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Situation nationale : « Il faut savoir compter sur ses propres forces », exhorte le 2ème Vice-président du MPP, Simon Compaoré

Publié le mardi 9 août 2016 à 01h19min

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Situation nationale : « Il faut savoir compter sur ses propres forces », exhorte le 2ème Vice-président du MPP, Simon Compaoré

L’organe dirigeant du Mouvement du Peuple pour le Progrès (MPP), parti au pouvoir, a animé une conférence de presse ce lundi, 8 aout 2016 à son siège national sis au quartier Ouidi, Ouagadougou. Cette rencontre qui a été pilotée par le deuxième Vice-président du parti, Simon Compaoré, avait à son ordre du jour des questions relatives à la vie nationale et à la dynamique de de gouvernance MPP.

‘’Une rencontre pour faire le tour d’horizon de la situation nationale et aussi pour se titiller par devoir de redevabilité, en donnant sa vision sur la marche du pays, les difficultés mais aussi les succès engrangés pour pouvoir faire davantage bouger les lignes’’, a campé le principal animateur de la rencontre avec la presse, Simon Compaoré. La tâche est ensuite revenue au secrétaire chargé de la santé et de la question des populations du parti, Bindé Ouoba pour livrer le contenu de la déclaration liminaire (ci-dessous « Coup de fil de Roch Kaboré à Blaise Compaoré » : Pour le MPP, c’est de l’intoxication-) en dressant le bilan du scrutin municipal du 22 mai dernier, en évoquant les nouvelles mesures fiscales et le cinquième TAC.

Ainsi, on retient qu’à l’issue des élections municipales, le parti au pouvoir s’est adjugé la gestion de 270 communes et arrondissements sur un total de 370 et dix Conseils régionaux sur les treize. Parti vainqueur également aux élections couplées (présidentielle et législatives) du 29 novembre 2015, le MPP se positionne comme la « première force politique du Burkina ». Malgré cette majorité, explique son deuxième Vice-président, Simon Compaoré, le MPP est parvenu à constituer une majorité avec d’autres partis politiques (APMP, ndlr) pour la mise en œuvre du programme du Président Roch Kaboré. Analysant l’environnement politique national, notamment sur l’angle des rapports entre partis politiques, Simon Compaoré a (tout en laissant le jugement à chaque observateur) affirmé qu’« avec les partis de l’opposition, nous n’avons pas de problème particulier ; chacun joue sa partition : eux, ils s’opposent, ils critiquent et nous, on travaille ». Pour lui, il appartient à l’histoire de ‘’sanctionner’’ l’action de chacun. C’est pourquoi, dit-il ne pas perdre de vue que son parti, qui gère le pouvoir, a un devoir de redevabilité vis-à-vis du peuple. D’où l’engagement du MPP, avec les partis-alliés, de travailler chaque jour à « aller de l’avant pour satisfaire les besoins fondamentaux des populations ».

Sur le cinquième Traité d’Amitié et de Coopération (TAC), le parti a salué « la qualité de la conduite des travaux » qui ont abouti à la signature de treize accords. « Se référant à l’histoire, ce traité pourrait aller plus loin ; il vous souviendra que les pères fondateurs que sont les présidents Maurice Yaméogo et Houphouët-Boigny avaient envisagé à un moment donné, de créer une carte d’identité unique pour les populations de nos deux pays. Pour notre Parti, les intérêts des peuples transcendent ceux des individus et des dirigeants. Le MPP salue et félicite le gouvernement pour la tenue et la réussite de ce 5ème TAC, dont les retombées sont incalculables pour le bien-être des populations des deux pays », note-t-on de la déclaration, soutenue par Simon Compaoré pour qui, la grande majorité des Burkinabè est satisfaite des conclusions de cette rencontre.

Mesures fiscales, « pas un blanc-seing au gouvernement pour faire du n’importe quoi »

En ce qui concerne les nouvelles mesures fiscales, les responsables du MPP les perçoivent comme l’incarnation d’un « souci d’équité et de justice sociale » et félicite, de ce fait, le gouvernement pour ces initiatives visant à élargir l’assiette fiscale et à accroître les recettes. Face à la divergence de vues sur la question, Simon Compaoré et ses camarades : ‘’ Ce n’est pas un blanc-seing qui a été donné au gouvernement pour faire du n’importe quoi. Cette loi, ce n’est pas un passeport pour tout ; c’est pour réaliser, dans un délai bien précis, dans la transparence des actions précises… ’’. Pour Simon Compaoré, « Savoir compter sur ses propres forces » ne doit pas être un slogan creux. « Il faut arriver à faire de ce slogan, une réalité », exhorte-t-il. « Nous venons de mettre en place un nouveau référentiel, le PNDES, qui doit guider l’ensemble des actions que nous allons mener jusqu’en 2020 et ce plan, pour le réaliser, il faut au bas mot, quinze mille milliards de FCFA », rappelle M. Compaoré, mettant en exergue les efforts qui doivent être consentis dans la mobilisation des ressources internes pour injecter dans les investissements (source de création d’emplois et de richesses) et améliorer ainsi le niveau de vie des populations. ‘’ Il faut accepter, riches comme moins riches, de consentir quelque chose. C’est en cela qu’on peut comprendre qu’on demande à ceux qui boivent la bière, de faire un effort. Cet effort n’est pas hors de leur portée. Vous verrez que même si on augmente la bière de 50 FCFA, ce sera sans découragement par rapport à la consommation actuelle que nous voyons sur le terrain. (…). Les nouvelles taxes ne portent pas atteinte à la qualité de vie de l’immense majorité de la population’’, soutient le principal orateur de la conférence. Sur le jeu de hasard par exemple, et s’adossant aux explications du Premier ministre lors de sa rencontre avec la presse la semaine dernière, M. Compaoré a relevé que les jeux au niveau de la LONAB (Loterie nationale burkinabè) ne font pas partie parce qu’ils étaient déjà soumis à des taxes. « Ce sont ceux qui vont au-delà, c’est-à-dire au niveau des Casinos ou aux Billards qui sont concernés. Ce sont ceux qui ont suffisamment le pognon, qui peuvent manger, se soigner et avoir un reliquat qui peuvent aller jouer au Casino ou au Billard ; le commun des Burkinabè ne va pas à ces endroits », a-t-il démontré.

Selon Simon Compaoré, toutes ces mesures sont d’ailleurs à charge de redevabilité et le gouvernement sera appelé, à terme, à passer devant l’Assemblée nationale pour se soumettre à la ‘’sanction’’ des députés. Tout ce qui doit être réalisé, dans cette loi, est limitativement cité et ce sont des domaines qui intéressent les populations (infrastructures scolaires, sanitaires, etc.), poursuit le conférencier. « Pas de possibilité de faire la merde », insiste-t-il.

Il dit comprendre ceux qui s’opposent à ces mesures. ‘’ Si le programme présidentiel continue à se réaliser avec perspicacité, ça va couper l’herbe sous les pieds des autres (partis de l’opposition, ndlr). Ils souhaitent qu’on échoue. Et comme ils sont intelligents, nous aussi intelligents, chacun va jouer sa partition ! En tout cas, nous, nous allons avancer … ‘’, titille Simon Compaoré. A l’en croire, les députés de la majorité se rendront les jours à venir auprès des populations pour expliquer le bien-fondé de ces mesures et couper court aux « intoxications ».

Les dossiers ‘’ brûlants ’’ : ‘’ La balle dans le camp de la justice ’’ !

Sur les questions judiciaires, le parti a salué les efforts du gouvernement de faire en sorte que la justice soit indépendante pour exercer pleinement ses missions pour le peuple. Il s’agit, pointe-t-il, de l’amélioration des conditions de travail des juges et de la mise à leur disposition de moyens dans le cadre de certains ‘’gros dossiers’’ qui le requièrent, à l’image de celui relatif à l’ancien Président, Thomas Sankara. « Maintenant, c’est à la justice de réagir, de répondre », a lancé Simon Compaoré. Sur la justice militaire (qui gère le dossier du putsch, ndlr), les responsables du parti disent souhaiter « vivement que l’année 2017 ne voit pas ces dossiers inachevés. Nous souhaitons que la parole soit tenue à ce niveau. Il faut que nous renouions avec notre histoire, avec le peuple, avec l’extérieur pour montrer clairement que nous avons tourné la page et que lus rien ne sera comme avant. (…). S’il y a des gens qui sont très pressés à ce que ces dossiers soient jugés, c’est bien nous parce que, ça va être un point d’honneur pour ce pouvoir qui est venu pour tourner définitivement la page », déclare Simon Compaoré. Il souligne cependant qu’il n’est « pas question » pour le gouvernement de s’immixer dans le domaine de la justice.

La question des réformes en cours n’a pas été échappée aux échanges et sur la question, Simon Compaoré rassure ceux qui pourraient être sceptiques, que le régime « n’a aucun agenda caché ». S’appuyant entre autres sur la composition de la commission (constitutionnelle) ‘’dotée de toutes les sensibilités’’ sociales. Pour Simon Compaoré, il s‘agit, à travers une nouvelle Constitution, de renforcer les acquis (plus jamais de tripatouillages sur l’article portant limitation du nombre de mandats présidentiels) et d’équilibrer les pouvoirs. L’actuelle Constitution donne, selon lui, « une trop grande primauté au Président du Faso » ; d’où la nécessité de rééquilibrer. Quant au type de régime, il estime simplement que ce sont des aspects qui seront discutés au sein de la commission.

« Moins de bavardage, plus d’actions » !

Sur les mouvements enregistrés sur le front social, les dirigeants du parti les analysent comme un ‘’processus normal’’ lié aux attentes fortes qui s’expriment, lorsque s’installe tout nouveau pouvoir. ‘’Mais, même le Burkinabè lambda, quand vous allez discuter avec lui, il est à même de comprendre que pour certaines réformes et actions, il faut un peu plus de temps’’, dit-il avant d’affirmer que pour certaines personnes, ces moments apparaissent aussi comme une aubaine pour « pêcher en eau trouble ». « Mais ça, c’est normal. Si on était à l’opposition, peut-être qu’on aurait fait la même chose », concède-t-il. Il a invité à un sursaut car, convainc-t-il, « aucun de nous n’a envie que le Burkina disparaisse de la scène politique sous-régionale, régionale et mondiale. Nous voulons être un pays avec lequel il faut compter demain ».

Simon Compaoré a confié que le MPP (et ses partis allié) ne faiblira jamais et c’est admet-il : ‘’ toutes les critiques constructives qui sont faites également seront exploitées parce que s’il n’y a pas critiques, nous ne pouvons pas avancer » et le mot d’ordre c’est : « moins de bavardage, plus d’actions ». S’adressant au peuple burkinabè, Simon Compaoré a confié : « Nous mesurons la lourdeur de la charge et les attentes qui restent toujours fortes, en dépit de ce début promoteur. Ensemble, nous allons relever le défi ». Il invite l’ensemble des couches sociales à une mobilisation autour du nouveau référentiel (PNDES) afin qu’en 2020, les objectifs qui lui sont assignés soient atteints. « L’audace, nous en avons à revendre. La volonté, nous en avons aussi. Vouloir, c’est pouvoir », signe le deuxième Vice-président, chargé des relations extérieures du MPP, Simon Compaoré.

Oumar L. OUEDRAOGO
(oumarpro226@gmail.com)
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