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Bobo-Dioulasso : Le Projet ProCIV dote le Centre agricole polyvalent de Matourkou, d’une unité de transformation agro-alimentaire

Publié le vendredi 7 février 2020 à 15h00min

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Bobo-Dioulasso : Le Projet ProCIV dote le Centre agricole polyvalent de Matourkou, d’une unité de transformation agro-alimentaire

Le Centre agricole polyvalent de Matourkou (CAP/Matourkou) dispose désormais d’une unité de transformation agro-alimentaire. D’une capacité de production de riz Paddy de 4000 tonnes par an, cette usine est l’une des réalisations financées par la coopération Allemande dans le cadre de son initiative spéciale « Un seul monde, sans faim », dont le ProCIV (Projet Centres d’innovations vertes du secteur agro-alimentaire) fait partie, à hauteur d’environ 500 millions de FCFA. Il a été inauguré officiellement ce jeudi 6 février 2020, par le ministre de l’Agriculture et des Aménagements Hydro-agricoles, Salifou Ouédraogo ; accompagné du ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré et de l’ambassadeur de l’Allemagne au Burkina Faso, Ingo Herbert.

Le Centre agricole polyvalent de Matourkou est la toute première école qui dispose d’une unité de transformation agro-alimentaire au Burkina Faso. Cette usine de production de riz est le fruit d’une« bonne » coopération entre le Burkina Faso et l’Allemagne, à travers le Projet Centres d’innovations vertes du secteur agro-alimentaire (ProCIV). Ce projet est financé par le ministère fédéral allemand de la coopération économique et du développement (BMZ).

Cette unité industrielle a, à la fois, une vocation pédagogique et économique. Elle vient ainsi compléter le dispositif de formation du centre agricole polyvalent de Matourkou et contribuer à l’enrichissement de son dispositif pédagogique. Par ailleurs, cette unité va contribuer à la création de revenus pour les populations riveraines du CAP-Matourkou et à l’amélioration des revenus des producteurs de riz à travers une meilleure offre aux consommateurs.

Visite de l’unité de transformation agro-alimentaire

Aussi, elle va contribuer à la création d’environ 50 nouveaux emplois, mais surtout permettre à la jeunesse d’apprendre aujourd’hui, ce dont elle aura besoin pour réussir sur le plan technique et entrepreneurial.

Pour le ministre en charge de l’agriculture, Salifou Ouédraogo, l’installation de cette usine va participer à l’atteinte de l’un des objectifs majeurs du Plan national de développement économique et social (PNDES) à savoir, « développer durablement un secteur agro-sylvo-pastoral, faunique et halieutique productif et résilient, davantage orienté vers le marché et basé sur les principes de développement durable ».

Salifou Ouédraogo, ministre en charge de l’agriculture.

« Cette unité va permettre aux élèves du centre, de pouvoir se former dans la pratique sur l’agro-alimentaire, de pouvoir bénéficier de toutes les compétences nécessaires pour que quand ils vont sortir, qu’ils puissent être immédiatement opérationnels. Elle va permettre au centre d’être autonome financièrement à travers l’accroissement des revenus. Cette usine est aussi une contribution concrète à l’atteinte de l’indicateur de 50 000 nouveaux emplois à créer pour 2020 au Burkina Faso », a souligné le ministre de l’agriculture.

Cette unité se veut donc un outil essentiel dans le développement de la chaine de valeur riz. Cette expérience constitue selon lui, un modèle particulier qui pourrait inspirer d‘autres écoles et centres de formation professionnelle du pays. Il estime cependant que toutes les actions conduites à travers ce projet, visent principalement à aider les acteurs dans les secteurs agricole et alimentaire, à acquérir et utiliser les innovations, qui vont permettre de contribuer effectivement au développement durable des régions rurales du Burkina Faso. C’est pourquoi, il a saisi cette occasion pour exprimer la gratitude de l’Etat burkinabè au gouvernement allemand, pour son soutien au développement durable du Burkina Faso.

Jens Treffner, coordinateur de ProCIV.

Cette cérémonie d’inauguration a été coparrainée par le ministre en charge du commerce, Harouna Kaboré et l’ambassadeur de l’Allemagne au Burkina Faso, Ingo Herbert.

Ce dernier a exprimé sa joie de parrainer l’inauguration de cette unité de transformation agro-alimentaire à vocation pédagogique et économique. « Ma joie est d’autant plus grande que cette unité est une infrastructure pilote, mise en place dans l’optique de renforcer la formation des acteurs du secteur porteur numéro un de l’économie burkinabè, l’agriculture. La formation de techniciens, ingénieurs et d’autres acteurs au sein de cette école, mettant en évidence les vertus de partenariats pour le développement, contribuera à la durabilité de cet investissement », a laissé entendre l’ambassadeur allemand Ingo Herbert.

Ingo Herbert, ambassadeur de l’Allemagne au Burkina Faso.

Selon lui, cette longue amitié qui lie l’Allemagne au Burkina Faso a été établie officiellement depuis 1961, avec pour objectif principal, la réduction de la pauvreté et le développement durable au Burkina Faso. L’Allemagne intervient ainsi dans différents secteurs clés du développement au pays des Hommes intègres, notamment le secteur de l’agriculture, la décentralisation, l’eau et l’assainissement. L’objectif de la coopération germano-burkinabè dans le secteur agricole est d’augmenter la productivité et les revenus des exploitants agricoles, d’améliorer l’emploi dans ce secteur pour assurer la sécurité alimentaire dans les régions rurales du Burkina.

Il a par ailleurs souligné que l’inauguration de cette unité de transformation agro-alimentaire est un moyen que son pays met à la disposition des burkinabè pour améliorer le fonctionnement des chaines de valeurs du riz et du sésame.L’ambassadeur allemand a aussi invité les acteurs de la chaine de valeurs riz de la région des Hauts-Bassins, à assurer la rentabilité de cette unité. Ce, en assurant efficacement, chacun à son niveau, le rôle qui lui revient dans la chaine de valeurs. Ainsi, il rassure de la disponibilité de la Coopération Allemande à continuer de contribuer à la promotion durable du secteur agricole au Burkina Faso.

Harouna Kaboré, ministre en charge du commerce

Des mesures sont prises pour la commercialisation des produits locaux
Harouna Kaboré, ministre en charge du commerce et coparrain de la cérémonie d’inauguration, a salué cette initiative qui, selon lui, va permettre d’offrir non seulement aux consommateurs du Burkina, du riz de qualité, mais aussi, permettra d’améliorer les revenus et l’alimentation de dizaines de milliers de petits exploitants des bas-fonds rizicoles ainsi que les membres de leurs familles.

Il a tenu à rassurer des dispositions prises par son ministère, afin de promouvoir la consommation locale. « La mise en œuvre de la chaine de valeur riz permet aux producteurs d’avoir accès au marché et aux consommateurs, de consommer burkinabè, ce qui constitue une condition sine qua non pour un cheminement vers la sécurité alimentaire. L’inauguration de cette unité industrielle va contribuer à renforcer la consommation des produits locaux, axe majeur de la politique gouvernementale », a indiqué Harouna Kaboré.

La gestion de l’unité est confiée à un privé

Dans le cadre du partenariat public-privé, la gestion de cette unité de transformation agro-alimentaire est confiée à un privé à savoir l’entreprise NAFASO. L’entreprise gestionnaire a, en effet, l’obligation de soutenir à travers l’Agriculture Contractuelle, les petits exploitants à produire du riz paddy de haute qualité. « Cette unité industrielle est certes, pilotée par un opérateur privé, mais son bon fonctionnement vise l’amélioration des revenus de tous les acteurs de la chaine de valeurs riz. C’est une occasion que le gouvernement nous offre aussi pour démontrer notre savoir-faire et notre professionnalisme dans le domaine de l’agriculture. Pour nous, c’est une prise de conscience et nous sommes très fiers aujourd’hui », s’est réjoui Abdoulaye Sawadogo, PDG de NAFASO.

Le choix porté sur NAFASO n’est pas fortuit selon le premier responsable de la société. En effet, l’entreprise NAFASO a été créée en 2008 avec pour objectif de rapprocher les semences de leurs utilisateurs, c’est-à-dire les petits producteurs. Elle opte pour la production de semences en contre saison. Aujourd’hui, NAFASO est une entreprise qui compte en Afrique de l’Ouest dans la production et la commercialisation des semences améliorées. Basée à Bobo-Dioulasso, elle s’active dans les semences de riz, de maïs, de sorgho et de niébé.

Le directeur général du CAP-Matourkou, Dénis Ouédraogo, n’a pas manqué de saluer cette coopération qui a permis la construction de cette unité au sein de son centre. « Ce qui va permettre aux stagiaires du CAP Matourkou, d’effectuer des travaux pratiques dans le domaine agro-alimentaire », a-t-il dit.
A en croire le coordinateur du Projet Centres d’innovations vertes (ProCIV), Jens Treffner, cette unité va contribuer au renforcement de capacité des acteurs de la chaine de valeurs ajoutées du riz et permettre donc à écouler plus de riz produit par les productrices et les producteurs de la région des Hauts-Bassins.

Dénis Ouédraogo, DG du CAP-Matourkou

Le Projet Centres d’innovations vertes (ProCIV) du secteur agro-alimentaire est l’un des projets de l’initiative spéciale « Un seul monde sans faim », du Ministère allemand de la Coopération économique et du développement (BMZ), qui vise la réduction de la pauvreté et de la faim dans le monde. Il est mis en œuvre dans quinze pays dont quatorze en Afrique et un en Asie.Au Burkina Faso, le projet intervient dans les régions des Hauts-Bassins, des Cascades, de la Boucle du Mouhoun et du Sud-Ouest, principalement dans les chaines de valeur sésame et riz. Ainsi, il a pour but d’innover dans le secteur agro-alimentaire, contribuant au développement rural durable dans les différentes régions concernées. Il vise en outre, l’augmentation de la production agricole locale et des revenus des exploitations familiales et des petites entreprises.

Romuald Dofini
Lefaso.net

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