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Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

Publié le mardi 5 avril 2022 à 22h27min

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Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

Depuis quelques années a surgi dans le langage protocolaire burkinabè « Honorable » pour appeler les députés. Certains élus considèrent même comme un crime de lèse-majesté de ne pas leur donner cette étiquette qui n’est pourtant prévue nulle part. Nous avons demandé l’éclairage de l’Ambassadeur Mélégué Traoré, spécialiste des questions diplomatiques et protocolaires. Il nous explique ici le sens et surtout l’histoire de cette étiquette au Burkina.

1. Quelques considérations initiales

• Deux titres honorifiques sont les plus connus et les plus employés pour l’étiquette dans le monde : ‘‘Excellence’’ et ‘‘Honorable’’. ‘‘Excellence’’ jouit d’une plus grande universalité parce qu’il est essentiellement porté par la diplomatie, ce qui n’est pas le cas pour ‘’Honorable’’.

• Dans toutes les sociétés, certaines personnalités du fait de leur statut, des fonctions qu’elles occupent, de l’héritage historique – personnel ou de groupe - ont droit à une distinction et à une considération particulières. Elles portent les titres honorifiques qui reflètent la dignité qui est la leur, de même que le respect et la haute courtoisie qui leur sont dus. Ils sont conférés par l’autorité la plus haut placée, ou par les usages d’étiquette établis. Un acte juridique, loi ou décret, en régit le système dans chaque pays.

• Les titres honorifiques constituent un domaine privilégié de l’étiquette, nationale ou internationale. ‘‘Les sociétés ont recours à des titres qui désignent les personnalités investies d’une dignité, le caractère exceptionnel de leur fonction, le rang qu’elles occupent en raison des responsabilités qu’elles assument’’ . ‘’Honorable’’, tout comme ‘‘Excellence’’, ‘‘Majesté’’ ou ‘‘Eminence’’, sont usités dans cette optique.

• Les titres d’honneur sont de rigueur aussi bien à l’écrit que dans la conversation et dans les communications à caractère oral en général. Donner le titre d’‘‘Honorable’’ à quelqu’un, dépend de la personnalité dont on parle ou à laquelle on s’adresse. Le faire peut tout aussi bien être lié aux circonstances ou au contexte. Encore faut-il en maîtriser les règles de base de l’utilisation.

• La difficulté de l’emploi du titre ‘‘Honorable’’ tient au fait qu’il n’existe pas dans le protocole officiel des pays d’Afrique francophone comme le Burkina Faso. Honorable n’est pas d’usage dans le protocole officiel français qui a été transposé en Afrique francophone. On ne le trouve donc pas dans les actes officiels qui régissent le protocole ou dans les bottins mondains. De là vient qu’il n’est pas non plus employé dans le protocole officiel des Etats francophones. En revanche, il est d’un emploi courant dans les Etats anglophones.

• Pour toutes ces raisons, l’emploi de l’expression ‘‘Honorable’’ est beaucoup plus encadré que celui d’autres titres honorifiques. On ne devrait faire usage de ce titre qu’avec précaution, et ne pas tomber dans la facilité du langage courant, même quand son emploi est dominant dans l’espace social, dans la rue et dans les médias.

2. Le mot ‘’Honorable’’

• ‘‘Honorable’’ est issu du terme latin, ‘‘hönöräbilis’’, qui signifie une personnalité qui fait honneur ; qui est digne d’être honorée ! Comme titre honorifique, il est dérivé du bas latin, ‘‘honorare’’ qui veut dire honorer. Dans l’ancienne Rome, ‘‘Honorarius’’ concernait la magistrature, le mot magistrat désignant les hauts dirigeants de l’empire. L’épithète ‘’honorifique’’ est apparu en 1276 avec l’expression ‘‘honorable personne’’. En français, ‘‘honorable’’ date du XIIème siècle. Il s’applique à une personnalité distinguée parmi les autres. Depuis le XIXème siècle, dans les assemblées de députés, il désigne un parlementaire. Il est alors emprunté à l’anglais ‘‘honourable’’ . Depuis 1640, on l’emploie aussi pour désigner les magistrats. Dans son emploi actuel, il est d’abord un adjectif avant d’être un substantif. Il qualifie la haute position du parlementaire, mais désigne aussi la personnalité.

• Dans le cadre strictement protocolaire et de l’étiquette, ‘‘Honorable’’ est employé uniquement pour les parlementaires et dans la magistrature : députés, sénateurs, conseillers nationaux (Afrique du Sud, Maroc, Namibie), juges. C’est dans ce sens que lors d’un débat, un député dira : ‘’je tiens à rappeler à mon Honorable contradicteur que la loi d’habilitation n’est pas destinée à empêcher l’Assemblée nationale d’exercer sa fonction constitutionnelle de légiférer’’, mais pas, ‘‘je tiens à rappeler à l’Honorable que…’’ ou ‘‘à Honorable’’ que….’’.

• Dans le protocole, il s’écrit normalement toujours avec un H majuscule et non minuscule, comme on le voit trop souvent, car il s’agit de l’identification de la haute personnalité, et non seulement de l’adjectif de complément direct servant à qualifier le député. Alors qu’il est d’une fortune plutôt maigre dans le protocole des pays francophones, ‘‘Honorable’’ est abondamment employé dans les sphères officielles ailleurs, notamment dans les pays de culture anglo-saxonne.

• Il est important de connaître les règles de fonctionnement et d’emploi du titre ‘‘Honorable’’, car elles sont différentes de celles appliquées à ‘‘Excellence’’, titre beaucoup plus familier en Afrique francophone. Il appartient à un ensemble de termes, tous désignant le statut d’une personnalité qui se distingue des autres, soit qu’elle jouisse d’une considération particulière, soit dans le cadre d’un acte exceptionnel qu’elle aurait accompli, ou encore du fait de son statut et de sa fonction, à moins qu’elle ne le détienne par héritage.

• ‘‘Honneur’’ est beaucoup employé dans l’expression ‘‘j’ai l’honneur’’, en matière de correspondance administrative ou privée. Son emploi est de rigueur quand dans une correspondance, l’auteur s’adresse à un égal ou à un supérieur. On ne l’emploie pas pour s’adresser aux subalternes, au public ou à l’opinion, sauf dans le cas spécifique des discours. On ne devrait donc pas trouver dans les annonces publicitaires, des exemples tels que, ‘‘le Directeur général de la Société des Mangues a l’honneur d’informer le public…’’. Car on ne voit pas bien où est l’honneur là-dedans, s’agissant d’une masse indéterminée de personnes.

• ‘‘Votre Honneur’’ ou ‘‘Son Honneur’’ est un titre honorifique quand on s’adresse à une très haute personnalité dans certains pays, notamment dans les monarchies. On dit ‘‘Votre honneur’’, comme on dit ‘‘Votre Majesté’’ ou ‘’Votre Altesse royale’’. Au Canada, ‘‘Votre Honneur’’ est le titre honorifique qu’on donne aux lieutenants-gouverneurs dans la formule d’interpellation. Ceux-ci représentent le gouverneur général, lui-même représentant la Reine d’Angleterre, le chef d’Etat ici. Dans les cours de justice, il est de rigueur lorsqu’on s’adresse au président d’un tribunal lors d’un procès dans différents pays.

• En matière de protocole, le terme honneur a plusieurs autres emplois. On présente les honneurs à un chef de l’Etat, à un roi ou à un président de la République en visite officielle, au drapeau national, sur les navires de guerre… En invitant une personnalité à un évènement, on lui demande d’honorer de sa présence, une inauguration, une célébration, une réception…La signification est toujours la même : reconnaître le statut spécial ou la position particulière du président, du député, du ministre, du directeur général… car ils ont droit à un respect hors du discours ordinaire. On ne demande pas à un planton ou à un garibou d’honorer de sa présence une cérémonie.

• Le tire ‘‘Honorable’’ n’a pas obligatoirement une relation directe avec l’expression ‘’les honneurs’’, mais le fond de l’idée est le même : la singularité ascendante d’une personnalité que l’on distingue du commun des autres personnes. Au plan grammatical, alors que Excellence, Son Honneur ou Son Eminence sont des nominatifs, les termes ‘‘Honorable’’ et ‘‘Très Honorable’’ sont à la fois des adjectifs et des noms.

3. Brève historique de l’emploi du terme ‘’Honorable’’ en Afrique

• Le terme ‘‘Honorable’’ a été hérité par les Etats anglophones d’Afrique, emprunté à l’Angleterre suite à la colonisation. Toutefois, largement concurrencé par l’expression ‘‘Excellence’’, il est resté confiné dans les institutions parlementaires et de la magistrature. Jusqu’aux années 1990, il était inconnu et n’était jamais d’emploi dans les pays francophones, y compris au sein des parlements. On ne connaissait que le titre de fonction ou de civilité, ‘‘Monsieur le député’’, ‘‘Madame la député’’, l’appellation normale des députés. La diffusion du titre ‘‘Honorable’’ est due à l’essor de la diplomatie parlementaire et à l’intensification des rapports entre les assemblées d’Afrique à partir du milieu de la dernière décennie du XXème siècle. Tout est parti du Cameroun.

• Au Parlement camerounais, le titre ‘‘Honorable’’ a toujours été employé depuis l’époque coloniale. Le pays étant officiellement bilingue, et cumulant les héritages parlementaires français et anglais, les députés y emploient entre eux, depuis toujours le titre ‘‘Honorable’’. Puis par le jeu des rapports inter-parlementaires, le terme a franchi les frontières et a d’abord gagné le Gabon, avec le renouveau du parlementarisme en Afrique dans les années quatre-vingt-dix.

• Dans ce pays, son introduction a été accompagnée d’un phénomène singulier, l’exemple même de l’africanerie. Traditionnellement, le parlement gabonais était monocaméral jusqu’au milieu des années quatre-vingt-dix. Il a alors vu la création d’une deuxième chambre, le Sénat, confié à Georges Rawiri qui l’a présidé jusqu’à sa disparition. Désormais, le Gabon n’a plus seulement des députés, mais aussi des sénateurs. Ceux-ci se sont donné le titre honorifique de ‘‘Vénérable’’ qu’ils portent jusque sur leurs cartes de visite, considérant par là qu’un tel titre les plaçait protocolairement avant les ‘‘Honorables députés’’ dans la préséance. Ils empruntent de ce fait la logique de la préséance officielle entre les présidents des chambres parlementaires, fondée sur la Constitution, ce qui n’a pas grand sens. On trouve ce type de dérive ridicule ailleurs, quand, comme c’est actuellement le cas au Burkina Faso, les conseillers municipaux de Bobo Dioulasso se donnent le titre de ‘‘Distingué’’, et exigent des personnels des administrations qu’ils les désignent ainsi.

• La diffusion du titre ‘‘Honorable’’ a, du fait de la proximité géographique, du Gabon, gagné les deux Congo et – avec moins d’affirmation- le parlement d’Angola. C’est dans les années 1997 – 1998 que les parlements francophones d’Afrique de l’Ouest ont commencé à employer de manière courante le terme ‘‘Honorable’’, dans le sillage des conférences de l’Union des parlements africains, aujourd’hui appelée Union Parlementaire africaine (UPA), et des visites des présidents d’assemblée ou de sénat lors de l’ouverture des sessions, les Béninois ayant été les premiers à le faire.

• Au Burkina Faso, il était inconnu pendant la première législature de la Quatrième République. C’est lors du débat budgétaire à l’Assemblée nationale qu’en décembre 1998, qu’il a commencé à être employé par le biais de la prise de parole des députés, interpelés par ce titre, importé du Cameroun par l’auteur de ces lignes, suite à une visite officielle qu’il venait d’y effectuer. Le Président de l’Assemblée interpelait les députés qui demandaient la parole, en les qualifiant d’‘‘Honorable’’, ce qui faisait rire tout l’hémicycle. Nul n’aurait pu prévoir que le vocable aurait par la suite la fortune qu’il a acquise aujourd’hui. Depuis, le terme est devenu d’un emploi courant, désordonné et exagéré. A partir du Mali et du Niger, tous les autres pays d’Afrique de l’Ouest jusqu’en Mauritanie, ont suivi le mouvement. Le parlement de la CEDEAO, le Comité Interparlementaire de l’UEMOA, le parlement de la CEMAC et celui de la CEEAC , ont amplifié la pratique. Mais Il est toujours complètement inconnu dans les parlements d’Afrique du Nord et dans le monde arabe en général, en Asie, et en Amérique latine, hormis chez les anglophones.

• Le titre ‘‘Honorable’’ est d’usage courant désormais en Afrique de l’Ouest, mais son emploi ne suit que rarement les règles normales qui doivent lui être appliquées. Le fait est surtout que les parlementaires et ceux qui s’adressent à eux, ou parlent d’eux, en abusent, et par la fréquence de son emploi, et en prenant des libertés avec les règles applicables. Les médias ont fait le reste quant à l’emploi désordonné du titre.

4. Qui a droit au tire ‘‘Honorable’’ ?

• Le titre officiel ‘’Honorable’’ n’est pas d’emploi universel. Comme on l’a relevé, il est propre à la culture britannique et à celle des Etats ayant celle-ci en héritage, tels les pays anglophones d’Afrique, les Etats-Unis, le Canada, la Nouvelle-Zélande, l’Australie ou l’Inde. Il est inconnu en France, dans les pays européens en général, partiellement en Asie, en Amérique latine, dans le monde arabe, et dans les Etats francophones d’Afrique. Au Burkina Faso, en matière protocolaire, seul le titre ‘Excellence’’ est officiellement reconnu ; il est régi par le décret 2005 sur l’organisation des cérémonies publiques. Les Etats anglophones font usage du titre ‘‘ ‘’Honorable’’ ou ‘‘Honourable’’, concomitamment avec celui d’‘‘Excellence’’. Mais deux députés ou deux sénateurs du Nigéria ou du Ghana, ne s’adressent pas l’un à l’autre en disant, ‘’Honorable’’ ou ‘‘l’Honorable’’. Dans les assemblées anglophones, le titre courant de fonction des députés est ‘‘MP’’ pour ‘‘Member of Parliament’’.
• ‘‘Honorable’’ est donné comme titre de distinction à la quasi-totalité des personnalités américaines ayant des hautes charges publiques. On le donne aux personnalités placées au sommet de l’Etat, dans la haute administration et dans l’ordre politique en général. Il est employé tant pour les personnalités politiques nationales que pour celles qui sont situées dans les Etats fédérés des Etats-Unis d’Amérique, y compris les maires.

• Dans ce pays, ‘‘The Right Honorable’’ ou ‘‘Le Très Honorable’’, est donné au chef de l’Etat. ‘’Honorable’’ est donné aux membres du gouvernement, aux gouverneurs des Etats fédérés, aux diplomates étrangers, y compris les chargés d’affaires ayant le rang de ministre , membres de gouvernement des pays étrangers, aux chefs des grandes organisations internationales, telles que l’ONU ou l’OEA, aux ambassadeurs américains, aux chefs des chambres parlementaires, aux députés, aux sénateurs… Il concurrence le titre ‘‘Excellence’’ en ce qui concerne les hautes personnalités non américaines. ‘‘Honorable’’ est également donné à des membres de la haute administration tels que le secrétaire général de la Chambre des représentants ou le Sergent d’armes du Sénat, le directeur de la Bibliothèque du Congrès, celui de l’imprimerie d’Etat des Etats-Unis… Le titre Excellence est inconnu dans le protocole américain ; Donald Trump est ‘‘The Right Honorable’’ et non ‘‘His Excellency’’.

• De fait, de très nombreuses personnalités dans ce pays reçoivent le titre "The Honorable", ce qui correspond bien à l’esprit des institutions américaines tel qu’établi depuis l’indépendance des Etats-Unis, au départ fondé sur l’égalitarisme.

• Ainsi, sont également concernés :
-  les responsables des agences fédérales
-  les représentants américains dans les organisations internationales et leurs adjoints.
-  les anciens présidents de la Cour suprême
-  le secrétaire général du Sénat
-  le contrôleur général d’Etat
-  Les hauts fonctionnaires nommés par le Président des Etats-Unis.
-  les présidents des cours suprêmes des Etats fédérés.
-  les présidents de chambre des Etats fédérés
-  les membres des parlements des Etats fédérés
-  la plupart des anciens officiels des Etats-Unis.

Au Canada, le titre ‘‘Honorable’’ est donné à vie à certaines personnalités. Ce sont les lieutenants-gouverneurs, les membres du gouvernement fédéral, les membres du conseil privé, les sénateurs. D’autres personnalités y ont droit, seulement pendant la durée de leur mandat : le président de la Chambre des Communes, les présidents des parlements provinciaux, les ministres des provinces et les juges. Le Québec constitue un cas à part : depuis qu’en 1968 le Conseil législatif a disparu pour donner naissance à l’Assemblée nationale, les députés n’y ont plus droit au titre ‘‘Honorable’’, tout comme le Premier ministre, le président de l’Assemblée et les ministres du gouvernement de la province. Toutefois, le lieutenant-gouverneur y a droit à vie, et les juges pour la durée de leur charge.

Le titre de ‘‘Très Honorable’’ est donné à vie au Premier ministre et au Juge en chef du Canada. Le Gouverneur général, représentant la Reine d’Angleterre, le chef de l’Etat canadien, a la latence d’accorder le titre de ‘‘Très Honorable’’ à un nombre limité de personnalités, tout comme d’ailleurs celui d’‘‘Excellence’’ .

‘‘Très Honorable’’ est par ailleurs le titre honorifique du Premier ministre britannique, du Speaker de la Chambre des représentants, du Président de la deuxième Chambre, celle des lords… au lieu d’‘‘Excellence’’ qui n’existe pas dans le protocole britannique.
Bien qu’il n’ait pas sa place dans l’ordre du protocole et de l’étiquette officiels burkinabè, et dans beaucoup d’autres pays africains ou ailleurs dans le monde, il est entré dans le langage quotidien des députés, membres des parlements nationaux ou communautaires d’Afrique. Il n’est pas prévu ou établi par les textes juridiques de base du protocole. L’Assemblée nationale du Niger en a fait l’amère expérience à son corps défendant il y a quelques années. Elle avait transmis au Conseil constitutionnel son règlement intérieur pour le contrôle de constitutionnalité. La juridiction constitutionnelle recala l’acte, au motif qu’y figurait l’expression ‘‘Honorable’’ pour qualifier les députés. L’Assemblée avait dû le supprimer de son règlement. On peut certes s’interroger sur la compétence d’une juridiction de cette nature à se prononcer sur le lexique parlementaire, mais l’incident n’en demeure pas moins significatif.

5. L’emploi du titre ‘‘Honorable’’

Le titre ‘‘Honorable’’ n’est donné qu’aux parlementaires – sénateurs ou députés - et aux juges. Ni le Président du Faso, ni les présidents d’institution, en dehors de ceux des chambres parlementaires, ni les membres du gouvernement et les ambassadeurs, n’y ont droit. En Afrique, ‘‘Honorable’’ relève avant tout de l’espace de l’étiquette parlementaire. Il est autant une formule de l’écrit, principalement dans la correspondance, que de l’oralité.
‘‘Honorable’’ peut s’appliquer de trois façons.
-  Il peut se substituer aux titres de civilité, ‘‘Monsieur’’ et ‘‘Madame’’. On dira : ‘‘l’Honorable Bonoudaba, député du Poni’’.
-  Il peut s’ajouter au titre de civilité. On écrira : ‘‘Son Excellence Monsieur Ogulana Peter, ambassadeur du Nigéria’’.
-  Il peut être employé comme un titre d’honneur supplémentaire : ‘‘Son Excellence, le très honorable Sakandé Alassane Bala, Président de l’Assemblée nationale’’.

5.1. Quand on s’adresse à un parlementaire, ou quand on parle de lui

L’étiquette classique ne prévoit pas qu’on donne le titre ‘‘Honorable’’ à un parlementaire au Burkina ou dans les autres pays francophones. Mais la pratique actuelle depuis une vingtaine d’années en use et en abuse. C’est même devenu un phénomène de mode, à un tel point que, curieusement, des députés s’offusquent quand on ne les appelle pas ‘‘Honorable’’. On a vu lors d’une session du Comité Interparlementaire de l’UEMOA à Bissau en 2007, un député s’en prendre violemment à un conférencier parce qu’il ne l’avait pas appelé l’‘‘Honorable député’’ !

Dans la conversation, lorsqu’on s’adresse à un parlementaire, la formule normale est : ‘‘Monsieur le député’’ ou ‘‘Monsieur le sénateur’’, et non ‘‘Honorable’’. En aucun cas, on ne dira ‘‘Monsieur l’Honorable député’’ ou ‘‘Monsieur l’Honorable sénateur’’. On ne dit pas non plus ‘‘Votre Honorable député’’, ou ‘‘Votre Honorable sénateur’’, ni ‘‘Son Honorable député’’, et encore moins, ‘‘Mon Honorable député’’ comme on l’entend parfois. Honorable est un titre honorifique et non de fonction. Dire à un député ‘‘Honorable’’ en l’interpellant ou en lui parlant, est une faute. C’est ‘‘Monsieur le député’’ qui sied.

Quand dans une conversation, on parle d’un député ou d’un sénateur, le terme ‘‘Honorable’’ n’a pas sa place. Il faut s’en tenir à ‘‘Monsieur le député a déclaré…’’ ou ‘‘Monsieur le sénateur est parti en mission’’. Mieux, on peut se passer du titre de civilité, Monsieur ou Madame, et dire : ‘‘le député a dit’’, ‘‘le sénateur a déclaré’’. L’emploi du titre honorifique ‘‘Honorable’’ est particulièrement contre-indiqué dans ces cas.

5.2. Comment employer le titre ‘‘Honorable’’ dans les écrits

‘‘Honorable’’ est avant tout une expression de l’écrit. C’est là qu’il doit être le plus employé. C’est là qu’il a véritablement sa place. Comme beaucoup d’autres titres honorifiques, on devrait n’utiliser ‘‘Honorable’’ dans la conversation, que dans le respect des règles établies, et le moins possible, c’est-à-dire dans les contextes officiels protocolaires ou de solennité. Il ne s’agit pas d’un terme de la conversation courante.

5.2.1 Dans les documents à caractère général

Le terme ‘‘Honorable’’ n’a pas sa place dans les documents à caractère général, tels les rapports, les comptes rendus, les procès-verbaux, les notes. La règle est de s’en tenir dans ces documents aux titres de civilité courante. On écrira donc, ‘‘le député a ouvert la séance de la commission’’ et non ‘‘l’Honorable député a ouvert la séance de la commission’’ ; ‘‘Monsieur le député a présidé la cérémonie’’, et non, ‘‘l’Honorable a présidé la cérémonie’’.

Toutefois, s’agissant d’une haute personnalité dans le pays de laquelle le titre honorable est d’emploi obligatoire comme le Ghana ou les Etats-Unis, on doit dans les documents comme dans la conversation se plier à la règle applicable chez elle. Ainsi, dans le rapport d’une séance solennelle pendant laquelle le Président des Etats-Unis d’Amérique a prononcé une allocution devant la plénière de l’Assemblée nationale du Burkina Faso, on écrira, le ‘‘Le Très Honorable Donald Trump’’ a exposé devant la représentation nationale, les grandes orientations de la politique étrangère américaine’’. Mais également écrire que ‘‘le Président des Etats-Unis a exposé…’’, n’est ni une faute, ni un manquement à l’étiquette, encore moins un manque de considération ou de respect à son égard. Il en est de même pour ‘‘Excellence’’ qui est d’emploi courant dans n’importe quel contexte international.

5.2.2 Dans la correspondance

Il faut faire très attention dans l’emploi du titre de distinction ‘‘Honorable’’ dans la correspondance. Il y détient très peu de place, et les traités de rédaction administrative ne le mentionnent pas. On s’en tiendra donc uniquement aux titres de la civilité courante et des bons usages.
Et cela concerne toutes les parties d’une lettre ou d’une note verbale : le timbre ou entête, la vedette ou suscription, l’appel, le corps et le traitement, la formule de politesse, l’adresse sur l’enveloppe et la souscription, c’est-à-dire la signature. Ce sera donc toujours, Monsieur, Madame, ou Mademoiselle.

Exemples de formules dans les lettres

- a) Le timbre

Monsieur Belko Saîdou
Député
BP 615
Bamako
République du Mali

et non

L’Honorable Belko Saîdou
Député
BP 615
Bamako
République du Mali

- b) La suscription ou vedette

A
Monsieur Abo Pierre
Premier Questeur
Assemblée nationale
Ouagadougou
Burkina Faso

et non

A
L’Honorable Abo Pierre
Premier Questeur
Assemblée nationale
Ouagadougou
Burkina Faso

- c) L’appel

Monsieur le sénateur
Monsieur le député

et non

L’Honorable sénateur ou
L’Honorable député

- d) Traitement (corps de la lettre)

‘‘J’ai l’honneur de vous inviter à la célébration du vingtième
anniversaire de l’école de Matiacouali.’’

et non

‘‘ J’ai l’honneur d’inviter Votre Honorable à la célébration du vingtième anniversaire
de l’école de Matiacouali.’’

ou

‘‘ J’ai l’honneur d’inviter Son Honorable, à la célébration de l’anniversaire de l’école de Matiacouali.’’

- e) Courtoisie

‘‘Veuillez agréer, Monsieur le juge, l’expression de ma considération distinguée.’’

et non

‘‘Veuillez agréer, Honorable juge, l’expression de ma considération distinguée.’’

- f) Souscription (Signature)

Begnon Traoré
Député

et non

Honorable Begnon Traoré
Député

ou

Honorable député Begnon Traoré

Il est à rappeler que la signature s’appose au-dessus et non en-dessous du non. Toutefois, lorsque le nom de l’auteur est porté à la fin de la lettre, et qu’on porte son titre de fonction en-dessous en laissant un espace, la signature peut se mettre dans cet espace, entre les deux.

6. Honorable sur la carte de visite ?

La carte de visite occupe une place importante dans la vie publique, particulièrement au niveau des dirigeants, des diplomates, mais aussi des cadres et des responsables à tous les niveaux. En matière de protocole, de bons usages et de savoir-vivre, sa présentation et son utilisation obéissent à des règles strictes. C’est un domaine où les fantaisies n’ont aucune place, alors que dans le monde des affaires et dans la vie courante, elles sont acceptées ou au moins tolérées.

Il est une règle absolue dans ce domaine : on ne porte que les titres de fonction sur les cartes de visites. Comme on ne se donne jamais à soi-même un titre honorifique, on ne doit pas y trouver des titres tels que ‘‘Majesté’’, ‘‘Excellence’’, ‘‘Honorable’’, ‘‘Sérénissime’’, ‘‘Vénérable’’. On n’écrit donc pas sur sa carte de visite, par exemple ‘‘Honorable député Kabré Songnaba’’ ou ‘‘Vénérable Okombi Nzouba’’. Toutefois, on peut porter son titre de distinction le plus élevé, et non plusieurs titres sur la carte, sous le nom et le prénom.

Une indication importante est donc qu’on ne se donne pas à soi-même un titre honorifique. Ce sont les autres qui le font. Un député n’a pas à se présenter en ces termes : ‘‘Honorable Sani Issaka’’ ou ‘‘Son Honorable Ouédraogo Zangregnongo’’, ou même ‘‘Monsieur le député’’. On se présente toujours par son prénom et son nom. Cette règle ne s’applique pas aux officiers de l’armée : ‘‘Général Ibrahim Traoré’’, ‘‘Colonel-major Yaméogo Johany’’, ‘‘Capitaine Adjorlohe’’.

Conclusion

Comme pour d’autres titres, notamment celui d’‘‘Excellence’’, deux points sont les plus importants : connaître et respecter les règles d’emploi, mais aussi, et peut-être surtout, ne pas en abuser. Au lieu de quoi, en employant à tort et à travers le titre ‘‘Honorable’’, non seulement on fait montre d’inculture, mais également, on contribue à le galvauder et à le dévaloriser. La fonction des députés et leur rôle irremplaçable dans l’Etat, dans la nation, et au plan international, ne méritent pas qu’on maltraite ainsi leur titre de distinction honorifique.

Ambassadeur Mélégué TRAORE

1. Louis Dassault. Le protocole, instrument de communication. Protos.Montreal 1995 P 257

2. On écrit "honourable" en Angleterre et honorable en Amérique du Nord

3. Au Gabon, le président du Sénat passe avant celui de l’Assemblée nationale dans l’ordre protocolaire de l’Etat.
Mais l’Assemblée nationale y a plus de pouvoirs que le Sénat. Les sénateurs de la RDC et de la République du Congo imitent la pratique gabonaise pour leurs cartes de visite où ils portent le titre de ‘‘Vénérable’’.

4. Le Réseau des parlementaires d’Afrique centrale, REPAC, est la dénomination officielle du Parlement de la CEEAC.

5. Comme dans les autres Etats de l’UEMOA, de la CEMAC, Madagascar, Djibouti, les Comores, ce décret est en fait une simple reproduction d’un décret français de septembre 1989, lui-même étant une modification d’un autre qui date de 1902.

6. ‘‘Ministre’’ est un titre de chef de mission ou le grade le plus élevé dans la carrière diplomatique, celui de ministre plénipotentiaire.

7. Dans de nombreux pays, les titres honorifiques sont donnés officiellement par le roi, la reine, le Président de la République, l’Emir ou le Sultan, c’est-à-dire le chef de l’Etat, par un acte juridique à caractère général.

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Vos commentaires

  • Le 12 août 2019 à 12:21, par L’autre Maire En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    En conclusion on retient que c’est lui même qui a contribué à installer l’inculture.

  • Le 12 août 2019 à 12:26, par L’autre Maire En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Document long et non pédagogique. On retiendra que c’est l’auteur lui même qui a contribué à l’inculture des utilisateurs du titre Honorable.
    Bravo l’artiste.

    • Le 5 avril 2022 à 18:53, par Yako En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

      Une fois encore c’est l’élite africaine hautaine qui parle, bien que le cours paraît relativement instructif,il n’empeche qu’l est méprisant pour les petites gens.En effet, l’exemple que le président Melegué donne ici bien sûr avec ironie sur telle ou telle catégorie socioprofessionnelle résume bien le mépris des élites pour le petit peuple qui n’est ni édile ni questeur moins encore un tribun pourtant cette même élite féodale prétend règner sur le plèbe !Mr Melegué quand on a été à un tel niveau de responsabilité comme le vôtre il ya des choses qu’il faut laisser dire aux gens de bistros. Pour le reste,contrairement à ce qu’affirme le président Melegué l’utilisation de "Honorable" n’est pas propre aux Anglo-saxons l’Italie a gardé cet héritage romain.les parlementaires Italiens portent le titre honorable député (onorevole).Yako

  • Le 12 août 2019 à 13:06, par A qui la faute ? En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    On s’en fout ! A quoi ça sert d’être Honorable, Excellence, Eminence d’un pays qu’on peine à contrôler, mystifié par des voyous islamistes ? On a besoin de soudeurs, d’agriculteurs, d’enseignants, de médecins tous de qualité. La diplomatie et les honeurs vont nous détruire. Les gens s’accrochent et sont prêts à sacrifier des vies pour les honeurs

  • Le 12 août 2019 à 14:30, par Bigbalè En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    SI j’ai bien compris, c’est l’auteur lui-même qui est à l’origine de l’introduction de cette appellation dans les habitudes de notre parlement et de la presse en général. Et depuis plus de vingt ans, Mr Mélégué n’a rien fait ou rien dit pour éviter les abus dans ce domaine. C’est bien que son cours soit dispensé maintenant mais il nous faudra combien de temps pour ramener tout ce beau monde à la raison et éviter d’être ridicule sans le savoir surtout dans les rencontres officielles ?

  • Le 13 août 2019 à 07:00, par Idriss En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Lorsque l’Honorable Mélégué introduisait le terme Honorable à l’Assemblée, il ignorait les règles en la matière. Il a muri et il faut accepter la correction. Je me rappelle au lendemain de l’insurrection populaire où j’avais interpelé un député d’honorable. il m’avait répondu en ces termes "laisse tomber, nous avons perdu notre Honorabilité". Ce qui veut tout dire. Ce député est encore aujourd’hui à l’Assemblée

  • Le 13 août 2019 à 09:54, par ZOEWINDE HENRI NOEL BOUDA En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Merci bien pour l’eclairage Excellence Monsieur l’Ambassadeur !

  • Le 13 août 2019 à 11:12, par SIRG En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Bonne leçon de protocole. Pendant que nous y sommes il est important de clarifier d’autres abus comme "Première dame" qui nous envahit tout le temps. Merci de continuer la leçon...

  • Le 13 août 2019 à 16:26, par Le réaliste En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Ce post nous montre à quel point ce sont nos autorités dites "hautes" d’antan dont Monsieur Mélégué Maurice TRAORE qui ont contribué à la cacophonie, au cafouillage et l’anarchie dans tous les domaines. Merci tout de même pour cette reconnaissance.
    Quant à l’internaute "SIRG" au sujet de "Première Dame", cette qualification est passée de la Cote d’Ivoire au Togo, ce qui fait qu’il est difficile à Faure EYADEMA de recevoir son père spirituel Blaise COMPAORE qui cherche actuellement un asile au regard de la situation imprévisible dans son d’accueil actuel.
    On se demande quel pays voisin ou lointain sera le prochain élu en 2020 ?
    Ou bien vivement que les femmes Burkinabè votent celui qui a épousé une des leurs en 2020. Si non que "Première Dame" désigne simplement l’épouse du Président du Faso qui est considéré comme le 1er Burkinabè. C’est tout.
    Le jour que "SIRG" sera élu Président du Burkina Faso, son épouse, même si elle est Israélienne, sera Première Dame du Burkina Faso. Attendons de voir.

  • Le 13 août 2019 à 16:27, par jeunedame seret En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    On parlera toujours bien français sans pour autant défier notre assujettissement français. Merci pour les leçons camarade Mélégué. Mais quelle entreprise de correction chez vous ? Et au-delà des écarts linguistiques ou diplomatiques, quel ménage essayerez-vous dans la gestion du pouvoir de chacun ? Pourquoi les femmes de présidents, mêmes étrangères, sont d’office premières dames et impliquées en politique ? Pourquoi les emplois par filiation dans nos institutions ? Pourquoi des ministres circulent avec des militaires ou services de garde toujours même en privé et commandent des représailles ? Toi-même en éducation, tu as des traces. Pourquoi … pourquoi ?

    • Le 6 avril 2022 à 12:09, par Justace En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

      " Pourquoi les femmes de présidents, mêmes étrangères... "
      Jeunedame seret, il m’arrive de te lire sur ce forum mais je ne te savais pas raciste à ce point ou je me trompe ? Première dame ou pas, la femme d’un burkinabè, fut-elle burkinabè ou étrangère n’est-elle pas l’épouse de son mari ? Ne porte-t-elle pas le nom de son mari ? Par le mariage avec un burkinabè, une femme fut-elle venue d’ailleurs n’est-elle pas burkinabè ? Je croyais que oui sinon éclaire-moi. C’est impressionnant ce râlent de racisme chez de trop nombreux burkinabè. Ta femme n’est pas de notre ethnie, sacrilège ! Ta femme ne parle pas notre langue, sacrilège ! Ta femme n’est pas burkinabè, oh la la sacrilège ! Le monde est un "gros village" qui commande un peu d’ouverture d’esprit. C’est mon humble avis sur ce point.
      "... sont d’office premières dames et impliquées en politique ? "
      Pour le reste, "première dame" est-ce un statut ou pas dans notre protocole ? est-ce juste une singerie de ce qui se fait ailleurs ? Cela mérite d’être clarifié car c’est ambigu en effet.

  • Le 14 août 2019 à 11:23, par GUIRE En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Bravo ! Très bon cours de rédaction administrative. Que les futurs administrateurs en prennent graine ! Merci "Chef" (Scout et coutumier)

  • Le 22 août 2019 à 07:24, par Dedegueba SANON En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Pourquoi toujours faire compliqué là où on peut faire simple ? Volonté de jouer à celui qui connait ? Bizarrement en voulant rectifier le tir, après avoir laisser longtemps faire on en arrive à bien se fourvoir. Comme l’a si bien dit un internaute, le trait principal de notre administration, surtout ceux qui ont côtoyé l’autre parti à Abidjan, c’est " le laisser faire"....jusqu’à ce que cela devienne une habitude difficile à corriger. Ils n’avaient vraiment pas besoin de démolir toute l’œuvre de Sankara pour se faire adopter après leur 15 Octobre.

    • Le 5 avril 2022 à 16:58, par Un Burkinabê En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

      Bien dit mon cher Dedegueba SANON. Blaise aurait dû bâtir sur le socle, les fondations posées par le camarade PF et nos ancêtres.
      1- le travail, l’honnêteté forcée, le châtiment des indisciplinés sociaux
      2- continuer la construction des cités, la pratique du sport de masse, le dégraissage du parc automobile de l’Etat, l’EPI, le Sernapo, l’amour pour la Patrie et l’oeuvre de construction d’une Nation Burkinabè
      3- l’Enseignement dans nos langues endogènes, invention et valorisation de nos ressources, industrialisation etc...

  • Le 5 avril 2022 à 17:22, par Le Boss En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    En quoi ce grand étalage peut contribuer a lutter contre le terrorisme. On les a désigné députés de la transition pour pouvoir accompagner l’exécution de l a transition a mené ses engagements a bon port. Il faut les appeler par leur nom et celui qui ne veut pas qu’il démissionné. En quoi ils sont des honorables ?.
    Evitons de disperser nos énergies sur des débats unitiles dans la situation actuelle.

    Le Boss

  • Le 6 avril 2022 à 09:50, par TIENFO En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Je suggère à l’auteur Mélégué Traoré, ancien président de l’Assemblée Nationale du Burkina, spécialiste des questions parlementaires et consultant de prendre contact avec le président de l’ALT pour ces genres d’éclairage. Ce sont nos députés « choisis » et « non votés » qui ont un grand besoin d’un tel éclairage. Il faut absolument renforcer leurs capacités dans bien de domaines en lien avec leur rôle et les aspirations du peuple avant l’entame des premières sessions parlementaires. Une mise au point est nécessaire. Les votes doivent être faits en toute connaissance de cause et en toute lucidité quitte à faire fi du bon sens au moment opportun. On a là une chance de faire voter de texte sous un régime au pouvoir qui n’a de « candidat officiel » à présenter aux futures élections. Les lois à voter doivent être débarrassées de toute considérations partisanes et comprises de tous en français facile de la même manière. On a commis l’erreur en 2015 de faire partir Blaise Kouassi et son CDP et de voter ses maîtres penseurs. Résultats ? L’histoire s’est répétée.

  • Le 6 avril 2022 à 10:42, par Wena Saam Yandé ! En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Ce gnoleur de bandji a été député et même présidant du parlement. Lui même a déjà utilisé ce terme, pour appeler ses collègues, et quand on l’appelait honorable ça lui plaisait de prendre une gorgé de bandji.
    Wena Saam Yandé !!!

  • Le 6 avril 2022 à 16:05, par SOME En réponse à : Question de protocole : Pourquoi il ne faut pas appeler les députés burkinabè « Honorables » !

    Toutes ces conneries c’est de la faute a nous peuples burkinabe : on laisse trop faire les choses apres on se plaint ! c’est comme au moyen age alors que le pays brulait on discutait pour savoir si les anges etait de sexe maasculin ou feminin... Bref ! pauvre burkina.

    Ce debat a lui seul nous dit ce que vaut cette assemblee et sa mission. Avons nous encore besoin de preuves supplementaires avec toute la succession de donnees et de symboles ? Nous savons maintenant ce qu’est ce MPSR et on s’asseoit là, a bavarder : soit on se leve et on se bat pour notre avenir ou on se tait et on subit

    La Révolution démocratique et populaire a besoin d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de vaincus, d’un peuple de convaincus et non d’un peuple de soumis qui subissent leur destin

    "L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir. Seule la lutte libère
    LA PATRIE OU LA MORT NOUS VAINCRONS
    SOME

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