LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Lutte contre les violences faites aux femmes : Le Réseau des parlementaires santé, population et développement forme ses membres

Publié le lundi 18 décembre 2017 à 23h10min

PARTAGER :                          
Lutte contre les violences faites aux femmes : Le Réseau des parlementaires santé, population et développement forme ses membres

Le Réseau des parlementaires santé, population et développement a organisé le lundi 18 décembre 2017, à l’hémicycle, un séminaire de renforcement des capacités de ses membres sur la problématique des mutilations génitales féminines et le mariage d’enfants. En lieu et place du président de l’Assemblée nationale, c’est son premier vice-président, Me Bénéwendé Stanislas Sankara qui a présidé l’ouverture des travaux.

Les membres du Réseau des parlementaires santé, population et développement (RPSPD) sont à la recherche de meilleures stratégies pour mieux jouer leur rôle dans la lutte contre le mariage d’enfants et les mutilations génitales féminines (MGF). Ils sont réunis en séminaire ce lundi 18 décembre 2017, à Ouagadougou. « Il faut multiplier des ateliers de ce type parce que les députés sont sur le terrain, ils sont des leaders d’opinion et il faudrait leur implication de façon directe et pratique auprès des populations et surtout des groupes cibles », a signifié le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Stanislas Sankara. Ensemble, les parlementaires vont faire l’état des lieux et leur contribution dans la lutte contre ces pratiques traditionnelles et néfastes. Egalement, ils vont explorer les perspectives pour l’amélioration de la lutte.

« Nous fondons l’espoir que le présent séminaire permettra aux participants de mieux outiller leurs connaissances sur ces deux thématiques afin d’agir en connaissance de cause dans le cadre de leurs travaux parlementaires et activités extra-parlementaires », a déclaré le représentant du RPSPD, ZoungranaYahaya dans son discours de bienvenue.

Le mariage d’enfants et les (MGF) sont des violences faites aux femmes et filles et constituent une grave violation des droits humains. Au Burkina Faso, en dépit de la traduction des dispositions internationales dans les instruments juridiques nationaux, les violences à l’égard de la femme persistent. Selon les explications de la représente résidente de l’UNFPA, Dr Edwige Adekambi Domingo, le pays occupe le 5e rang au monde avec une prévalence de 51,6%, pour ce qui est du mariage d’enfants. Quant à la pratique des MGF, elle note avec satisfaction une régression avec un taux actuel de 11% chez les filles de 0 à 14 ans contre 13% en 2010. Si ces chiffres indiquent une diminution de la prévalence, la pratique prend des formes inquiétantes et risque si rien n’est fait de saper les progrès enregistrés jusque-là. Il s’agit en effet de la baisse de l’âge à l’excision, la clandestinité, la migration des exciseuses à l’intérieur ou à l’extérieur du pays.

« Moi, je pense qu’il faut effectivement sévir, engager la lutte sur le fond de la répression parce que souvent des mœurs sont assez têtues par rapport à un ce phénomène décrié à travers toutes les communautés internationales. Et conjuguer aussi nos efforts car les frontières sont très poreuses », préconise le premier vice-président de l’Assemblée nationale, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, qui dénonce avec la dernière énergie, l’excision pratiquée sur les bébés. « C’est criminel », a-t-il lancé. Dr Domingo s’inscrit dans cette lancée et soutient qu’aucune tradition et dans aucun pays particulièrement au Burkina Faso n’a été mise en place pour faire « mal à la femme ou à la fille ». Elle a donc saisi l’occasion de ce séminaire pour appeler à l’action les députés membres du RPSPD mais également l’Assemblée nationale au regard des rôles qui sont les leurs.

Faisant allusion au mariage d’enfants, elle a recommandé l’accélération de l’adoption du code des personnes et de la famille dont la version relue en cours de finalisation fixe l’âge légal de mariage à 18 ans. « Il y a des mariages qui sont consentis par la tradition et par la religion. Beaucoup de filles sont mariées à 10, 12 et 14 ans. Une fois le mariage consommé, elles portent des grossesses avec des conséquences par rapport à leur santé, l’abandon scolaire et par rapport à leur contribution au développement économique et social du Burkina Faso », a-t-elle déploré. Afin de sanctionner les auteurs de mariage d’enfants, la représentante résidente de l’UNFPA a fortement suggéré l’adoption du code pénal en cours de relecture. Enfin, elle a émis le vœu que des recommandations stratégiques soient formulées à l’issu du séminaire. Toute chose qui permettra de prendre en compte l’action interparlementaire pour ces différentes problématiques.

Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique