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Crise au MENA : Le dossier entre les mains du chef du gouvernement, le ministre Jean-Martin Coulibaly joue à l’apaisement

LEFASO.NET | Par Oumar OUEDRAOGO

Publié le lundi 4 décembre 2017 à 01h02min

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Crise au MENA : Le dossier entre les mains du chef du gouvernement, le ministre Jean-Martin Coulibaly joue à l’apaisement

Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba, était face aux responsables politiques de l’APMP (Majorité présidentielle) dans la soirée de jeudi, 30 novembre 2017 pour le bilan de l’An II de l’accession du régime Kaboré au pouvoir. Un bilan global au cours duquel, le ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation s’est appesanti sur les résultats de son département et, par ricochet, sur le mouvement d’humeur dans son département.

Profitant de ce cadre de bilan, Jean-Martin Coulibaly s’est exprimé sur la grève dans son département. Le dossier est entre les mains du Premier ministre. Pour autant, le dialogue n’est pas rompu entre lui et les acteurs sociaux de son département. « Le dialogue ne peut pas être rompu, je suis ministre de l’éducation et tant que je le suis, nous nous parlons tous les jours, nous organisons des activités, mais sur ce dossier, il y a eu des couacs (si on peut le dire comme cela) et nos partenaires sociaux ont souhaité avoir comme interlocuteur, le Premier ministre, qui a accepté de discuter avec eux pour ne pas aller vers un enlisement ; parce que le gouvernement prend très au sérieux les préoccupations qui ont été posées.

D’ailleurs, depuis que je suis arrivé, grâce à un dialogue permanent, continu, nous avons convenu avec eux de se rencontrer tous les trimestres et tous les trimestres nous faisons le bilan », a indiqué le ministre en marge de la cérémonie de la rencontre-bilan.

Rappelons au passage que les revendications des syndicats des enseignants sont axées entre autres sur l’adoption d’un statut du personnel de l’éducation, l’amélioration de l’accès à l’éducation et des conditions de travail.

Pour Jean-Martin Coulibaly, « ce qui est arrivé a été un malheureux incident, une incompréhension » qui a conduit les syndicats à saisir le Premier ministre pour piloter le dialogue social. « Le gouvernement n’y a pas eu d’inconvénient, parce que le principal, ce sont nos enfants qui sont à l’école, tout le reste, ce sont des instruments pour arriver à cette finalité qui est de scolariser les Burkinabè », explique le ministre.

2 257 employés dans la fonction publique dans le domaine de l’éducation

En ce qui concerne le bilan à proprement dit, le ministre estime qu’il est « réellement positif ». Selon M. le ministre, dans le domaine de l’éducation, 1 263 classes d’écoles construites sur un chiffre de 4 353 trouvé à l’arrivée. Ce qui lui faire dire que, « mathématiquement », le gouvernement est sur la bonne trajectoire pour remplir l’engagement pris par le président du Faso d’avoir zéro salle de classe sous paillotte.

« Mais nous allons accentuer cet effort, parce qu’il ne s’agit pas seulement de résorber des classes sous paillotte, il s’agit aussi de continuer à créer une extension du système parce que vous savez que la progression démographique est assez forte dans notre pays. Donc, si nous ne faisons que résorber ce qui est déjà là, il va s’en créer d’autres. Donc, nous sommes engagés à ce que cet effort soit fait », a-t-il confié.
Selon le ministre, le bilan, ce sont aussi des innovations majeures avec le programme emploi-jeune pour l’éducation nationale qui a permis de recruter 5 746 jeunes diplômés (de BAC+2 au moins pour être formés et intervenir comme enseignants au niveau du post-primaire où le déficit était criard à l’arrivée).

A en croire le ministre, en deux ans, 22 257 personnes ont été employées dans la fonction publique pour le métier de l’éducation. « Bien sûr, la trajectoire n’est pas encore atteinte, telle que souhaitée », dit-il, saluant la liberté d’expression que l’insurrection a permis d’obtenir en termes de revendications. « Des sollicitations qui étaient sur la table depuis 27ans et c’est à tout cela que le gouvernement cherche des solutions », pointe le ministre.

25 laboratoires construits, 250 enseignants du technique en formation

Au niveau des collèges d’enseignement général, un peu plus de 400 salles construites en deux ans, 34 nouveaux lycées et deux lycées scientifiques ouverts à cette rentrée. « Nous avions prévu de construire ces lycées scientifiques, et après, lorsque nous avons fait le bilan, nous avons vu que si nous voulions attendre, en termes d’infrastructures, nous aurions été retardés encore d’une année scolaire. D’où des mesures conservatoires avec la location du site des 2iE pour ouvrir le lycée scientifique de Ouagadougou et le site d’un lycée privé pour ouvrir le lycée scientifique de Bobo-Dioulasso. Et aujourd’hui, les lycées accueillent 70 élèves parmi les meilleurs de notre pays pour être formés aux sciences. La plus basse moyenne pour ceux qui ont été recrutés au BEPC était de 17,5 /20 de moyenne », a relevé le ministre, pour qui, le système produit des potentiels et de l’intelligence.

Toujours au chapitre du bilan, c’est aussi la réalisation de 25 laboratoires dans 25 provinces. « Cela montre les efforts que nous voulons faire pour que notre pays redevienne un pays de sciences. En 2016, 157 candidats aux BAC C et E et cette année, moins de 157 candidats. Ce qui revient à dire que, si rien n’est fait, dans les années à venir il n’y aura aucun candidat dans ces matières », note le ministre.

« Un pays ne peut se développer que si vous avez des gens qualifiés et à ce niveau une des mesures phares dans l’éducation, c’est que le président a demandé, qu’à partir de sa prise de pouvoir, on réoriente le système pour que nos enfants soient formés majoritairement à exercer un métier », a-t-il rappelé, indiquant que des élèves ont été orientés dans les meilleurs privés, pour lesquels l’Etat a payé la scolarité.

« Il s’agit-là de mutualiser les ressources humaines, matérielles ; du privé ou du public. Et dans ce programme, trois grands établissements du pays seront rénovés : le lycée technique, l’ex-centre Austro et l’ex-CET. Les efforts faits sont importants, mais la situation que nous avons trouvée était également préoccupante. C’est pour cela que, peut-être, les gens ne perçoivent pas encore le niveau d’effort consenti », appuie-t-il.

Toujours dans la même dynamique, une formation de 250 enseignants du technique est lancée, en collaboration avec le Maroc, la Tunisie, la Côte d’Ivoire ainsi qu’avec d’autres partenaires.

Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net

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