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Eau et assainissement : Plus de 3 700 acteurs formés à l’horizon 2022

Publié le jeudi 13 juin 2019 à 18h30min

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Eau et assainissement : Plus de 3 700 acteurs formés à l’horizon 2022

Débuté il y a six mois de cela, le Projet de renforcement des capacités des acteurs du secteur eau et assainissement entend former, à l’horizon 2022, 550 autorités publiques locales et nationales, 250 techniciens publics et privés et 58 cadres du secteur public. Le lancement officiel dudit projet, qui entend contribuer au renforcement des capacités techniques et managériales des acteurs du secteur eau et assainissement, est intervenu ce mercredi 12 juin 2019, au Centre des métiers de l’eau (CEMEAU) de l’ONEA.

Le secteur de l’eau et de l’assainissement, faut-il le rappeler, est un domaine où les compétences sont transférées annuellement, mais sur le terrain, soutient le directeur général de l’Office national de l’eau et de l’assainissement (ONEA), Frédéric François Kaboré, les mairies n’ont pas les capacités techniques et les compétences pour gérer ces ressources. « Quand on vous transfère des ressources et que vous ne savez pas quoi en faire, c’est un problème. Au niveau de Zorgho par exemple, quatre communes ont bénéficié chacune de 50 millions de francs dans le cadre de l’assainissement, mais nous avons passé près de 6 mois durant lesquels, aucune activité n’a été menée », a témoigné le premier responsable de l’ONEA, précisant qu’ « on était obligé de déployer nos agents pour coacher les acteurs locaux. L’idée étant de mettre en place des latrines publiques au niveau des dispensaires, des écoles et des marchés, pour améliorer le quotidien des populations. »

Et après une session de six mois de formation, l’édile de Zorgho, Jacques kaboré, affirme que toutes les connaissances acquises seront mises au profit des populations. Dans la même dynamique, le premier adjoint au maire de la commune de Toma, Antoine Paré, confie que la vie des populations a véritablement changé à Toma. « Les populations ont désormais conscience du danger de la défécation à l’air libre, elles ont changé de mentalité et nous enregistrons plus de demandes au niveau de la mairie concernant la réalisation de latrines », a-t-il noté.

Déjà, Antoine Paré relève que les latrines, les bacs-puisards et les bacs à ordures se font de moins en moins rares dans sa commune. D’où l’ambition d’améliorer le taux d’accès des populations à l’eau potable et à l’assainissement d’ici 2022. « À ce jour, nous avons déjà réalisé 99 forages. Nous sommes à un taux de couverture de 82% et d’ici à 2022, nous comptons atteindre une couverture de 100% », a indiqué le maire de la commune de Toma. Dans le secteur de l’assainissement dont le taux d’accès s’évalue à 18%, la commune de Toma envisage au moins une couverture de 70% d’ici à 2022.

Un instrument de cohésion entre les acteurs du secteur

D’un coût d’environ 1 milliard 625 millions de francs CFA, ce projet, soutenu par l’Union européenne, a été rendu possible grâce à l’implication du ministère de l’Eau et de l’Assainissement et à l’engagement d’ONG telles que IRC et Eau vive. Dans la pratique, relève le chef de la coopération de la délégation de l’Union européenne au Burkina, Thierry Barbe, ce sont plus de 3m700 stagiaires qui vont être formés sur 20 thèmes qui couvrent les différentes compétences centrales et déconcentrées. Mieux, Thierry Barbe voit en ce projet, une opportunité de mise à l’échelle des compétences pour l’ensemble des acteurs du secteur et un outil de renforcement des liens et de partage d’expériences.

G. Frédéric François Kaboré, DG ONEA

Soulignant par ailleurs que certains stagiaires seront amenés à travailler dans les zones du pays soumises aujourd’hui à d’importantes tensions, le chef de la coopération de la délégation de l’Union européenne au Burkina estime que ces derniers seront des acteurs importants du processus de rétablissement de la cohésion sociale au Burkina.

En attendant, le secrétaire général du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, Alassoum Sori, dit être convaincu que la mobilisation de l’ensemble des acteurs de l’eau et une bonne exécution du projets de renforcement de capacités, permettront d’assurer des services adéquats et durables d’eau et d’assainissement et d’atteindre les objectifs de 2020.

Notons que le présent projet prévoit le renforcement des capacités des agents du ministère de l’Eau et de l’Assainissement, les élus locaux, les agents des services communaux et des artisans locaux. Il est également prévu le renforcement des capacités institutionnelles du CEMEAU.

Nicole Ouédraogo
Lefaso.net

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