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11-Décembre 2012 : : Koudougoughazi" veut sa fête

Publié le vendredi 16 novembre 2012 à 01h30min

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11-Décembre 2012 : : Koudougoughazi

Dans quelques semaines, la ville de Koudougou accueillera, officiellement, les activités commémoratives du 52e anniversaire de l’indépendance du Burkina. La course contre la montre est donc lancée sur les différents chantiers dont certains risquent pourtant de ne pas respecter les délais impartis.

À quelques jours seulement de l’ouverture du bal commémoratif du 11-Décembre, toute l’attention de l’opinion nationale se trouve concentrée sur Koudougou, la capitale du Boulkiemdé. Depuis plusieurs semaines d’ailleurs, le centre de gravité de l’actualité nationale s’est opportunément déplacé vers le Centre-Ouest. Au fur et à mesure que la date de l’événement approche, l’on remarque que les discours politiques s’orientent lentement mais très sûrement dans le sens de la tenue de cette manifestation nationale.

Les mentions spécifiques ne se comptent plus, toutes aussi symboliques les unes que les autres. Un peu partout, les références sont désormais orientées en direction de ce grand “buzness” d’Etat. En clair, le Burkina est à l’heure “I”, celle de son indépendance, proclamée, faut-il le rappeler, par Maurice Yaméogo, son premier président. C’était en 1960.

Ainsi, Premier ministre, ministres, chefs de chantier et opérateurs économiques, tous n’ont plus d’yeux que pour l’activité du 11-Décembre. Au point, il est vrai, d’en rajouter parfois. Ainsi en est-il de ces structures qui affirment avoir été quasiment délocalisées pour les besoins de la cause. Oubliant qu’après 52 ans d’indépendance, l’enjeu pour les Etats africains dans leur ensemble se trouve peut-être ailleurs. Notamment dans le bilan que l’on peut faire sur le plan d’une souveraineté qui reste encore à être assumée à tous les niveaux.

Ultime manifestation de ces trains qui arrivent rarement à l’heure quand ils ne sont pas hors rails, ce sont toutes ces difficultés évoquées à la pelle lors de la visite de terrain du Premier ministre Luc Adolphe Tiao, le 10 novembre 2012.

Cette descente a révélé bien des imperfections dans le management des projets inscrits dans le cadre de l’événement. Elle a en outre donné l’occasion à la délégation primatiale de constater le fossé qu’il y a entre les promesses faites et la réalité concrète.

Ainsi, à moins d’un mois, il était toujours question « d’état d’avancement des travaux ». Et dire que, depuis quelques mois maintenant, il ne se passait pas de week-end sans que le Premier ministre ne fasse une virée à Koudougou ; et que, ce 11-Décembre-là aurait dû être célébré l’année dernière, n’eurent été les événements qui ont d’ailleurs amené Tiao aux commandes. Tout ça donc “poug n’a rien”, comme dirait Missié Goama ?
A l’évidence, et comme lors des précédentes éditions, il risque encore d’y avoir des odeurs de peinture fraîche et de ciment dans l’air le jour des festivités. D’où le souhait exprimé par les autorités de ramener les ambitions exprimées à des proportions plus raisonnables et réalistes, mais qui tiennent compte des exigences de qualité et de professionnalisme. Toute chose qui, on l’aura compris, permettra de sauver la face à tout le monde, en évitant de verser davantage la figure du pays par terre.

On peut donc retenir que, finalement, les 360 villas précédemment annoncées ne seront plus au rendez-vous. Il est désormais question de tout mettre en œuvre pour espérer en avoir moins d’un tiers à peine !
Et pour ne rien arranger du tout, certains acteurs ont préféré se crêper le chignon devant le Chef du gouvernement. Notamment, sur la question des explications par rapport au retard constaté au niveau du respect du cahier de charges.

Comme il fallait s’y attendre, chacun des intervenants a tenté vainement de tirer la couverture à soi. Pour bien montrer qu’il avait fait de son mieux pour respecter tous les engagements contractuels. Une manière de s’attirer la sympathie de l’autorité. Mais il s’agit surtout, à ce stade précis, de se dédouaner en cas d’éventuels pépins.

Conclusion, le responsable de cette situation, c’est bien évidemment “l’autre” ! Une querelle de chiffonniers à la Sartre arbitrée et tranchée par un Premier ministre manifestement impuissant devant tant d’incertitudes. Il convient de rappeler à ce propos que l’un des soucis majeurs en ce moment est relatif au climat social. Au plan régional, mais également au niveau national.

Certes, le gouvernement a pris les devants face aux rumeurs qui persistaient en faisant savoir que la feuille de route initiale était maintenue et que Koudougou aurait bel et bien sa fête. Sauf que, pour l’instant, ce n’est pas encore la grande sérénité. La crise à l’Université de la ville et qui a rapidement pris une envergure nationale n’a toujours pas été réglée de façon à satisfaire tout le monde. Bien au contraire, de nouveaux acteurs ont manifesté leur désir de ne pas rester en marge, en faisant valoir leur capacité de nuisance. Ils sont, disent-ils, déterminés à se faire entendre.
Face à une telle situation, la commémoration qui sera organisée pourrait perdre un peu de sa valeur, voire de sa saveur, si les acteurs sociaux ne parvenaient pas à taire, de façon durable, toutes leurs divergences. Pour enfin trouver le plus petit dénominateur commun.

Et pour bien montrer le ton de ce 11-Décembre à venir, le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, a, quant à lui, décidé de sortir les poings, en faisant du cash au clash avec la presse nationale. Au détour d’une conférence publique prononcée dans le cadre de ce “Koudougou 2012”, le ministre candidat s’est lâché sur les journalistes de son pays pour taper sur leur manque de professionnalisme. Comme dirait l’autre, encore une nouvelle sortie de piste (peu opportune) en ce moment précis mais dont “Alain-la-gaffe” a, visiblement, seul, le secret.....

A. TraorÈ

Journal du Jeudi

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Vos commentaires

  • Le 16 novembre 2012 à 09:55, par Tony En réponse à : 11-Décembre 2012 : : Koudougoughazi" veut sa fête

    Je cherche toujours à comprendre le bienfait-fondé de ces célébrations intempestives réalisés couts de milliards alors que les peuples d’Afrique chaque jour que Dieu fait croupissent dans la misère ?
    A quoi peut bien servir une indépendance qui ne l’est vraiment pas ? Je cherche toujours à comprendre ?
    Au jugement de l’histoire , tout les témoins auront droit à la parole ....Attention !

  • Le 16 novembre 2012 à 10:07, par peacefull En réponse à : 11-Décembre 2012 : : Koudougoughazi" veut sa fête

    Vous sentez vous dans l’obligation de transformer le nom de la ville de Koudougou ?? même pour rigoler c’est pas drôle. à la suite de ce qui est arrivé à Kadafi

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