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L’Afrique et l’Union européenne : un partenariat pour l’avenir

Publié le jeudi 12 mars 2020 à 17h03min

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L’Afrique et l’Union européenne : un partenariat pour l’avenir

Josep Borrell (Haut représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et vice-président de la Commission européenne) et Jutta Urpilainen (commissaire européenne aux partenariats internationaux) à travers cette tribune donne leur point de vue sur les relations entre l’Afrique et l’Union Européenne.

L’Afrique et l’Union européenne : un partenariat pour l’avenir Le regard de l’Europe est de plus en plus tourné vers l’Afrique – mais c’est un regard nouveau, empli de l’ambition de hisser notre partenariat à un niveau supérieur. Nous voulons collaborer avec la jeunesse africaine, qui est déterminée à se construire son propre avenir, idéalement en partenariat avec d’autres.

L’Union européenne veut s’assurer que les deux parties le feront ensemble : non pour, mais avec l’Afrique. C’est également l’approche que nous préconisons dans notre proposition de nouvelle stratégie globale avec l’Afrique. Cette stratégie se veut le point de départ d’un dialogue approfondi sur les priorités que nous partageons, dialogue dont la conclusion est fixée au sommet Union européenne-Union africaine qui se tiendra en octobre prochain.

Lors de ce sommet, nous devrions nous accorder sur des résultats concrets à obtenir susceptibles d’améliorer l’existence des citoyens des deux continents. Le sommet devrait servir de catalyseur. Les nouveaux dirigeants de l’UE ont placé l’Afrique parmi leurs toutes premières priorités. M me Ursula von der Leyen, présidente de la Commission européenne, et M. Charles Michel, président du Conseil européen, sont allés en Afrique dans les semaines qui ont suivi leur entrée en fonction. La semaine dernière, nous nous sommes rendus en Mauritanie, au Burkina Faso, en Éthiopie et au Soudan.

De son côté, l’Afrique change elle aussi, portée par son dynamisme économique et par la population la plus jeune au monde. L’intégration régionale progresse également : avec la zone de libre-échange continentale africaine, le continent ambitionne de créer la plus vaste zone d’échanges commerciaux depuis la fondation de l’Organisation mondiale du commerce.

Notre continent cousin est en effet, à bien des égards, le continent de l’avenir : qu’il s’agisse de changement climatique, de révolution numérique, de croissance durable, d’économie équitable ou de sécurité, c’est en Afrique que seront prises les décisions importantes pour le monde. Hélas, le multilatéralisme se trouve mis à mal à l’heure même où nous en avons le plus besoin. Les deux plus grandes évolutions qui façonnent aujourd’hui notre monde – le changement climatique et la révolution numérique – sont en train de transformer les deux continents. C’est pourquoi l’Afrique et l’Europe devraient défendre un modèle de coopération internationale basé sur un multilatéralisme fondé sur des règles, sur la libertépolitique, sur la solidarité et sur la dignité humaine.

L’inclusivité nous permettra d’exploiter tout le potentiel de nos citoyens, y compris les jeunes et les femmes. D’autres acteurs renforcent actuellement leur présence sur le continent africain. Ce qui distingue l’UE, toutefois, c’est sa volonté de placer le développement humain et la durabilité au cœur de sa vision, en défendant le droit de chacun de façonner librement sa propre existence et de voir ses droits protégés.

Les progrès en Afrique sont réels, mais de nombreux problèmes demeurent, qu’il s’agisse de la persistance de la pauvreté, de conflits ou du fait que les droits démocratiques sont menacés. Le doublement attendu de la population africaine offre de réelles perspectives, mais impose aussi d’agir. Nous devons faire preuve d’ambition, mais également de réalisme, en nous concentrant sur ce qui fonctionne.

Le facteur clé qui nous incite à remodeler notre partenariat n’est pas notre proximité géographique, notre passé commun ou les liens personnels que nous avons tissés. Les véritables moteurs de notre partenariat, ce sont notre avenir commun et les intérêts que nous partageons. Quelle est l’essence d’un partenariat UE-Afrique tourné vers l’avenir ? Cette semaine, la Commission européenne présente sa proposition de stratégie de partenariat avec l’Afrique. Celle-ci se fonde sur les éléments constitutifs suivants :

1. La transition verte et l’accès à l’énergie. La crise climatique rend impérative une action ambitieuse en faveur du climat. Mais la transition verte est aussi une nouvelle stratégie de croissance. Œuvrons ensemble à la création d’emplois verts dans les énergies renouvelables et l’urbanisation durable.

2. La transformation numérique. L’Afrique adhère déjà pleinement à la révolution numérique. Il suffit de voir les changements générés par les systèmes de paiement en ligne. Donnons à l’Afrique la possibilité de brûler les étapes et d’utiliser l’économie numérique comme un vecteur de croissance économique.

3. Croissance durable et emplois. Le dynamisme économique africain est une réalité. En travaillant main dans la main, nous pouvons libérer le potentiel humain, en particulier des jeunes et des femmes. La zone de libre-échange continentale africaine peut changer la donne.

4. La paix et la gouvernance. Le dernier sommet de l’UA avait pour objectif de faire taire les armes. Sensible aux efforts déployés par l’UA, l’UE est disposée à en faire davantage. La nouvelle facilité européenne pour la paix nous permettra de progresser encore ensemble. Pour qu’une paix soit durable, elle doit être ancrée dans les dynamiques politiques locales.

5. Migration et mobilité. Nul ne saurait contester que la migration a pris des proportions inédites, surtout au sein du continent africain. Les évolutions démographiques et économiques donnent à penser qu’elle continuera d’occuper une place considérable dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. Nous avons besoin d’une approche globale et équilibrée, fondée sur le partenariat et la responsabilité conjointe.

Il y a lieu, avant tout, que l’Afrique et l’UE soient des partenaires pour le multilatéralisme, défendant une vision durable de la manière d’organiser les sociétés et l’ordre international, sur la base des droits de l’homme et des objectifs de développement durable, et mobilisant la jeunesse. Et ce d’autant plus que ces principes sont aujourd’hui ouvertement remis en question. Nous sommes prêts à faire un bond en avant dans les relations entre l’Europe et l’Afrique. Les deux parties devront investir en ce sens. Du côté européen, nous sommes ambitieux et très désireux d’examiner avec nos partenaires africains la manière dont nous pouvons façonner ensemble notre avenir commun

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Vos commentaires

  • Le 12 mars 2020 à 18:20, par Pierre En réponse à : L’Afrique et l’Union européenne : un partenariat pour l’avenir

    c’est bien "beau" et "fort exhalant" vos ambitions pour nous autres "Africains" damnes du développement !
    Cependant vous vous devez cher "amis" européens d’être en parfaite adéquation avec vos faits et décisions politiques nous concernant,commencez déjà comme le disait jadis le président feu Houphouet Boigny a respecter les termes d’échanges de nos matières premières ne cautionnez plus les dérives "anti-gouvernance de nos chefs d’état !(certains on des possessions immobilières et des comptes bancaires aux montants faramineux qui dorment dans vos pays et qui manquent a nos économies !

  • Le 12 mars 2020 à 23:56, par Dibi En réponse à : L’Afrique et l’Union européenne : un partenariat pour l’avenir

    L’UE et sa BCE n’ont comme ambition, supprimer les nations et constituer un pôle de domination capitaliste et néolibéral-impérialiste dans le monde.
    Un tel projet, une telle construction et ses ONG de déresponsabilisation corruptive ne peuvent être qu’un projet de recolonisation de l’Afrique ou de renforcement de sa domination néocoloniale. C’est dire que fondamentalement, l’UE ne nous vend que sa domination impérialiste en guise d’offre de coopération ; une offre de merde et de mépris raciste de nos vies et de notre avenir.
    En Europe même, les peuples qui ont compris que le projet européen est néfaste à leur histoire, leur souveraineté nationale et populaire, leurs acquis sociaux …, le rejettent fortement, parce que pour eux, le projet européen est un projet néo-oligarchique prédateur. Les Grcs l’ont compris, les Français, les Néerlandais ou les Danois le rejettent massivement, et les Britaniques s’en sont libérés.
    L’Occident européen et sont projet UE ne visent qu’une chose en Afrique : nous re-esclavagiser, nous recoloniser non plus avec des fusils Mauzer du XIX ème siècle, mais au moyen de tous les Nègres de maison aux affaires chez nous, aux moyens de ses bases militaires, de ses ingérences pseudo-humanitaires, de ses industries culturelles, de toutes ces structures d’intégration au grand capital que sont la CEDEAO, l’UA et tous les traites à la cause africaine.
    Dans ses plans de développement vert, l’UE envisage de nous dé-saisir du Sahara et du Sahel, de les recoloniser avec son projet Désertec ; c’est-à-dire de les couvrir de panneaux solaires pour fournir l’Europe en électricité bon marché et renouvelable dans la durée. En plus de la prédation des sous-sols, l’UE et l’Europe dessinent tranquilement des projets de pillages énergétiques solaires et hydrauliques de nos pays. C’est ça le sens marqueting de son nouveau partenariat pour un codéveloppement durable et écologique. Rien que des mensonges de la part de ces gens qui nous méprisent, sont racistes à nous nier toute reconnaissance en dignité humaine égale, nous ont esclavagisés, colonisés, nous néocolonisent et nous livrent une guerre féroce qui ne dit pas son nom. Au moyens de ses élevages de chacals djihadistes, d’endocolons corrompus, de cette jeunesse africaine déconscientisée politiquement, de nos femmes javelisées, défrisées ou bâchées, couvertes de chiffons de la tête aux chevilles…, Bref, de tous ces gens de chez nous qui dorment sur la natte des autres ou qui ont des rêves de somnambules.
    Et c’est dire que dans notre malheur, l’Europe et l’UE ne sont pas seules en cause. Mais avons le devoir de comprendre que l’Europe et l’UE ne sont pas notre avenir. Nous sommes foutus, si nous redevenos pour l’Europe une priorité ; cette priorité du voleur pour sa victime !
    Nous n’avons jamais été des cousins et c’est nous berner avec de fausses parentés exhibées par des prédateurs qui ne visent qu’à nous sortir de l’Histoire et de l’Humanité. Ils sont mielleux à tondre les moutons et à prendre des décisions sur votre dos, à votre place, sans vous et contre vous le moment venu.
    Qui entretient la misère, les conflits, le djihadisme terroriste, les regressions démocratiques chez nous ? Ce sont eux les Occidentaux et leur système de domination du monde ; aidés en cela par tous nos endocolons locaux.
    De la CEDEAO ou de l’UA par exemple, leur mutisme et le détournement de leurs regards face à toutes les agressions criminelles subies par nos peuples, interrogent. Qu’attendent-ils ? Que la CPI, aux ordres des Occidentaux fourre son nez de Cour coloniale, dans nos affaires ?
    Les bases militaires occidentales dans nos pays ne sont pas la solution dans nos affaires, mais le problème. De même que le G5 et ses légions de barbouzes.
    Nos élites locales africaines occidentalisées ou orientalisées qui tiennent nos pays sont-elles la solution ? On a anvie de dire Non ! Elles sont traites, incompétents, irresponsables et ignobles gérants d’un ordre néocolonial qui fait le malheur de nos peuples ; ces peuples réduits en sous-peuples infantiles et méprisables aux yeux des autres !
    De quoi est le nom, ce pays qu’est le Burkina-Faso aujourd’hui ? Un poulailler ouvert à tous les renards locaux ou d’Occident !
    Partout l’Etat est ici absent ; même à Ouagadougou ! Il est absent en ville, dans les villages, dans les provinces, dans nos marchés, dans nos écoles, nos centres de santé, sur nos routes, nos quartiers, tous régulièrement attaqués en plein jour par des convois de gens dits terroristes, sans autres identités que celles de terroristes-djihadistes et/ou de koglowéogo, ces milices chasseurs de brousse. Mais l’incompétence politique à laisser pourrir la situation. Cette incompétence qui a toujours copulé avec les forces les plus récationnaires ; je veux dire les religieux obscurantistes, les chefferies féodales de bonnets-rouges et les leaders politiques néocoloniaux-libéral-conservateurs qui tiennent l’Etat et réchignent à affirmer la République laïque et social-progressiste ; ou à condamner clairement, les courants réligieux obscurantistes, et toutes forces non Republicanes que sont les kogléwéogo, par myopie ethnoculturaliste ; ou les mercenaires proxy qui axacerbent, en toute impunité, les massacres inter-communautaires dans les campagnes.
    Mais le hic, c’est la vacuité de l’appareil d’Etat burkinabè. Un Etat coupé de sa population ; sans service efficient de renseignements et sans réactions idoines de protection sécuritaire des populations en cas de nécessités urgentes.
    Devant tous ces manquements, défauts régaliens, devant toute cette merde néocoloniale, ce beau pays de toutes les hospitalités les plus bienveillantes est en train d’être détruit par l’incompétence de ses dirigeants ; je veux dire toute la classe politique.
    Pourtant, Thomas Sankara, J. Ki-Zerbo, Ouezzin C. Nazi Boni et tant d’autres nous ont prévenus !
    Il faut sauver le Soldat perdu qu’est devenu Rock Christian Mark Kaboré.
    Le sauver, c’est sauver le pays ! Après quoi, on lui règlera ses comptes, ainsi que ceux de toute la réaction néocoloniale !
    Na an lara, an sara !
    La patrie ou la mort !

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