19e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo : Koudougou accueillera la première édition de la journée de « devoir de mémoire et d’hommage à Norbert Zongo »
LEFASO.NET | Maxime Jean-Eudes BAMBARA (stagiaire)
A la veille de la commémoration du 19e anniversaire du drame de Sapouy, des organisations de la société civile avec à leur tête le comité d’Initiative Henri Sebgo ont animé une conférence de presse pour annoncer un certain nombre d’activités entrant dans le cadre de la première édition de la journée de "devoir de mémoire et d’hommage à Norbert Zongo" qui se tiendra ce mercredi 13 décembre 2017 à Koudougou. Une journée qui, selon les conférenciers, se veut un prolongement des luttes engagées pour que triomphe la justice.
C’est à Koudougou, ville natale du journaliste Norbert Zongo, que se tiendra la première édition de la journée de « Devoir de mémoire et d’hommage à Norbert Zongo » initiée par la société des Editeurs de la presse privée (SEP) et le comité d’Initiative Henri Sebgo (CI-HS) et à laquelle plusieurs autres organisations de la société civile (le Balai citoyen, le Cadre de réflexion et d’actions démocratiques (CADRE), le Front de renforcement de la citoyenneté (FC) …) sont parties prenantes. Les initiateurs entendent à travers l’institution de cette journée aller au-delà de la lutte pour la vérité et la justice afin de faire connaître le combat et l’œuvre de l’homme aux jeunes générations.
« Son œuvre, son combat, les valeurs et les principes pour lesquels il s’est sacrifié, doivent être valorisés et transmis aux jeunes générations », a soutenu Boureima Ouédraogo, président de la Société des Editeurs de la presse privée (SEP). Pour les conférenciers du jour, Norbert Zongo a certes déjà été immortalisé à travers le baptême en son nom de l’une des grandes artères de la ville de Ouagadougou et de l’université de Koudougou, mais ses œuvres résonnent encore dans l’actualité sociopolitique burkinabè tant les faits qu’il dénonçait continuent de miner la vie publique nationale notamment la mal gouvernance et la corruption.
En plus d’être journaliste, Norbert Zongo était également un écrivain dont les œuvres « Le Parachutage » et « Rougbenga » traduisent l’engagement sans désistement de l’homme pour la démocratie et le ‘’progrès partagé’’. Par ailleurs très sollicité pour des conférences publiques, Norbert Zongo tentait, pour reprendre les mots du président de la SEP, « de sensibiliser les jeunes afin d’éveiller leurs consciences citoyennes ». Et c’est en cela que ce devoir de mémoire à son endroit, comme à l’endroit d’autres illustres disparus (Thomas Sankara, Joseph Ki-Zerbo) qui ont légué à la postérité des œuvres de grande portée sociohistorique trouve son intérêt.
Et pour cette journée de « devoir de mémoire et d’hommage à Norbert Zongo » qui coïncide avec le 19e anniversaire de son assassinat (13 décembre 1998-13 décembre 2017), les organisations de la société civile signataires prévoient un panel à l’université Norbert Zongo de Koudougou sur son œuvre et sa vie ; un panel qui sera animé par son jeune frère, Rogert Zongo, son compagnon et ami, Germain Nama, Directeur de publication de l’Evènement, et l’avocat de la famille, Me Bénéwendé Sankara. Aussi un don de livres à la bibliothèque de l’université Norbert Zongo et une représentation théâtrale de l’adaptation de son roman « Rougbenga » suivie d’un concert musical seront également les faits marquants de cette commémoration, foi des organisateurs qui entendent se joindre à la marche du collectif local de Koudougou prévue dans la matinée de ce 13 décembre.
Ce 19e anniversaire de l’assassinat de Norbert Zongo intervient, il faut le noter, dans un contexte où les juges sont aux trousses de François Compaoré, le frère cadet de l’ex président Blaise Compaoré, contre qui un mandat d’arrêt international a été lancé et qui devra être présenté ce 13 décembre 2017 au juge français chargé de l’examen de la demande de son extradition au Burkina Faso. Aussi, les Burkinabè commémoreront ce 19e anniversaire sans la mère du disparu, Augustine Zongo qui a rejoint son fils dans la nuit du jeudi 30 novembre au vendredi 01 décembre 2017. Mais la lutte continue et « en tous les cas, tôt ou tard justice sera rendue. Il n’y a pas de doute là-dessus », a conclu Boureima Ouédraogo.
Maxime Jean-Eudes BAMBARA
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