De l’unité de coronarographie encore en chantier en passant par les urgences, l’unité des grands brûlés, le service d’imagerie, le laboratoire et le service de gynécologie-obstétrique, la ministre de la Santé, Pr Léonie Claudine Lougué a pu constater de visu les conditions de travail au CHU de Tengandogo (CHU-T). Une visite qui lui a permis également d’encourager les agents de santé qui « donnent le meilleur d’eux-mêmes sur le plan intellectuel, même si au niveau des équipements et des infrastructures ils ont des difficultés. C’est du personnel engagé, motivé qui donne le meilleur de lui-même pour que tous les Burkinabè aient des services et des soins de santé de qualité tel que pris comme engagement par le Président du Faso dans son programme politique », a-t-elle souligné.

Alexandre Sanfo, DG du CHU-T

Cette visite saluée par le directeur général du CHU de Tengandogo, Alexandre Sanfo aura aussi permis à la ministre de se rendre compte des difficultés de cet hôpital de référence qui aura bientôt neuf ans d’existence. Il s’agit principalement du vieillissement de l’équipement, des problèmes de maintenance des appareils, de l’insuffisance de ressources humaines, des coupures fréquentes d’électricité, notamment au laboratoire, etc.

L’une des difficultés également évoquée par le directeur général a trait à l’insuffisance de la subvention de l’Etat. Il souligne en effet que le CHU-T est le seul établissement sanitaire qui paie lui-même ses agents. Et à ce jour, la masse salariale s’élève à deux milliards 900 millions de F CFA, alors que la subvention de l’Etat est d’un milliard 700 millions de F CFA. Le plaidoyer donc de l’hôpital, c’est que la subvention soit revue à la hausse à quatre milliards pour mieux fonctionner.

« Nous sommes un établissement public, malheureusement, les subventions que nous recevons ne sont pas suffisantes pour faire fonctionner l’hôpital. Nous allons discuter de tout ça avec la ministre et espérer trouver une solution pour des lendemains meilleurs pour notre hôpital », confie le premier responsable du CHU-T.

Face à toute ces difficultés, en particulier celles concernant la maintenance des équipements, Pr Lougué rassure « Nous sommes en train de tout mettre en œuvre, de mener des réflexions, afin d’opérer d’autres modes d’équipements, afin que le diagnostic soit assuré, parce que sans diagnostic on ne peut pas parler de qualité de soins (…) Il faut travailler sur le problème de maintenance avant de faire des acquisitions. »

CHU de Tengandogo, un hôpital performant, malgré les difficultés.

A en croire son directeur général, le CHU-T, malgré les difficultés demeure un hôpital performant. « Nous avons un certain nombre de services qui existent ici et pas ailleurs. Nous prévoyons très bientôt faire de la chirurgie hépatobiliaire que nous faisons déjà. Nous voulons même aboutir à la transplantation. Dans pas longtemps, nous allons faire la chirurgie à cœur ouvert ici. Il y a un certain nombre de pathologies pour lesquels on évacue les patients et pour lesquels nous allons travailler à les prendre en charge » a indiqué le DG.

Il n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que malgré les difficultés, le CHU –T possède le plus grand service de réanimation au Burkina Faso qui a aussi besoin d’être remis à niveau. Cet hôpital qui affiche de grandes ambitions travaille toujours à être à la hauteur des attentes des populations. Et pour cela les équipements ont besoin d’être renouvelé aussi bien aux blocs opératoires, qu’en imagerie.

« Si nous avons pu résoudre le problème des blocs opératoires, de la réanimation et de l’imagerie, nous pensons que l’hôpital peut fonctionner de façon sereine (…) Il faut que le gouvernement nous aide pour que nous puissions faire de cet hôpital la référence au Burkina Faso, mais aussi en Afrique de l’Ouest », a-t-il conclu.

Justine Bonkoungou
Lefaso.net