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Colloque national sur l’extrémisme violent : Le ministère de la Culture restitue les résultats aux acteurs de la région Sud-Ouest

Publié le mercredi 2 octobre 2019 à 07h36min

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Colloque national sur l’extrémisme violent : Le ministère de la Culture restitue les résultats aux acteurs de la région Sud-Ouest

Le ministère de la Culture, des arts et du tourisme a organisé, le samedi 28 septembre 2018 à Gaoua, la conférence inaugurale de diffusion des résultats du colloque national sur l’extrémisme violent et les valeurs de référence tenue l’année dernière à Dori. Cette conférence a été présidée par Abdoul Karim Sango, chef du département en charge de la Culture, et a été rendue possible grâce à l’accompagnement financier du Programme des nations unies pour le développement (PNUD).

Après Ouagadougou et Banfora, c’est Gaoua qui a accueilli, ce samedi 28 septembre 2019, la conférence inaugurale de diffusion des résultats du colloque national sur l’extrémisme violent et les valeurs de référence. C’est la salle de réunion du conseil régional du Sud-Ouest qui a servi de cadre à cette rencontre. Il s’est agi, pour le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, de restituer aux acteurs de la région, les résultats du colloque national sur le rôle de la culture dans la prévention, la lutte contre l’extrémisme violent et la promotion de la cohésion sociale au Burkina Faso, colloque tenu en novembre 2018 à Dori.

En effet, le Burkina Faso est confronté à des attaques terroristes depuis quelques années. Et pour venir à bout de cette crise sécuritaire, il faut avoir une vision holistique. C’est ainsi que le ministère de la Culture a entrepris de combattre ce mal par le recours à nos valeurs ancestrales. A l’ouverture des travaux de cette conférence, le ministre de la Culture a tenu à rappeler le rôle de la culture dans la vie d’une nation. « Il ne peut y avoir d’avenir pour une nation en dehors de la culture. La culture a un potentiel énorme du point de vue symbolique, mais on en parle très peu dans les pays africains ».

Le 2e adjoint au maire de Gaoua, Casimir Kambou, dans son mot de bienvenue, a salué cette initiative. Il a estimé qu’au vu du contexte sécuritaire, il est judicieux que chaque acteur puisse participer à la recherche de la paix.

Trois communications ont permis d’éclairer les participants à cette conférence. La première, présentée par Ousmane Guiguemdé, conseiller technique du ministre de la Culture, a été axée sur ce qui a guidé le ministère dans l’organisation du colloque de Dori. La deuxième communication portant sur la culture et la lutte contre l’extrémisme violent a été faite par Mgr Der Raphael Koussiélé Dabiré, évêque du diocèse de Diébougou. Il a bâti sa communication sur la parenté à plaisanterie et d’autres aspects de prévention et de règlement des conflits dans la société dagara.

La parenté à plaisanterie, dans cette société, comme dans bien d’autres de la région du Sud-Ouest, fonctionne comme un réseau. Elle se pratique entre patri-clans, matri-clans, entre beaux-frères et belles-sœurs, entre amis et entre grands-parents et petits-fils. Elle permet de régler les faits sociaux comme le mariage, les conflits, les décès...

C’est le ministre Abdoul Karim Sango qui a clos la série de communications. Il est revenu sur la nécessité d’user de la culture pour parvenir au développement. Il a pris le cas de la Chine qui est un exemple de réussite en la matière.

A l’issue des communications, les autorités coutumières et religieuses ont été invitées à prendre la parole. Toutes ont salué l’initiative. C’est le roi Gan de Obiré, porte-parole des responsables coutumiers, qui a ouvert le bal de ces interventions.

Pour lui, les autorités coutumières et religieuses doivent, au quotidien, sensibiliser les populations, éduquer les enfants et la jeunesse à avoir une bonne conduite. « Il faut avoir un esprit de tolérance parce que personne n’a intérêt à ce que la cohésion sociale s’effrite », convainc le chef coutumier.

Les intervenants ont fustigé la famille qui ne joue plus le rôle qui était le sien dans l’éducation des enfants, le gouvernement qui n’a pas intégré la culture dans les programmes scolaires et le colon avec les religions révélées qui ont mis en déroute les sociétés africaines. « Il s’agit de nous ouvrir aux autres mais en restant nous-mêmes », a conseillé Abdoul Karim Sango.

Pour le ministre, l’objectif de ce cadre d’échanges a été largement atteint. Il a convenu avec les acteurs de la nécessité de multiplier ces cadres et d’éclater davantage les sujets. Avant cela, l’important pour lui est que chacun puisse être un vecteur pour relayer l’information.

Boubacar Tarnagda

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