Crise à la CAMEG : La fin d’une douloureuse série de onze mois
LEFASO.NET | Marcus Kouaman
Enfin la fin de la bataille politico-économico-juridico-judiciaire à la Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux (CAMEG). Ce samedi 8 avril 2017, à Ouagadougou, les protagonistes ont procédé à la signature d’un accord transactionnel consacrant la sortie de crise, sous l’égide du Pr Nicolas Méda, ministre de la Santé.
Chose promise, chose due. En un mois de tractations, le Pr Nicolas Méda, ministre de la Santé est parvenu à un accord qui marque la sortie d’une crise de onze mois. Un son de cloche qu’il a laissé transparaitre lors de sa visite sur le site de la CAMEG à Tengandogo. « Un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès », disait-il le mardi 7 mars 2017. Vraisemblablement, cet arrangement aussi mauvais soit-t-il, arrange les protagonistes qui se sont engagés au respect de l’accord qui s’articule autour de trois points :
– Accepter le règlement à l’amiable pour la sortie de crise ;
– Toutes les parties en conflit à la justice acceptent de renoncer à toutes leurs fonctions à la CAMEG ;
– La désignation d’un Administrateur provisoire de la CAMEG pour six mois.
Ces points, acceptés par les protagonistes, signifient l’arrêt de toutes les procédures judiciaires qui opposent les deux camps. A savoir celui du Dr Jean Chrisostôme Kadéba (DG de la CAMEG) et Dr Bokar Kouyaté (PCA), contre celui du Dr Damien Koussoubé (DG intérimaire de la CAMEG contesté) et Dr Salifou Konfé (PCA contesté). Ainsi que la mise à l’écart de tous les protagonistes de cette crise, anciennes comme nouvelles autorités.
Par conséquent, c’en est fini pour les Directeurs généraux, les présidents du Conseil d’administration, les administrateurs du ministère de la Santé, les responsables du Comité de supervision au titre du ministère de la Santé.
Charge donc à l’Administrateur provisoire qui sera nommé d’ici une semaine de conduire une transition de six mois. Laquelle transition aboutira à l’adoption de nouveaux textes pour la CAMEG afin d’éviter de telles crises, au recrutement d’un nouveau Directeur général par appel à candidature conformément aux textes. Et à la nomination de nouveaux administrateurs au Conseil d’administration. Evidement, l’Administrateur provisoire ne pourra prétendre postuler au poste de Directeur général de la CAMEG.
Le ministre Méda reconnait qu’il y a autour de cet accord des imperfections, mais le sens de la responsabilité des uns et des autres, ainsi que l’intérêt général prévalent. Cela, pour sauver la CAMEG et surtout garantir la réussite du programme phare du Président du Faso qui est la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de zéro à cinq ans. « Bien sûr, il y a et il y aura des frustrations sans doute. Il y a et il y aura sans doute des incompréhensions. Tout le monde doit convenir que nous avons passé onze mois dans une crise de laquelle, nous devons tous sortir », justifie-t-il.
Combien va couter un tel accord au contribuable burkinabè ? « Cet accord n’a pas de prix », rétorque le ministre de la Santé. Pour lui, le plus important est la réponse à la nécessité de l’intérêt général.C’est dans une ambiance bon enfant qu’a pris fin cette cérémonie de signature d’accord avec une poignée de main entre Dr Kadéba et Dr Koussoubé. Nous y reviendrons.
Marcus Kouaman
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