terroristes sous le couvert du djihad. Pour ce qui concerne le covid-19, ceux qui ont pu suivre la série « le dernier navire » ou encore « the last ship » savent comment les américains de façon imaginaire affrontaient déjà un virus mortel.

C’est donc dire que les artistes sont en fait des boussoles, des médiums. Ils peuvent voir et anticiper l’avenir. Mais, là aussi, il faudrait qu’eux-mêmes acceptent assumer leur profession. Le patriotisme américain, japonais, chinois est mis à l’écran, sur les planches et partout. Nous aussi nos artistes ont du talent. Ils ont du génie. Et comme le disait Thomas Sankara sous la révolution, chaque burkinabè doit libérer son génie créateur. Il y a des gens qui sont en prison, mais ils continuent de créer, d’écrire, de rêver… la culture est certes touchée par le covid-19, mais il ne pourra pas la couler.

Dimitri OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 30 mars 2020 à 09:00, par Buud-nooma En réponse à : Covid-19 : la culture touchée, mais pas coulée

    Bonjour cher,
    Cet article vient à point nommé pour nous rappeler qu’il faudra se rendre utile autrement, dans le développement de nos métiers. On l’a dit, certains spécialistes l’appuient, l’impact de cette maladie va dépasser tout entendement et touchera tous les secteurs économiques et sociaux. Certains comparent ses effets à celle de la grande crise économique de 1929 ou celle financière de 2008. De toutes manières, on y laissera des plumes.
    "la création ne doit pas s’éteindre !" Nos créateurs doivent profiter de cette "pause morbide" pour créer du nouveau, initier de nouveaux projets, achever d’autres, collaborer, etc. en mettant l’accent sur la qualité de la production. C’est essentiel, pour ne pas "mourir" deux fois !
    PS : A lire l’article, le titre n’est pas adapté : il s’agit dans votre écrit des arts de manière générale et pas de la Culture dans son ensemble. Dans votre article vous touchez que le domaine des arts du spectacle. Le mot "Culture" va au delà.
    Merci pour votre contribution !

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