Transition démographique et sécurité alimentaire : la maitrise de la démographie est plus qu’une nécessité

Le vendredi 12 Septembre 2014, les 13 Etats membres du Comité inter- Etat de lutte contre la sécheresse dans le Sahel ont célébré la 29e Journée de l’institution. Ouagadougou qui abrite son siège de l’institution a vécu l’événement à travers plusieurs activités dont des conférences-débats animées autour du thème central : « Relever le défi de la transition démographique pour une sécurité alimentaire durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest ». C’est le secrétaire général du ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire qui a officiellement lancé la série des conférences-débats.
La population burkinabè est en constant accroissement. Plus de 17 millions de nos jours. Autant de bouche à nourrir dans un contexte de variabilité climatique et de rareté de ressources. La sécurité alimentaire, nutritionnelle et la démographie sont binôme inséparable qu’il faut prendre en compte pour s’adapter à la nouvelle donne. Selon Felix De Valois Compaoré qui a représenté le secrétaire exécutif du CILSS à la cérémonie d’ouverture des conférences-débats, « la transition démographiques n’est pas un choix de circonstance, ni un compromis, la transition démographique, c’est une décision stratégique. C’est la solution ». Il a en outre précisé que le choix de cette 29è Journée est motivé par la nécessité pour le CILSS de donner une nouvelle impulsion aux stratégies et aux politiques nationales de population, dont la mise en œuvre est essentielle pour accélérer le processus de transition démographique dans les Etats membres.

Cette rencontre qui se voulait un cadre de réflexion et de sensibilisation était donc l’occasion de communiquer sur l’enjeu d’une maitrise de la transition démographique pour une sécurité alimentaire et nutritionnelle durable au sahel et en Afrique de l’ouest.
Cet anniversaire a été conjointement célébré avec le ministère de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, ministère de tutelle du CILSS au Burkina. Le secrétaire général, Moussa kaboré qui a apprécié la pertinence du thème de la Journée et des conférences, a rassuré que le ministère « est attentif à ces réflexions qui permettent d’améliorer au quotidien, d’orienter nos actions en termes de productions agricoles, de transformation, de distribution et d’accompagnement dans l’amélioration des conditions ». A travers les thèmes choisis, c’était l’occasion de préciser le rôle de l’action publique dans la gestion et la gouvernance de la sécurité alimentaire.
Maitriser la croissance démographique pour une sécurité alimentaire

La première communication, « relever le défi de la transition démographique pour une sécurité alimentaire durable au Sahel et en Afrique de l’Ouest », a été donnée par Adama Tiendrébéogo de la direction de la démographie à l’Institut national de la statistique et de la démographie. Il a noté dans sa communication que la population ouest africaine et singulièrement celle du Burkina est à un taux d’accroissement très élevé. Une population nombreuse et jeune qui peut avoir une incidence positive sur le développement en constituant notamment un marché potentiel. Mais cette population peut également constituer un problème au regard des multiples défis à relever en terme d’accès aux services sociaux de base et aux ressources.
Déjà la paupérisions de la population ne fléchit pas significativement car, a noté le communicateur, selon les résultats des enquêtes sur les conditions de vie des ménages, en 2009/2010, 43,9% de la population vit en dessous du seuil de pauvreté contre 46,4% en 2003. Au rythme d’accroissement de 3,1%, la population du Burkina Faso doublera en 22 ans. Autrement dit, en 2028, le Burkina comptera plus de 28 millions d’habitants. Il a donc préconisé entre autre la maitrise de la natalité à travers la planification familiale.
Un autre sahel est possible

« Résilience des populations aux différentes crises alimentaires au sahel et en Afrique de l’ouest », c’est le thème que Abdoulaye Ouédraogo et Felix De Valois Compaoré, tous du CILSS, ont développé. On notera que la résilience est la capacité des ménages, familles, communautés et des systèmes vulnérables à faire face à l’incertitude et au risque de choc, à résister au choc, à répondre efficacement, à récupérer et à s’adapter de manière durable. Avec une population de 290 millions en 2010, l’Afrique de l’ouest connait une insécurité alimentaire qui touche 30 millions de personnes par an. Une situation qui s’explique par une accumulation de problèmes (catastrophes naturelles, guerres, crises financières…).
Quelques programmes de résilience du CILSS ont été présentés avant que la politique nationale de sécurité alimentaire et son dispositif de suivi ne soient développés.
« On peut avoir un sahel vert, une population résiliente », selon les communicateurs. Le coût de l’inaction est toujours supérieure au coût de l’action a martelé pour sa part M. Compaoré pour qui, il est toujours mieux de prévoir, et les outils techniques existent en la matière. Il faut maintenant de la volonté politique.
En marge des communications, une exposition a eu lieu dans la cour du secrétariat permanent de la coordination des politiques sectorielles agricoles.
Tiga Cheick Sawadogo et Aïda Zida (Stagiaire)
Photos : Bonaventure Lawasselea Paré
Lefaso.net