Développement humain durable au Burkina Faso : Les parlementaires à l’école du dividende démographique
LEFASO.NET | Aïssata Laure G. SIDIBE
La direction générale de l’Economie et de la planification a organisé en partenariat avec le Cocus genre de l’Assemblée nationale, un atelier de formation et d’informations sur le dividende démographique, le jeudi 19 octobre 2017, à l’hémicycle. Présidée par le premier Vice-président de l’institution, Me Bénéwendé Stanislas Sankara, l’activité avait pour cible des parlementaires.
A l’image des autres pays du Sahel, le Burkina Faso fait face à de nombreuses contraintes qui handicapent son développement. Parmi lesquelles l’augmentation rapide de la population. Cette situation préoccupe le gouvernement et les premiers responsables du ministère de l’économie, des finances et du développement. Afin de susciter l’adhésion des parlementaires aux objectifs de maitrise de la croissance démographique pour un développement humain durable, un atelier de formation et d’informations sur le dividende démographique a été initié à leur endroit, ce jeudi 19 octobre 2017. Avec l’appui financier de la Banque mondiale. Cette activité, faut-il le souligner, fait suite à la rencontre régionale de haut niveau des parlementaires de la CEDEAO, de la Mauritanie et du Tchad, sur le financement adéquat de la santé et du dividende démographique tenue du 20 au 22 juillet dernier à Ouagadougou.
Pour le directeur général adjoint de l’économie et de la planification, Hyacinthe Tamalgo, la présence des participants à cet atelier illustre leur engagement à accompagner la mise en œuvre de la Politique nationale de population. Puis, il a donné l’ordre du jour qui se résume en deux points : « Nous allons présenter de manière spécifique les grandes orientations de la Politique nationale de population et le rôle des élus dans sa mise en œuvre. Par la suite, nous allons expliquer le concept du dividende démographique et faire ressortir les différents défis que le Burkina Faso doit relever pour sa capture ».
En rappel, l’axe stratégique 2 du Plan national de développement économique et social, s’est donné entre autres pour mission de « promouvoir la santé des populations et accélérer la transition démographique ». Ainsi, « ce référentiel se fixe pour objectif de réduire l’indice synthétique de fécondité de 5,4 enfants par femme en 2015 à 4,7 enfants en 2020 et de ramener le taux de croissance démographique de 3,1% en 2016 à 2,7% en 2020 », explique M. Tamalgo.
Pour la réalisation de ces ambitions, un accent particulier doit être mis sur la planification familiale, l’élimination du mariage et la fécondité précoce chez les jeunes filles, la scolarisation et le maintien des filles à l’école. C’est dans cet élan que le DGA de l’économie et de la planification a invité les députés, au sortir de cet atelier, à être des ambassadeurs du dividende démographique et des enjeux qu’il engendre, auprès des populations de leur circonscription électorale.
Le dividende démographie tel que défini par le premier vice-président de l’Assemblée nationale, est la croissance économique accélérée résultant du changement de la structure par âge d’une population, suite à une baisse de mortalité et de la fécondité. En somme, c’est un phénomène qui crée une opportunité de croissance économique et de développement humain plus rapide pour un pays. Cependant, sa matérialisation n’est pas automatique. S’appuyant sur l’exemple des pays asiatiques tels que la Corée du Sud, Taiwan, Hong Kong et Singapour, Me Bénéwendé Stanislas Sankara a déclaré que si le pays arrive à maitriser sa démographie, l’on peut l’utiliser à bon escient pour pouvoir se développer. Du reste, a-t-il confié « le Burkina Faso est sur cette voie (…) ».
La démographie n’est pas un sujet tabou, selon le premier vice-président. « Quand on en parle, les gens voient systématiquement la question de limitation des naissances. N’oubliez pas qu’un enfant quand vous le mettez au monde, vous voulez d’abord son bonheur », explique t-il.
Le présent atelier est organisé en partenariat avec le Caucus genre de l’Assemblée nationale. « En tant que Caucus genre, il nous appartenait de voir comment initier les députés au concept de dividende démographique pour qu’ils défendent l’engagement de notre pays auprès des populations », a, pour sa part, signifié le secrétaire général du Caucus genre, Koné Maxime.
Aïssata laure G. Sidibé
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