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Burkina/Scoutisme : Un modèle d’éducation pour un impact social durable

Publié le mercredi 18 septembre 2024 à 22h00min

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Burkina/Scoutisme :  Un modèle d’éducation pour un impact social durable

Créée en 2006, l’Association des scouts du Burkina Faso (ASBF) est la seule organisation reconnue par le Bureau mondial du mouvement scout. Elle s’engage dans l’éducation non-formelle des jeunes, en utilisant une méthode pédagogique unique adaptée à chaque tranche d’âge. Pacôme Kima, responsable de la région du Centre pour l’association des scouts du Burkina Faso, dans l’entretien qui suit, nous parle de la structure, des valeurs et des objectifs de l’association.

Lefaso.net : Parlez-nous de l’Association des Scouts du Burkina.

Pacôme Kima : Le scoutisme a été créé en 1907 par Robert Baden-Powell. Il est arrivé dans notre pays le Burkina Faso en 1940. De là, plusieurs associations ont été créées, notamment l’Association les "Scouts du Burkina Faso”, l’association les "Eclaireurs et Eclaireuses du Burkina Faso", l’association les "Scouts catholiques du Burkina Faso", et "l’Union des scouts du Burkina Faso". En 2006, toutes ces associations ont décidé de fusionner pour créer l’Association des scouts du Burkina. Donc c’est en 2006 que l’association a été créée et reconnue officiellement au Burkina Faso. La mission du scoutisme au Burkina, comme dans le monde entier, c’est l’éducation des jeunes en les aidant à développer leur plein potentiel physique, intellectuel, social, spirituel et affectif. Donc, l’éducation non-formelle associée à une méthode propre qui est un ensemble d’éléments qui forment un système et c’est ce système qui est appelé la méthode scoute.

Comment cette association est-elle structurée au Burkina et combien de membres compte-t-elle environ ?

L’ASBF est structurée à trois niveaux : national, régional et local. Au niveau national, nous avons un Conseil national qui joue le rôle de conseil d’administration et est dirigé par un président. C’est l’organe d’orientation. Toujours au niveau national, Ce conseil recrute un commissaire général qui forme son équipe qu’on appelle “ Équipe nationale” dirigée par le commissaire général. C’est l’organe exécutif national. Le commissaire général à son tour recrute et nomme les commissaires régionaux. Moi-même j’ai été recruté et nommé par le commissaire général, donc je suis commissaire régional du Centre. Chaque région est dotée d’une équipe régionale dirigée par un commissaire régional et à notre tour, nous recrutons et nommons au niveau local des conseillers de groupes qui dirigent des groupes localisés soit dans des établissements d’enseignements formels ou non formels, dans des quartiers ou villages, des mosquées, dans des églises ou dans des temples. Et ces groupes-là sont subdivisés en leur sein en unités. Et ces unités-là travaillent avec le petit groupe appelé « Équipe ». C’est ça le noyau du scoutisme car sans les équipes, on ne parle pas de scoutisme. Actuellement, l’association compte environ 9 000 membres actifs à travers le Burkina Faso.

Quels sont les critères à réunir pour être un scout ?

Pour être scout, il faudrait adhérer à la vision et aux principes du mouvement, respecter ensuite les statuts et règlements de l’association et avoir l’âge qu’il faut. C’est-à-dire entre 7 et 25 ans. Maintenant les adultes ont leur part à jouer dans le mouvement scout, c’est-à-dire que l’on a besoin d’eux pour l’encadrement des jeunes. Un adulte peut décider d’intégrer le mouvement scout pour nous accompagner dans l’encadrement des enfants et des jeunes et il y a des formations spécifiques pour ces adultes pour être des encadreurs. Il faudrait signifier que le mouvement scout est le seul mouvement au Burkina Faso qui a un programme éducatif. Ce programme éducatif s’adresse à une cible en fonction de leur psychologie. La cible est comprise entre 7 et 25 ans. Et ce programme éducatif prend en compte différentes tranches d’âges à l’intérieur de cette tranche que je vous ai donné entre 7 et 25 ans en travaillant avec des enfants qu’on appelle des « louveteaux » qui ont entre 7 et 12 ans, une pédagogie propre à eux est déclinée.

Les « éclaireurs » sont ceux qui ont l’âge compris entre 13 à 16 ans et ont également une pédagogie propre à eux. Les « Kory » dont l’âge est compris entre 17 et 20 ans ont aussi un programme propre à leur psychologie et répondant à leurs besoins et la dernière tranche d’âge est celle comprise entre 21 et 25, appelée « Routiers » avec un programme spécifique à eux aussi. Quand on adhère au scoutisme, cette pédagogie doit pouvoir répondre aux besoins et prendre en compte l’éducation complète de ces jeunes à 25 ans. Au-delà de 25 ans, l’on peut toujours adhérer en apportant son expertise en tant que ressources adultes à l’association. Une cotisation annuelle en fonction de la tranche d’âge est requise.


A lire : Burkina/ Promotion de la paix : Le Conseil national du scoutisme catholique veut mieux impliquer les jeunes


Quels sont les programmes de formations que vous avez et le développement personnel pour les jeunes ?

Nous sommes assez bien structurés de telle sorte que nous avons une politique de formation et de ressources adultes au niveau national. Quand on prend par exemple les louveteaux, il y a des objectifs pédagogiques qui sont visibles à travers le programme éducatif adressé à leur tranche d’âge. Quand on prend également les éclaireurs qui sont entre 12 et 16 ans, il y a également des objectifs pédagogiques qui sont visibles à travers leur programme éducatif. Donc je dirai que chaque branche a ses types de formation et un objectif visé. Également au niveau des adultes, ce qui fait la particularité entre nous et les autres mouvements, c’est que chez nous, on ne peut pas se lever comme ça pour encadrer des jeunes. On ne peut pas être animateur parce que tout simplement on a un groupe de jeunes, il y a une formation typique qu’on appelle le badge de bois. C’est une formation à travers laquelle nous donnons cette pédagogie pour pouvoir animer les unités scoutes. En plus de cela nous avons certains critères qui sont obligatoires pour chaque animateur, notamment nous avons une politique de protection dénommée « A l’abri de la maltraitance » et qui est obligatoire pour chaque animateur scout. Elle permet de mettre en sécurité les jeunes que nous encadrons de tout abus et également ceux qui encadrent les jeunes. Donc nous avons différents types de formations au niveau de l’Association des scouts du Burkina Faso. A toutes ces formations spécifiques, nous organisons des sessions de formation sur le leadership, la gestion de groupes, l’élaboration et la gestion de projets ainsi que sur la gestion financière.

Pour être scout, il faudrait adhérer à la vision et aux principes du mouvement, a fait savoir Pacôme Kima

Quel est l’impact du scoutisme sur les jeunes au Burkina ? Et qu’est-ce que ça apporte aux jeunes ?

Parlant d’impact, il y a les objectifs visés et l’objectif principal du scoutisme, c’est l’éducation. Nous voyons, à travers le retour des parents et à travers l’engouement de l’inscription de différents jeunes, que notre programme est attrayant en tout cas et apporte beaucoup en matière d’éducation et en matière de transmission de certaines valeurs de notre société. Également, nous encourageons les jeunes à être des acteurs positifs dans leurs communautés de base. C’est ça l’objectif premier du scoutisme. Ce n’est pas aller mener des activités d’envergure mais c’est d’être plutôt impactant dans sa communauté de base. Ça commence là-bas, donc c’est l’objectif visé réellement par le scoutisme.

Comment est-ce que l’association contribue aux Objectifs de développement durable (ODD) au Burkina Faso ?

L’un des objectifs des ODD, c’est l’éducation de qualité, et déjà notre but c’est d’éduquer les jeunes à être des citoyens exemplaires. Il y a également le domaine de la santé qui est visé par l’un des objectifs des ODD. Nous menons des activités de sensibilisation. Nous avons dans le passé mené des activités de sensibilisation sur le cancer du col de l’utérus et le cancer du sein. Nous avons également le côté environnemental qu’on ne peut pas déjà omettre parce qu’on connaît les scouts en matière de reboisement. Donc, nous touchons à peu près plusieurs domaines des ODD, sans parler de genre où nous avons déjà une politique. Donc tous ces objectifs sont des priorités pour l’Association des scouts du Burkina et le mouvement scout de façon globale.

Travaillez-vous avec d’autres organisations locales ?

Nous ne sommes pas fermés à la collaboration avec d’autres organismes ou d’autres mouvements. Comme je l’ai dit le mouvement scout, sa particularité c’est au niveau de la base. Nous avons plein d’unités de groupes scouts qui travaillent en collaboration avec d’autres associations. Au niveau national également, je sais que nous avons une collaboration avec le ministère de la Jeunesse. Il y a une collaboration avec des ONG et des institutions présentes au Burkina. Donc nous travaillons avec d’autres associations et d’autres organismes.

Quels sont vos défis ?

Les principaux défis que nous rencontrons incluent la mobilisation de ressources humaines (adultes), matérielles et financières pour la réalisation d’activités scoutes attrayantes au profit des jeunes, l’accès des jeunes à des infrastructures adéquates pour les formations et les camps, la mobilisation et la rétention des jeunes dans un contexte socio-économique difficile et la mobilisation de partenaires pour nous accompagner dans la mise en œuvre de notre programme éducatif.

Avez-vous un message à adresser aux jeunes concernant le scoutisme ?

L’ASBF est une organisation ouverte à tous et à toutes. Nous sommes en train de travailler pour la certification de notre association à certaines normes internationales par l’Organisation mondiale du mouvement scout (OMMS). De ce fait, je tiens à rassurer les parents que leurs enfants sont entre de bonnes mains, « une association sérieuse » qui met les jeunes au centre de ses priorités. A travers les différentes politiques que nous mettons en œuvre, notamment la politique « A l’abri de la maltraitance », la politique en genre et l’impact que nous avons au niveau des communautés. C’est ce message que je voudrais faire passer. Bientôt c’est la rentrée des classes et les activités vont reprendre de plus belle. Rejoignez-nous pour participer à la création d’un monde meilleur. Ces jeunes-là pourront être des leaders dans leurs communautés et acquérir des connaissances qu’ils ne pourront acquérir nulle part ailleurs.

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Farida Thiombiano
Retranscription : Nematou Rouamba
Crédit photo : Bonaventure Paré
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