Transport urbain : Les taximen ont un mois pour retirer les bouteilles de gaz de leurs véhicules
Le phénomène est maintenant fréquent. Alors qu’il est très dangereux. Pour mettre fin à l’utilisation des bouteilles de gaz dans les taxis, le gouvernement mènera une lutte sans merci. Au cours d’une rencontre, Simon Compaoré, Ministre de la sécurité intérieure, a donné un délai d’un mois aux taximen pour enlever les bouteilles de gaz des véhicules.
Le ton était gentil mais ferme. Simon Compaoré ne veut plus de taxi qui utilise du gaz en lieu et place de l’essence. Au cours d’une rencontre avec les chauffeurs de taxi, il a été très clair : « Nous n’allons plus permettre que vous circulez avec du gaz butane. Et vous avez jusqu’en fin de mars pour enlever vos bouteilles », a-t-il signifié aux chauffeurs de taxis.
Pour le porte-flingue du gouvernement Thiéba I, cette décision vise à protéger les citoyens de toute surprise désagréable. « Si un jour, alors que vous avez des passagers à bord, la bouteille explose, est-ce que vous vous imaginez ce que ça va produire ? Vous allez mourir, les passagers vont mourir et ceux qui seront dans l’entourage risquent de mourir. Et nous ne pouvons pas accepter ces morts qu’on peut éviter à l’avance », a indiqué Simon Compaoré.
Des contreparties si la décision est respectée
Dans un discours de plus d’une heure, le Ministre de la sécurité intérieure a égrené à l’assistance ce qui pourrait être fait pour soutenir la profession. Mais il leur faut d’abord respecter les consignes et être unis. « Nous pouvons par exemple ériger à certains endroits des villes, des têtes de taxis où ils s’arrêteront pour prendre les passagers. Nous pourrons aussi les aider à mieux organiser la profession et à satisfaire certaines de leurs demandes », a ajouté Simon Compaoré. « Mais c’est à conditions qu’ils respectent les consignes et soient unis. Parce que s’ils restent désunis, nous allons en profiter », a-t-il conclu.
Saisissant l’occasion, les syndicats des taxis ont rappelé au Ministre certaines de leurs requêtes, le renouvellement du parc. « Nous avions demandé au gouvernement de prendre des engagements auprès des banques pour qu’on puisse renouveler nos taxis. Et progressivement nous pourrons rembourser jusqu’à épuisement de la dette », a suggéré Souleymane Ouédraogo, chauffeur de taxi.
En plus des bouteilles de gaz butane, Simon Compaoré a annoncé la lutte contre la vente d’essence frelatée et de médicaments prohibés. Le moins qu’on puisse dire, c’est que les prochaines semaines promettent d’être celles du grand nettoyage dans le secteur du transport urbain.
Jacques Théodore Balima
Lefaso.net