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Cybercriminalité : La 3e grande menace au monde expliquée aux élèves de l’ENAREF

Publié le jeudi 9 novembre 2017 à 22h56min

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Cybercriminalité : La 3e grande menace au monde expliquée aux élèves de l’ENAREF

Centre de formation d’honneur de la 13e édition de la Semaine nationale de l’internet et des TIC, l’Ecole nationale des régies financières (ENAREF) a abrité, ce jeudi 9 novembre 2017, une conférence du ministère de la Sécurité sur la cybercriminalité. C’était en présence de Mme le ministre du développement de l’économie numérique et des postes, Hadja Ouattara/Sanon et du directeur général de l’ENAREF, Amadou Yaro.

Pour les experts, elle constitue la 3e grande menace pour les grandes puissances, après les armes chimiques, bactériologiques et nucléaires. La cybercriminalité, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, a été l’objet d’une conférence publique au profit des élèves fonctionnaires de l’ENAREF, ce centre d’excellence de la sous-région qui forme des financiers, trésoriers et fiscalistes de 14 nationalités. Selon Mme le ministre du Développement de l’économie numérique, le choix de l’ENAREF comme école d’honneur de la semaine nationale de l’internet s’est fait le plus naturellement possible puisque le directeur général de l’école, Amadou N. Yaro, qui fut son prédécesseur sous la Transition, a été d’un soutien dans l’organisation de cette SNI.

La cyberescroquerie et ses formes

Après la cérémonie d’ouverture, place au commissaire de Police, Samire Yoni, directeur de la lutte contre la cybercriminalité pour sa présentation sur l’état des lieux de la cybercriminalité au Burkina Faso. La cybercriminalité, explique-t-il, regroupe deux types d’infractions : les infractions spécifiques aux TIC telles que la cyberguerre, la cyberattaque ; et les infractions facilitées par les TIC comme le blanchiment d’argent, la contrefaçon, la cyberescroquerie. Pour ce qui concerne la cyberescroquerie, l’infraction la plus répandue au Burkina Faso, elle se décline sous plusieurs formes.

En hiérarchisant ses formes, le commissaire de Police note que l’usurpation d’identité notamment des personnages publics est la plus répandue. Viennent ensuite le chantage à la webcam, les fausses loteries Coca-Cola, Microsoft, Heineken générées par des cybercriminels localisés fréquemment au Bénin, la fraude liée à la téléphonie à l’appel de numéros surtaxés, la fraude via les services de mobile banking, les fausses donations / lègues, les fausses offres d’emploi, de stage, de bourse, etc.

Quelques chiffres de l’ampleur du fléau

Pour donner une idée de l’ampleur de la cybercriminalité aux élèves fonctionnaires de l’ENAREF, le conférencier a livré quelques chiffres provenant de certains pays. Au Burkina Faso, par exemple, les cybercriminels ont causé d’énormes pertes aux opérateurs de téléphonie mobile entre novembre 2014 et mars 2015 : près de 900 millions de F CFA pour l’opérateur Airtel devenu Orange, et 200 et 400 millions de francs CFA par mois pour ONATEL SA. Du côté de la Côte d’Ivoire, le préjudice entre 2009 et 2011 s’élève à environ 26 milliards de francs CFA tandis qu’au Cameroun, en 2015, les pertes financières ont été estimées à 25 milliards de francs CFA.

Astuces pour se protéger

Réserve, vigilance et méfiance. Tels sont les précautions à prendre sur la toile pour minimiser les risques et éviter de tomber dans les filets des cybercriminels, surtout pour des agents de la fonction publique. Comme conseils, le conférencier demande aux pensionnaires de l’ENAREF de ne divulguer ni leurs données personnelles (nom, âge, adresse, numéro de téléphone) surtout sur les sites non sécurisés ni leur emploi de temps sur les réseaux sociaux. Aussi, il leur a suggéré de ne pas ouvrir les courriels provenant d’expéditeurs inconnus car cela risque d’infecter leur ordinateur. D’ailleurs pour ce qui est de l’ordinateur, les consignes données par le commissaire de Police sont claires : toujours mettre à jour le système, utiliser un antivirus, ne pas installer des logiciels douteux ou crackés et toujours verrouiller l’écran de sa machine avec un mot de passe.

Le conférencier a insisté sur ce dernier conseil en rappelant un fait qui s’est produit dans une banque de la place où un agent s’est levé momentanément de son poste sans verrouiller son ordinateur. Son collègue en a profité pour faire un transfert d’argent. Lors d’un audit, une irrégularité a été constatée et n’eût été la présence des caméras de surveillance qui l’ont lavé de tout soupçon, l’agent allait séjourner à la MACO.

L’homme, la meilleure défense

« Cette conférence est vraiment la bienvenue car le thème est d’actualité. Cela m’a permis de mieux connaître les méthodes des cybercriminels et les astuces pour mieux protéger nos données personnelles », a reconnu Joseph Ouédraogo. A l’en croire, sa négligence et son ignorance l’ont conduit à maintes reprises à installer sur son mobile des applications sans faire attention aux nombreuses autorisations ou permissions ; fragilisant ainsi ses données. Aujourd’hui, il a pris l’engagement de toujours vérifier les autorisations car la meilleure défense dans la lutte contre la cybercriminalité reste l’homme.

Herman Frédéric Bassolé
Lefaso.net

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