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Enseignement : les réponses du DGEB aux syndicats

Publié le mardi 30 août 2005 à 07h38min

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Le Burkina-Faso, tout comme la plupart des pays en voie de développement, se trouve confronté au relèvement d’un double défi : la quantité et la qualité de son système éducatif de base.

Le Ministère de l’Enseignement de Base et de l’Alphabétisation, dont la mission essentielle est de promouvoir l’Enseignement de Base et l’Alphabétisation, œuvre à l’aboutissement de ces attentes qui constituent le gage d’un développement harmonieux.

Depuis ces dernières années, les progrès en matière d’éducation sont probants grâce à la mise en œuvre du Plan décennal de développement de l’Education de base (PDDEB). Nous félicitons l’ensemble des acteurs du système éducatif pour les efforts sans cesse conjugués pour les résultats obtenus.

L’offre et la demande d’éducation se sont accrues. De même, au niveau de la qualité, des résultats statistiques satisfaisants sont enregistrés aussi bien au niveau de l’encadrement pédagogique qu’en ce qui concerne les taux de promotion, de succès au Certificat d’Etudes Primaires (CEP).

Si d’une manière globale, l’on est donc en droit de s’en réjouir, force est de reconnaître que certains écueils minent encore la bonne marche de nos activités. Voilà pourquoi il y a une grande mobilisation des partenaires de l’éducation aussi bien au niveau national qu’international pour trouver des solutions aux problèmes les plus brûlants au système éducatif. Malheureusement depuis un certain temps, je constate des écrits du Syndicat National des Travailleurs de l’Education de Base (SYNATEB) dans la presse et des critiques parfois acerbes sur la gestion de l’enseignement de base au niveau déconcentré tendant à faire croire que rien de positif ne s’y passe.

Je n’aurais pas jugé nécessaire d’apporter quelques précisions si ces critiques n’étaient pas récurrentes. Dans le but donc d’éclairer les uns et les autres, et sans verser dans une quelconque polémique stérile, je voudrais apporter les informations ci-après :

1- Au niveau des stages de formation et de recyclage, des rencontres des groupes d’animation pédagogique (GAP) et des conférences pédagogiques

Les stages de formation et de recyclage, les rencontres des Groupes d’animation pédagogique (GAP) et les conférences pédagogiques, font partie des activités obligatoires de formation continue que chaque Chef de circonscription d’éducation de base (CCEB) a obligation de réaliser au profit de ses enseignants. Cette formation devrait permettre le renforcement des capacités des enseignants pour une pratique de la classe et une meilleure préparation non seulement des enseignants-candidats aux différents examens et concours professionnels, mais aussi aux méthodes et techniques d’évaluation de leurs élèves.

Par conséquent, tout enseignant soucieux de la qualité de son enseignement devrait y prendre part. Conscient des difficultés rencontrées par les enseignants pour se déplacer et/ou se restaurer, le MEBA, en concertation avec ses partenaires, recherche des moyens d’accompagnement pour la réalisation desdites activités. C’est ainsi qu’un appui a été acquis pour soutenir les Groupes d’animation pédagogique (GAP). Bien sûr, cela semble insuffisant.

Mais pouvons-nous obtenir davantage si nous n’avons pas de résultats concrets sur la pertinence de l’activité pour soutenir notre argumentaire lors des négociations avec les partenaires ? Nous pensons que non. C’est pourquoi, nous ne pouvons même pas dire comme certains :

"boycotter c’est bien, mais c’est pas arrivé". Nous sommes plutôt enclins à dire "boycotter, ce n’est pas bien, car cela ne permet d’arriver nulle part". Boycotter ne permet pas de produire des résultats. Nous devrions surtout travailler à obtenir des résultats pour démontrer la pertinence et convaincre nos partenaires et le gouvernement de la nécessité de nous accompagner dans les autres domaines. En passant le temps à tout renier et/ou tout rejeter, nous risquons de tout perdre, y compris tout le crédit que l’opinion publique nationale et internationale accorde au personnel d’enseignement et d’encadrement, ainsi que nous le constatons lors des journées d’excellence à l’école primaire. C’est donc normal que chaque CCEB développe des initiatives pour réussir l’exécution de ces activités dont la bonne exécution contribue au renforcement des capacités et des compétences professionnelles des enseignants.

2 -Au niveau de l’organisation des examens et concours

Les écrits incriminés accusent les Chefs de Circonscription d’Education de Base (CCEB) d’écarter leurs militants, au motif qu’ils ont boycotté les activités des Groupes animation pédagogique (GAP) et les conférences pédagogiques.

Or, il est clairement indiqué dans les différentes instructions, que le choix des différents acteurs (surveillants, accompagnateurs, correcteurs) ne répond au seul critère du grade. En effet, l’organisation des examens constitue une activité pédagogique très sensible, si bien que d’autres critères tels que l’honnêteté, la confiance, la ponctualité au travail, la sociabilité, le sens de la responsabilité, la loyauté entrent en ligne de compte.

La responsabilité du CCEB étant totale avec toutes ses implications, il lui est laissé toute la latitude de retenir (bien sûr en toute transparence) les acteurs à impliquer. La participation à l’organisation des examens n’est aucunement un droit, c’est un mérite. Les revendications, les actions musclées et les menaces de certains agents pour être retenus se justifient de mon point de vue, par des intérêts personnels inavoués et inavouables. Sinon comment comprendre que l’on refuse de prendre part à certaines activités pédagogiques organisées par le même CCEB et que l’on se plaigne par ailleurs de n’être pas retenu pour d’autres.

Le CCEB peut-il faire confiance à un éternel boycotteur, même s’il y a une prise en charge ? Le risque est grand pour une activité aussi sensible. Je pense que tout chef de circonscription conséquent, dans un contexte de choix varié, choisira certainement parmi ceux qui l’ont accompagné durant l’année, dans toutes les situations difficiles, des personnes qu’il pense capables de l’aider à tenir correctement sa responsabilité. Selon toute bonne logique, il ne peut pas écarter les enseignants qui ont toujours pris part aux activités pédagogiques qu’il organise, même sans "gombo" pour faire appel à ceux qui ont toujours boycotté les GAP et les conférences pédagogiques qu’il organise parce que cette fois-ci, il y a "gombo".

3 - Des affectations pour nécessité de service

En ce qui concerne les affectations pour nécessité de service, c’est l’autorité compétente qui apprécie la nécessité et prend la décision qui s’impose, pour le fonctionnement normal et régulier des services dont il a la charge.

4 - Le poste de directeur

Le poste de directeur est un poste de nomination avec ses exigences en matière de compétence, de loyauté, d’obligation de réserve. Le grade a un caractère dominant dans le choix de ce responsable, mais cette qualité ne saurait constituer le seul critère d’appréciation.

5- L’appréciation des fiches des examens et concours

Cette appréciation relève d’un ensemble de critères de bonne conduite professionnelle. Les indications ne sont pas suffisantes en la matière et je tiens à saluer les initiatives prises par certains responsables. J’invite les enseignants et les partenaires à nous faire des suggestions en vue d’une définition plus précise des critères d’appréciation de ces fiches, pour une plus grande transparence.

6 - La gestion des Circonscriptions d’Education de Base (CEB)

La gestion des CEB est soutendue par un ensemble de dispositifs tels que les attributions des Inspecteurs de l’enseignement du premier degré (IEPD), les instructions de rentrée, les comptes rendus à la hiérarchie. Les comptes rendus aux partenaires constituent un devoir d’information.

Les enseignants, tout comme les encadreurs, doivent savoir que les principes directeurs doivent toujours orienter leurs actions. Aussi la complaisance ou l’appartenance à une corporation ou à un parti ne saurait les soustraire aux bonnes règles et aux bonnes pratiques. C’est pourquoi, un dossier complet doit pouvoir valider la pertinence des faits quand une sanction est prise contre un fautif. En tout état de cause, la confiance, le sérieux, le travail bien fait, la justice, l’équité, en somme, la bonne conduite doivent accompagner nos actions.

Nous invitons donc les encadreurs à redoubler de vigilance, à effectuer les visites de classes de manière régulière, à faire produire des demandes d’explications aux contrevenants. Ils doivent savoir encourager, féliciter les enseignants qui travaillent consciencieusement et rappeler à l’ordre tous ceux qui s’écartent de la bonne voie.

En tout état de cause, je mets en garde ceux qui se laissent berner, tromper par des individus aux intérêts mal intentionnés, confondant les domaines d’actions et compromettant dangereusement leur situation professionnelle. Il faut se méfier des responsables à double face, double langue, qui savent se montrer teigneux avec eux et dans la presse et revenir négocier des affectations avec le Directeur général de l’enseignement de base (DGEB) pour eux même ou des proches (des preuves sont disponibles). La bonne méditation doit guider les actions de tout homme ; de surcroît les éducateurs qui doivent façonner des esprits alertes pour un monde meilleur. Cette pensée de CICERON est évocatrice pour qui cherche un avenir radieux : "Efforçons-nous par la pensée et par nos labeurs de rendre la vie humaine plus sûre et plus puissante. Suivons la voie qui a toujours été celle des meilleurs et n’écoutons pas les appels à la retraite qui se font entendre pour nous ramener en arrière quand déjà nous avons marché de l’avant".

Nous sommes ouverts au dialogue contrairement à certaines appréhensions ; des enseignants, tout comme des responsables syndicaux viennent à nous pour comprendre certaines situations. C’est dans la concertation et le dialogue que nous pourrons résoudre les problèmes qui se posent aujourd’hui ou se posent demain.

Nous devons savoir que nous sommes tous appelés à la même mission, seulement à des niveaux différents, celle d’œuvrer à promouvoir l’œuvre éducative au profit de la nation entière. Je réitère notre disponibilité au dialogue et invite ceux qui manipulent à se détourner de toute attitude mesquine, mais à prôner la cohésion, la solidarité agissante, la bonne vertu pour que le monde de l’éducation retrouve ses lettres de noblesse. J’invite par conséquent les responsables syndicaux qui ont poussé leurs militants dans des situations difficiles à résoudre leurs contradictions à leur niveau au lieu de chercher à manger leur piment dans la bouche des inspecteurs chefs de circonscriptions.

En conclusion, je dirais : ne cherchez pas à manger votre piment dans la bouche des inspecteurs, Chefs de Circonscriptions d’Education de Base (CCEB) et d’alphabétisation.

Je souhaite à toutes et à tous d’agréables vacances.

Le Directeur Général de l’Enseignement de Base

Moussa BOURGOU,
Inspecteur de l’Enseignement du Premier Degré
Chevalier de l’Ordre National
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 1er septembre 2005 à 10:57, par Che En réponse à : > Enseignement : les réponses du DGEB aux syndicats

    Monsieur Bourgou,votre ministère est l’un des plus corrompus et vous avec.Quelle malhonnêteté que de dire que les Chefs de Circonscription corrompus et voleurs doivent choisir leurs protégés poltrons pour la correction des examens.Vous êtes responsables avec vos instituteurs incapables et malhonnêtes de la baisse de l’enseignement.Vous savez et tout le monde le sait que vous êtes responsables de détournements de fonds économiques énormes.Courage au SYNATEB et à ses militants sont les garants d’un enseignement de qualité.Courage CAMARADES,votre lutte est juste.Seule la lutte organisée paie et tot ou tard la révolution va triompher.

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