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Alimentation : La politique nationale en examen à Ouagadougou

Publié le jeudi 6 décembre 2018 à 23h45min

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Alimentation : La politique nationale en examen à Ouagadougou

Le Premier ministre Paul Kaba Thieba a dirigé, ce jeudi 6 décembre 2018, les travaux de la dixième assemblée générale du Conseil national de la sécurité alimentaire et de la nutrition. Il s’est agi d’analyser la politique nationale en la matière afin de définir le modèle de collaboration entre les acteurs et de trouver des mécanismes de mobilisation des financements.

La faim est une réalité à certains endroits du Burkina Faso. A une date encore récente, le gouvernement a dû, avec des vivres, voler au secours de personnes démunies vivant avec la faim. Cette situation a conduit le gouverneur de la région du Centre à reconnaître la persistance du phénomène. « La question de la sécurité alimentaire et de la malnutrition se pose toujours avec acuité dans notre pays et surtout en milieu rural », a-t-il relevé d’entrée.

Les chiffres sont d’ailleurs parlants. Près de 80% de la population vit en milieu rural et vit essentiellement de l’agriculture. Mais 45% de ces ménages agricoles n’arrivent pas à satisfaire leurs besoins alimentaires. Aussi, 19% des ménages au Burkina sont touchés par l’insécurité alimentaire dont 1% de façon sévère. Les raisons sont connues des autorités.

« Notre pays, au regard de sa position de pays sahélien, est fréquemment affecté par des conditions climatiques au nombre desquelles il faut citer la situation pluviométrique qui est fortement instable. Cette réalité, combinée à la dégradation du contexte sécuritaire que vous connaissez tous, nous prédispose à la survenue de crises alimentaires récurrentes, à la baisse de la croissance économique et la persistance de la malnutrition dans notre pays », a justifié Paul Kaba Thieba, Premier ministre du Burkina Faso.

Trouver une forme de collaboration entre les acteurs

Pour venir à bout de la faim et de la malnutrition au Burkina, une politique nationale a été adoptée. Elle répertorie les forces et les faiblesses du Burkina en matière agricole, identifie les acteurs et définit les grands axes des actions à mener. « A travers la PNSA [Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle], la vision est d’assurer, à tout moment, à l’ensemble de la population, un accès équitable à une alimentation équilibrée, suffisante et saine ; de contribuer à la réduction de la pauvreté, à la consolidation de la paix sociale et à la réalisation du développement durable au Burkina Faso », a ajouté Paul Kaba Thieba.

En session ordinaire, ce jeudi à Ouagadougou, sous le thème « Mise en œuvre de la Politique nationale de sécurité alimentaire et nutritionnelle : quelle synergie entre acteurs et quelle stratégie de mobilisation des ressources ? », les membres du Conseil national de la sécurité alimentaire et de la nutrition se sont penchés sur les mécanismes de mise en œuvre de la politique. « Pour venir à bout de ce fléau, il est nécessaire de revoir nos approches », s’est convaincu le gouverneur de la région du Centre.

Il a en outre ajouté qu’« en choisissant le thème, la présente session ordinaire offre l’opportunité de rappeler l’engagement des plus hautes autorités de booter la faim hors de notre pays par un processus multi-acteurs. Elle se présente aussi comme une occasion de discuter particulièrement des meilleures options pour relever les défis liés à la mobilisation des ressources et de la coordination des actions entrant dans le cadre de l’opérationnalisation de cette politique ».

La pertinence du thème a également été relevée par le secrétaire exécutif du Conseil, Dr Lamourdia Thiombiano. Surtout la session se tient à un moment critique où les ressources se font rares.
« Le thème constitue le socle d’une nouvelle vision qui capitalise sur le passé pour une meilleure gouvernance de la sécurité alimentaire et nutritionnelle. Nous devons discuter de sa mise en œuvre et identifier le mécanisme de financements durables dans un contexte difficile où les ressources financières sont rares du fait de la démultiplication des priorités », a-t-il indiqué.

Au cours des travaux, les membres du CNSA ont défini les mécanises de financements de la politique nationale si chère au gouvernement. Paul Kaba Thieba l’a redit et a énuméré les principaux objectifs qui cadrent avec ceux du Plan national pour le développement économique et social (PNDES). A l’issue donc des travaux, le CNSA disposera d’une feuille de route pour dérouler les activités sur le terrain.

Jacques Théodore Balima
Lefaso.net

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