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WaterAid Burkina Faso exhorte le gouvernement à prendre des mesures en faveur de l’accès à l’eau comme « première ligne de défense »

Publié le jeudi 19 mars 2020 à 23h04min

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WaterAid Burkina Faso exhorte le gouvernement à prendre des mesures en faveur de l’accès à l’eau comme « première ligne de défense »

WaterAid Burkina Faso exhorte le gouvernement du Burkina Faso à prendre immédiatement des mesures en faveur de l’accès à l’eau comme « première ligne de défense » contre la menace croissante du changement climatique.

WaterAid Burkina Faso préconise une action urgente de la part du gouvernement burkinabé et de la communauté internationale pour intégrer l’eau potable et l’assainissement dans leurs plans afin de faire face à l’impact du changement climatique.

L’analyse de l’accès à l’eau dans le monde proposée par WaterAid, En première ligne : l’état de l’eau dans le monde 2020, examine la façon dont le changement climatique entrave l’accès quotidien des habitants des pays les plus pauvres à l’eau potable. L’étude met en avant l’insuffisance des fonds actuellement alloués à la lutte contre le changement climatique dans ces pays, censés les aider à faire face aux impacts connexes.

Tout le monde a besoin d’eau pour vivre. Le droit inaliénable de chacun à disposer d’une source d’eau potable, quelles que soient les conditions météorologiques, constitue la première ligne de défense essentielle contre la menace croissante que fait peser le changement climatique. Les impacts les plus immédiats et répandus sont : les sécheresses extrêmes, la montée du niveau des océans, la multiplication des inondations, ouragans etc., autant d’obstacles à l’accès des populations à l’eau potable.

WaterAid exhorte le gouvernement du Burkina Faso à placer la sécurité de l’eau au premier rang des préoccupations climatiques, et ainsi fournir un financement plus important et mieux ciblé sur des services d’approvisionnement en eau et d’assainissement durables pour les populations les plus démunies du pays.

Le Burkina Faso se classe au 20e rang des pays les plus vulnérables face au changement climatique – parmi les 15 % les plus fragiles –, mais ne reçoit que 9,60 dollars par personne et par an pour lutter contre le changement climatique. Les fonds alloués à la lutte contre le changement climatique visent tant la mitigation (réduction des émissions de carbone) que l’adaptation (diminution des impacts du changement climatique). Bien que les pays en développement contribuent de façon infime aux émissions mondiales de carbone, ce sont les moins armés face à leurs effets, très peu de fonds d’aide leur étant alloués. Au Burkina Faso, un individu émet en moyenne 0,162 tonnes métriques annuelles de dioxyde de carbone contre 16,5 tonnes métriques pour un habitant des États-Unis.

Dans le monde, près de 800 millions d’habitants n’ont pas accès à un point d’eau près de chez eux, tandis que pas moins de deux milliards de personnes sont privées d’un approvisionnement en eau exempt de contamination – une situation qui les expose au risque de contracter une maladie d’origine hydrique et d’en mourir.

D’ici à 2050, on estime que le nombre de personnes qui éprouveront des difficultés à s’approvisionner en eau au moins une fois par mois s’élèvera à cinq milliards, soit plus de 50 % de la population mondiale. L’accès à l’eau potable est d’autant plus fragilisé que le changement climatique accentue la pression sur des sources d’eau déjà surexploitées en raison d’infrastructures inappropriées, d’une gestion de l’eau défaillante et d’un manque de financements publics.

Principales conclusions :

• La moitié des pays reçoivent moins de 5,20 USD par personne et par an pour faire face à la crise climatique.

• Seuls 5 % des fonds alloués à la lutte contre le changement climatique servent à appuyer les stratégies nationales d’adaptation. Les pays les plus vulnérables reçoivent un financement bien moindre, et des fonds encore plus réduits sont alloués aux services vitaux tels que l’eau salubre, mettant en danger la vie de milliards de personnes.

• La moitié des pays comptant plus de 10 % d’habitants sans accès à un point d’eau près de chez eux reçoivent moins de 84 centimes de dollar par personne et par an dans le cadre de la lutte contre le changement climatique pour assurer l’adaptation des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène (EAH).

• Les dix pays qui abritent le plus faible nombre d’habitants bénéficiant d’un accès à un point d’eau près de chez eux reçoivent en moyenne 1 USD par personne et par an dans le cadre du financement de l’action climatique pour assurer les services EAH. Madagascar, où près de la moitié de la population ne dispose pas de point d’eau près du domicile, reçoit seulement 17 centimes de dollar par personne et par an.

• En Afrique, continent générant moins de 4 % des émissions mondiales de carbone, plus des deux tiers des pays disposent de moins de 1 USD par personne et par an alloué dans le cadre de la lutte contre le changement climatique, en faveur de l’eau salubre, de l’hygiène et d’un assainissement décent.

Eric Mamboué, Directeur de pays de WaterAid Burkina Faso, a déclaré :

« Au Burkina Faso, bien que l’eau et l’assainissement fassent partie des priorités inscrites dans les politiques et les programme d’adaptation au changement climatique, des actions sont peu mises en œuvre sur le terrain. L’opérationnalisation des actions planifiées nécessite des ressources humaines qualifiées et des ressources financières conséquentes qui ne sont pas à la hauteur des besoins.
Le rapport de WaterAid montre que très peu de fonds sont alloués pour aider les personnes les plus vulnérables à s’adapter aux impacts du changement climatique, qui met en danger la santé et la vie de millions d’individus. Le gouvernement reconnaît le rôle vital de l’eau potable, qui permet à la population de faire face au changement climatique avec résilience. Il s’emploie à affronter cette menace urgente dès maintenant afin d’assurer la sécurité et la santé des générations futures.
En cette Journée mondiale de l’eau, il n’est pas vain de rappeler que les dirigeants du monde ont promis l’accès à l’eau et à l’assainissement pour tous et partout d’ici 2030 par l’intermédiaire du sixième objectif de développement durable des Nations Unies. »

FIN

Téléchargez le rapport à l’adresse suivante : www.washmatters.wateraid.org/on-the-frontline.

Pour en savoir plus, veuillez contacter :
Roch W. OUEDRAOGO, Manager Communication, rochouedraogo@wateraid.org,
(226) 25 37 41 70

À Londres : Rosie Stewart, chargée principale des relations avec les médias, RosieStewart@wateraid.org, +44 (0) 207 793 4943,
Notes à l’intention des rédacteurs :

WaterAid

WaterAid s’efforce de démocratiser l’accès à l’eau salubre, à des toilettes décentes et à une bonne hygiène pour tous et dans le monde entier, en moins d’une génération. Cette organisation internationale à but non lucratif opère dans 28 pays afin de changer la vie des personnes les plus pauvres et les plus marginalisées. Depuis 1981, WaterAid a permis à 27 millions de personnes d’accéder à de l’eau salubre et à 27 millions de personnes de bénéficier de toilettes décentes. Pour plus d’informations, consultez www.wateraid.org, suivez @WaterAidUK ou @WaterAidPress sur Twitter, ou retrouvez la page Facebook WaterAid UK à l’adresse www.facebook.com/wateraid.

• 785 millions de personnes à travers le monde (une personne sur dix) ne disposent pas d’eau salubre à proximité de chez elles1.
• 2 milliards de personnes à travers le monde (près d’une personne sur trois) ne possèdent pas de toilettes décentes2.
• Environ 310 000 enfants de moins de cinq ans meurent chaque année de maladies diarrhéiques causées par le manque d’accès à l’eau et à l’assainissement. Cela représente environ 800 enfants par jour, soit un enfant toutes les deux minutes3.
• Chaque livre sterling investie dans l’accès à l’eau et la construction de toilettes rapporte en moyenne quatre livres sterling en gains de productivité4.
• Quinze livres suffisent à fournir de l’eau salubre à une personne5.

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