Deux cents (200) participants francophones se sont penchés en juin 2004 sur la problématique de la protection et de la promotion des droits des enfants de la rue à M’Bour (Sénégal). Suite à cette rencontre sous régionale un atelier de restitution a été organisé par des acteurs nationaux. Il vise entre autres à rendre compte des travaux de la rencontre de M’Bour, examiner ses recommandations, renforcer la concertation entre les acteurs impliqués dans l’amélioration du statut juridique et socioéconomique des enfants en situation difficile.

La rencontre de Sénégal a permis, selon Adama Konombo de l’Association Solidarité jeunes, de s’accorder sur le concept "Enfant de la rue". Un concept incluant tous les enfants associés à la rue dans toutes ses formes. Aussi, la sous-région s’est engagée à défendre les droits des enfants, notamment ceux de la rue en unissant leur force.

Pour El hadj Moustapha Diouf, coordonnateur des programmes à l’UNICEF, la mendicité est un phénomène galopant au Burkina Faso et dans la sous-région en générale et face à ce phénomène, son institution ne ménagera aucun effort dans l’appui aux projets et programmes de promotion et de protection des droits de l’enfant. En rappel, M. Diouf a déploré le cas du jeune Salif, qui en 1999 avait défrayé la chronique en son temps. "M. Nikiéma qui avait confié son fils Salif (10 ans) à un maître coranique nommé Boucaré afin qu’il lui enseigne le Coran.

Le jeune Salif s’était vu ainsi confier, à l’instar de ses camarades d’école, une portion de champ du maître à cultiver. Salif n’ayant pas terminé sa portion, sera ligoté des mains et des pieds avec un câble de bicyclette et abandonné seul dans le champ du matin au coucher du soleil. Conduit à l’hôpital, le petit Salif restera 8 mois alité. Il eut fallu de peu qu’il soit amputé des quatre membres". Il avait perdu 80% des fonctions de ses mains et de ses pieds.

Une intervention chirurgicale réparatrice en Autriche cette année a permis à Salif de retrouver 90% de la fonctionnalité de ses membres. Quant au représentant du ministre de l’Action sociale, Mme Fatouma Ouattara le phénomène des enfants de la rue interpelle fortement la conscience sociale et nécessite l’implication de tous les acteurs. "Le gouvernement burkinabè en est conscient et travaille à éradiquer ce phénomène" a-t-elle conclu.

Boureima SANGA
Aoua COULIBALY(Stagiaire)
Sidwaya