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Littérature burkinabè : « La foi d’un clochard », un essai qui invite à l’action

Publié le mercredi 23 août 2017 à 21h34min

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Littérature burkinabè : « La foi d’un clochard », un essai qui invite à l’action

L’œuvre littéraire « La foi d’un clochard », paru en juin 2017 a été présentée par son auteur Kelwendé André Sawadogo, le samedi 19 août 2017 à Ouagadougou. Une œuvre qui invite la jeunesse à se départir du conformisme en agissant.

C’est sous le thème : « Les perspectives de l’essai “La foi d’un clochard“ et son impact possible sur la jeunesse » que Kelwendé André Sawadogo, a animé une conférence. Pour lui, cette œuvre qui fait 76 pages est révolutionnaire au niveau épistémologique, social. Une révolution de la mentalité. Surtout que tout est remis en cause parce qu’il y a un manque d’éveil, les gens sont cantonnés dans la spéculation alors qu’il faut agir. Raison pour laquelle l’essayiste s’inspire de la philosophie de l’insuffisance de l’action, « l’action qui libère, l’action qui révèle la vérité ». D’où son insistance sur le fait qu’ « au commencement était l’action ». Un contre-pied parfait à cette assertion de l’église qui est qu’ « au commencement était la parole… ».

Selon l’écrivain Sawadogo, dans la logique épistémologique, l’action est primordiale au « logos » (la parole) et à la pensée. C’est cela la « véritable vérité », du moment où celui qui agit, que cela soit bien ou mal, ne pouvait pas ne pas agir. L’auteur reconnait que le titre de son œuvre est bouleversant pour le commun des mortels, tout simplement parce qu’il se démarque de la société, il sort de l’ordinaire. Et pour l’accueillir, l’écouter et le comprendre, il faut de « la foi ». « Il faut avoir foi pour m’écouter parce que, en rien, je ne parais intéressant, parce que je me démarque de la perspective donnée de la logique sociale », a-t-il laissé entendre.

L’action renvoie à la violence

L’essayiste Sawadogo

Une œuvre pour les marginalisés de la société, écrite par un être qui se marginalise et se sent marginalisé par cette même société à cause de ses idées. A travers ces lignes, il pense avoir un impact sur la conscience des uns et des autres qui doivent se hisser au-dessus de la mêlée et agir. Cela à l’image du Capitaine Thomas Sankara, de Norbert Zongo et bien d’autres prédécesseurs. C’est d’ailleurs cette « action » qui a conduit à l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014. Donc « au commencement était l’action ». Suivant la logique de cet essai, donc de l’auteur, tout changement, toute action ne peut se faire sans violence, sinon qu’elle est « inéluctable ». « L’action même contient une forme de violence en quelque sorte. La violence est nécessaire », a-t-il lancé. Puisqu’il faut cette violence pour agir.

Des participants à la présentation de l’oeuvre

A la question de savoir si cet appel à la révolte de la jeunesse ne va pas mener vers l’anarchie. L’écrivain répond en ces termes : « il y a l’anarchisme affirmé et le nihilisme. Quand on s’assume on s’en fout vraiment de la loi parce que la loi n’existe que pour les faibles ». Pour ainsi dire, c’est dans l’ordre normal des choses que tout changement nécessite de la violence. Après 10 ans de formation sacerdotale (petit et grand séminaire), l’écrivain Sawadogo est contraint de troquer la plume contre la soutane. D’après lui, il fut renvoyé en avril 2017 du grand séminaire Saint Pierre Saint Paul à cause de ses idées. Alors qu’il était en troisième année et s’apprêtait à porter la soutane.

Au cours de cette conférence, Roland Sawadogo, Coach-formateur professionnel certifié et le Leader Norbert Bangré, premier entrepreneur de cirage au Burkina, se sont entretenus avec les participants.

Marcus Kouaman
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 24 août 2017 à 12:40, par Fils du pays En réponse à : Littérature burkinabè : « La foi d’un clochard », un essai qui invite à l’action

    Mr. Sawadogo, si vous aviez construit une ferme et planté beaucoup d´arbres, vous m´auriez convaincu que vous êtes un homme d´action. Le livre que vous présentez ici relève aussi du domaine de la parole. Oui, au commencement était la Parole. ça c´est la Bible. Cette même Bible nous conseille dans le livre des Proverbes, chapitre 16, verset 23 de travailler et de parler peu. Je crois que la Contradiction se trouve à votre niveau, mais pas au niveau de la Bible. Vous écrivez en tant que philosophe, cela n´a rien à voir avec la Foi. Le titre de votre livre est simplement choisi pour raison de marketing, je n´en sais rien. Ne vous échauffez pas et n´induisez pas la jeunesse en erreur. Notre Dieu est und Dieu d´ordre et de discipline. Il ne nous conseille pas de prendre des racourcis pour accéder à l´argent. Sans rancune, et sans haine ! Webmaster, laisser passer s´il vous plait.

  • Le 10 octobre 2017 à 00:13, par TINDANO Yentema André, étudiant en Master 1 Droit En réponse à : Littérature burkinabè : « La foi d’un clochard », un essai qui invite à l’action

    Monsieur le philosophe Sawadogo, je loue votre courage et je vous en félicite et ce non pas parce que je partage votre idéologie combien révolue, mais tout simplement parce que vous avez osé. Après lecture de votre œuvre, je me suis senti en insécurité car non seulement vous faites la promotion de la violence mais aussi vous êtes entrain de conduire notre société de l’admirable lumière de la raison vers les ténèbres de la sensibilité. J’ai donc envie d’emprunter les propos de Voltaire à l’endroit de Rousseau : " On n’a jamais employé tant d’esprit à vouloir nous rendre Bêtes. Il prend envie de marcher à quatre pattes quand on lit votre ouvrage. Cependant, comme il y a plus de soixante ans que j’en ai perdu l’habitude, je sens malheureusement qu’il m’est impossible de la reprendre. Et je laisse cette allure naturelle à ceux qui en sont plus dignes, que vous et moi." Notre société est à un niveau où votre vision des choses ne peut pas avoir droit de cité. Le monde et en particulier le Burkina a tellement connu des situations difficiles que je doute fort que les idées d’un penseur aussi éclairé par les ténèbres d’une philosophie mal assimilée puissent y être accueillies. Vous manquez de logique dans la dynamique de l’action. A vous entendre raisonner, vous semblez avoir été victime d’une marginalisation de la société, et vous avez inventé l’avènement du clochard afin que tous ceux qui sont dans la même situation que vous, puissent faire entendre leurs voix. En un mot, vous êtes l’éclaireur de cette frange sociale marginalisée.Or être guide suppose qu’on connait où on va, pourquoi on y va et les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir. Vous semblez ne pas avoir des propositions concrètes, vous qui parlez si bien de l’action. Il est donc imprudent de vous suivre puisque vous-même vous ne savez pas là où vous allez. Vous louez des personnages tels que Thomas Sankara, Nelson Mandela, le Pape François, vous feriez mieux de proposer du concret à la société au lieu de vouloir la conduire dans une impasse. Vous dites que vous êtes dans la dynamique de l’action pour cela vous affirmez être en contre-pieds avec la Bible. Grosse erreur ! Dix ans au séminaire vous ont-ils été insuffisants pour comprendre que la parole dont il est question dans la Bible est synonyme de l’action. Je n’ai pas fait le Séminaire mais d’après mes recherches, la parole en hébreu c’est "Dabar" qui signifie également action. Et cela se confirme tout au long de la Bible . Dieu dit : "que la lumière soit et la lumière fut" Gn 1,3. pour ne citer que ce verset. La parole dans la Bible est action et c’est une action efficace. Donc en affirmant qu’au commencement était l’action tu ne contredis pas la Bible mais tu exprime la même réalité avec d’autres mots. Il y a donc à votre niveau une confusion entre l’antonymie et la synonymie. Soit dit en passant je vous invite relire votre texte et à porter une correction sérieuse de la grammaire. La filo de l’action vous a certes réveillé de votre sommeil, mais malheureusement vous êtes sortis nu car ce que vous êtes entrain de servir est tout sauf l’action. Vous n’agissez pas, vous spéculez. En bon ami je vous invite à bien réfléchir encore sur les notions d’ouverture et de fraternité qui, à mon avis pourront constituer le nœud d’une pensée solide et crédible.

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