Sortie de crise à la CAMEG : Bilan satisfaisant six mois après
LEFASO.NET | Marcus KOUAMAN
Six mois après l’installation de l’Administrateur provisoire de la CAMEG (Centrale d’achat des médicaments essentiels génériques et des consommables médicaux), un point a été fait ce samedi 14 octobre 2017, à Ouagadougou.
Le Pr Nicolas Méda, ministre de la Santé, en compagnie de Dr Charlemagne Gnoula, Administrateur provisoire (installé le 14 avril 2017) et en présence des partenaires techniques et financiers, du Conseil d’administration et du personnel était face à la presse au siège de l’association. Au menu des échanges, le point de l’accord de sortie de crise. Pour le ministre Méda, quatre missions étaient assignées au nouveau capitaine du navire CAMEG à sa prise de fonction. La première, renouer le dialogue avec l’ensemble des acteurs, du personnel pour ne parler que de cohésion et de réconciliation. A ce jour cette mission semble bien remplie.
La seconde mission consistait à améliorer la gouvernance administrative et financière. « Vous vous souviendrai que l’Autorité supérieure de contrôle d’Etat avait fait un audit assez sévère de la gestion administrative et financière de la CAMEG avec plus de 240 non-conformités. J’avais instruit l’administration provisoire de s’engager à rendre tout ce qui a été jugé non-conforme, conforme », a souligné le Pr Méda. Selon lui, un effort a été fait à ce niveau pour relire les procédures de la CAMEG qui existent depuis 2006, dont certaines étaient devenues obsolètes. Même s’il reste encore à faire pour que tout soit parfait.
Une dette de 18 milliards de FCFA
La troisième tâche qui était assignée à l’Administrateur était de redonner confiance aux fournisseurs et aux clients de la CAMEG. « Au plus fort de la crise, la CAMEG devait 18 milliards à ses fournisseurs dont certains n’étaient pas payés depuis trois à quatre ans », a laissé entendre le ministre. Ce qui était un problème, car aucun fournisseur ne voulait livrer encore la Centrale. Une grande partie de cette dette a été payée et il ne reste plus que 1,5 milliard de FCFA pour effacer l’ardoise. Tandis que les services sanitaires qui s’approvisionnaient, devaient 15 milliards de FCFA à la CAMEG. Un effort a été fait pour payer 7 milliards de FCFA. Le reste qui est de 8 milliards le sera d’ici la fin de l’année afin de rendre à la nationale du médicament son équilibre.
Selon le ministre, cette crise a engendré des ruptures dans les centres de santé, ce qui a mis à mal la gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans. Il a reconnu que « c’est bien que tout soit gratuit, mais s’il n’y a rien à offrir, vous pouvez imaginer toutes les frustrations de la population ». Il fallait donc travailler à ce que cela cesse et que les stocks au niveau des formations sanitaires soient refournis.
La quatrième mission qui était la plus délicate, d’après le principal orateur était d’examiner le statut de la CAMEG. Afin de savoir, si c’est ce qui générait toutes ces crises. Et si cela s’avérait, comment le relire et trouver la forme juridique pour prévenir ces éventuels crises. Ensuite recruter un nouveau Directeur général. Sur ce dernier point, tout n’a pas été au beau fixe. Ce qui a faussé le calendrier initial de six mois. Pour aller au bout de sa mission, le mandat de Dr Gnoula est prorogé de trois mois et va jusqu’au 15 janvier 2018. Date à laquelle l’on aura surement de nouveaux textes et le nouveau Directeur général de la CAMEG.
« A ce niveau nous avons pris du retard et cela est inhérent à la recherche de consensus sur la méthode à adopter. Nous avons pris quasiment trois mois à discuter avec nos tutelles respectives pour aboutir à un consensus », a-t-il expliqué. Avant de préciser que « si nous aboutissons à la nécessité d’une simple relecture, cela pourrait aller vite. Mais s’il s’agit d’une refonte de la CAMEG, cela pourrait à nouveau prendre du temps ».
C’est avec satisfaction que le Pr Nicolas Méda, a fait le point. Il n’a pas manqué de saluer l’accompagnement du personnel au processus et le leadership personnel de Dr Charlemagne Gnoula, qui a su épouser l’esprit et la lettre de mission. Sans oublier l’accompagnement des partenaires techniques et financiers qui ont été aux côtés de la CAMEG malade et lui ont permis de se relever.
Marcus Kouaman
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