Modérer, nous apprend le Littré, c’est "tenir dans la juste mesure". Il va sans dire qu’il n’est pas permis au premier venu d’être modérateur quand l’on sait qu’il y a toujours un conflit entre l’opinion, l’éthique et la règle. A Facebook, le réseau social qui se targue d’avoir deux milliards d’utilisateurs, les 4500 modérateurs ne disposent que de dix secondes pour valider ou censurer un contenu (texte, image, vidéo). Ce n’est pas toujours évident. Pour vous faire une idée de l’immensité du job, retenez que 1,3 million de messages sont partagés chaque minute sur Facebook. Les choix opérés par le géant californien ne sont pas toujours du goût des internautes qui n’hésitent pas à critiquer vivement les censures du réseau social.

Dans son enquête intitulée (Facebook files), le quotidien britannique, The Guardian, indique que des vidéos de meurtre ou des photos d’animaux maltraités sont admises même si elles sont signalées comme étant sensibles, tandis que la photo d’une femme allaitant son bébé par exemple est victime de la censure. Idem pour ce qui touche à la nudité. Rappelez-vous la censure de la célèbre photo vietnamienne ? Cette affaire avait poussé Facebook à "nuancer son approche de la nudité qui est désormais acceptée dans le cadre de la dénonciation de la guerre et de l’Holocauste". Mais les photos des enfants nus dans les camps de concentration n’est pas autorisée.

Le quotidien britannique a également donné des exemples sur ce qui est autorisé et ce qui est interdit sur Facebook. "Donne un coup de pied à un roux” est admis tandis que “que quelqu’un abatte Donald Trump” est interdit. Puisqu’il s’agit d’un Chef d’Etat, donc d’une personne protégée. Il en sera de même si cela concerne un policier ou un témoin dans une affaire criminelle.

La publication de l’enquête par the Guardian a fait réagir Monika Bickert, responsable du règlement chez Facebook. “Notre priorité est de garantir la sécurité des personnes sur Facebook. Nous travaillons sans relâche pour que Facebook soit le plus sûr possible, tout en garantissant la liberté d’expression. Cela requiert beaucoup de réflexion autour de questions pointues et difficiles, et nous prenons très au sérieux le fait de le faire correctement”.

Toutefois, le réseau social reconnait que "les personnes utilisent un langage plus violent en ligne pour exprimer une frustration, et ils se sentent en sécurité sur le site pour s’exprimer de cette manière. Les utilisateurs pensent qu’ils peuvent menacer quelqu’un sans conséquence, ils sont indifférents envers les personnes qu’ils menacent à cause du manque d’empathie créé par une communication entre écrans interposés”, a rapporté courrierinternationnal.

Rassemblés par Herman F. Bassolé
Lefaso.net

Sources :
Theguardian.com
Lepoint.fr
Courrierinternational.com