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Lotissement à Boulmiougou : Des résidents "lésés" demandent réparation

Publié le lundi 6 juin 2005 à 07h45min

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Au secteur 17 de Ouagadougou, précisément à Pissy, côté ouest du château-d’eau dans l’arrondissement de Boulmiougou, un groupe de résidents n’est pas content du traitement que la commission d’attribution des parcelles lui a réservé.

Ces résidents qui sont sur une réserve administrative, estiment que la commission les a envoyés très loin de leur zone de résidence initiale et revendiquent d’être ramenés à côté de ladite zone..

C’est un groupe de résidents estimés à environ 106 familles, selon leurs représentants, que Sidwaya a rencontrés le mardi 31 mai 2005 aux environs de 9 heures. La zone située côté ouest du château-d’eau de Pissy, est une zone au relief accidenté.

En effet, elle est parsemée de profonds trous causés par les riverains et sans doute aussi par les résidents qui y ont retiré la terre aux fins de bâtir leurs maisons d’habitation. Mme Adélaïde Koudougou et Emile Ouédraogo, tous deux représentants du groupe des résidents de la zone, expliquent que le trou a été en partie bouché par les habitants eux-mêmes.

Mais toujours est-il qu’au moment du lotissement, les autorités de l’arrondissement avaient jugé utile de ne pas faire lotir cette portion à cause du trou en la classant comme une réserve administrative. "A l’époque, nous avions insisté pour que la portion soit lotie parce que parmi nous, il y avait des résidents volontaires, disposant de moyens, et qui étaient prêts à accepter les parcelles situées dans le trou. Mme le maire ne nous a pas suivis mais elle avait promis de nous caser juste côté...", explique Emile Ouédraogo, président du groupe appuyé par Abel Yaméogo, secrétaire général et Adélaïde Koudougou, vice-présidente.

Cette promesse n’a pas été tenue, selon les porte-parole des résidents. Ils sont certes aujourd’hui attributaires de parcelles, mais loin de là où le maire leur avait promis. A leur détriment, la commission d’attribution y aurait installé des personnes étrangères. "Elle nous a envoyé à Sonré, à plusieurs kilomètres où il n’y a ni dispensaire ni école. Si nous restons là-bas, personne d’entre nous ne pourra envoyer son enfant à l’école. Tous les établissements se trouvent en ville et nous n’avons pas les moyens pour faire cette distance tous les jours pour déposer nos enfants à l’école.

C’est pourquoi nous voulons qu’on nous ramène à côté de notre lieu de résidence initiale...", soutient Abel Yaméogo, secrétaire général du groupe.

La cause de leur malheur est un résident

Les représentants des résidents estiment que cela est possible parce qu’il resterait des parcelles non attribuées dans la zone. A défaut, ils souhaitent que la portion classée comme une réserve administrative soit déclassée afin de dégager des parcelles pour eux. Sur le plan qu’ils nous ont présenté, ladite portion est effectivement matérialisée comme étant une réserve administrative. "Une réserve administrative est destinée, à notre connaissance, à la réalisation d’infrastructures socioéconomiques. Mais à cet endroit précis, où tout autour il y a près de 20 écoles, un centre médical avec antenne chirurgicale, une réserve administrative n’a pas de sens...", affirment-ils en chœur.

Ils attribuent la cause de leur malheur à l’un d’entre eux : Théodore Yaméogo. Résident de la zone et membre de la commission, il aurait pu, selon eux, plaider leur cause. Mais que nenni ! "C’est lui qui a tout manigancé pour qu’on nous envoie à Sonré. Il a également tout fait pour qu’on ne nous regroupe pas afin de nous empêcher de nous retrouver à des fins de revendications...", accusent les responsables du groupe des résidents. Théodore Yaméogo se serait fait attribuer deux parcelles jumelées face à la principale voie qui sépare la zone du reste du lotissement. Ils nous montent sur le plan, deux parcelles côte à côte nettement plus grandes que les autres. Chose que les autres résidents dénoncent.

Salfo Sam, un résident, ne passe pas par quatre chemins pour fustiger le comportement de Théodore Yaméogo. "Théodore a fait venir la machine pour tracer la voie sans même informer les gens. Ma maison s’y trouvait et je n’étais pas encore attributaire. Je n’ai pu récupérer que la dalle des toilettes. Il a contraint tous ceux qui avaient leurs maisons sur la voie à partir alors qu’ils n’étaient pas prêts. Un résident qui s’affairait à arracher les tôles de sa maison avant que l’engin n’arrive a failli perdre la vie en tombant du toit...", fulmine Salfo Sam.

Les résidents espèrent que la promesse sera tenue

En tout cas, les résidents sont très furieux contre la commission qui, estiment-ils, n’a pas tenu compte des promesses faites à eux par Mme le maire de l’arrondissement, Séraphine Ouédraogo. Ils soutiennent même que des actes posés sur le terrain par la commission l’ont été à l’insu de celle-ci.

Le mardi 31 mai 2005, ils sont allés soumettre de vive voix, leur revendication à Mme le maire. Séraphine Ouédraogo qui a actuellement le pied droit dans un plâtre pour cause de fracture nous confirme qu’elle les a effectivement reçus à son domicile. "Je leur ai fait comprendre que la zone a été classée réserve administrative à cause du trou. Nous ne pouvons pas les laisser là-bas. Bon nombre d’entre eux ne peuvent pas y bâtir une maison...", relève-t-elle.

Elle reconnaît leur avoir promis de les caser à côté de leur zone. Malheureusement cela n’a pas été le cas et Séraphine Ouédraogo dit assumer ce qui s’est passé. "Dès que je me rétablirai, je verrai comment faire pour réparer ce qu’ils considèrent comme une injustice. En la matière, on ne peut pas attribuer une parcelle forcément à chaque demandeur là où il veut. Mais il y a des cas spécifiques qu’il faut souvent prendre en compte sur le terrain. Et c’est le cas de ces résidents. Je ne dis pas qu’ils seront tous ramenés à côté de leur résidence initiale. Nous avons dissout la commission.

C’est avec la nouvelle commission qui sera mise en place que nous allons examiner le problème .J’ai demandé à la commission dissoute de faire le point pour nous pemettre de voir les parcelles encore disponibles dans la zone...", affirme Mme le maire.

Les résidents demandent que la portion concernée soit déclassée afin de dégager des parcelles supplémentaires au cas où les parcelles disponibles ne suffiraient pas à leur nombre. "Ce sera difficile. Ce n’est pas la mairie qui conçoit les plans. Cela relève d’une autre structure. Et les plans sont discutés devant le commission provinciale d’aménagement du territoire. Je me souviens que la mairie avait demandé un déclassement qui a mis deux ans à aboutir. Il sera donc très compliqué de demander un déclassement de cette réserve administrative comme le souhaitent les résidents. Nous allons tenter de résoudre leur problème autrement. Même si tout le monde ne sera pas satisfait... Nous allons le résoudre", note Séraphine Ouédraogo.

C’est ce qu’attendent, en tout cas, les résidents. "Nous espérons que Mme le maire tiendra parole. Nous espérons que cette promesse sera respectée cette fois-ci", lâche le secrétaire général du groupe, Abel Yaméogo.

Etienne NASSA (nassa_parate@yahoo.fr)
Sidwaya

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