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1ère session PYPA/IGD : « Jeune, dirigeant, formation : Les 3 ingrédients indispensables pour le développement de l’Afrique » selon le directeur exécutif de l’IGD

Publié le mercredi 3 octobre 2012 à 23h08min

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1ère session PYPA/IGD : « Jeune, dirigeant, formation : Les 3 ingrédients indispensables pour le développement de l’Afrique » selon le directeur exécutif de l’IGD

La 1ère session de formation de ce qu’il convient d’appeler « Université sous-régionale des sciences politiques » a refermé ses portes le 7 septembre à Ouagadougou. 45 jeunes leaders politiques venus du Bénin, du Burkina, du Mali et du Niger sont répartis, outillés, entre autres, de questions politiques et de bonne gouvernance. En attendant les IIe et IIIe sessions prévues respectivement pour octobre 2012 et janvier 2013, chaque pays est à la phase de réflexion sur un projet à destination des jeunes des partis paolitiques qui sera financé par le programme. Au Burkina, ils étaient six (6) partis politiques à y prendre part. Sereins et stoïques, ces jeunes (6 filles et 6 garçons) entendent participer activement à la vie politique de leur pays.

L’acte I de la première promotion PYPA (Program for Young Politicians in Africa) a pris fin le 7 septembre 2012 à Ouaga 2000 en présence du général Tiémoko Marc Garango, personnalité éponyme de l’institut. Fruit de la collaboration entre plusieurs enseignants-chercheurs du Burkina Faso, du Bénin, du Mali et du Niger, l’Institut général Tiémoko Marc Garango pour la gouvernance et le développement (IGD) est spécialisé dans les domaines de la gouvernance, du droit et du développement. Les objectifs poursuivis sont, entre autres, le renforcement des capacités des cadres des partis politiques, la formation des élites sur les questions de gouvernance, et la consolidation du processus démocratique en Afrique de l’Ouest. Regroupés depuis le 26 août, ces 45 jeunes venus du Bénin, du Burkina, du Mali et de Niger sont issus de partis et formations politiques du pouvoir, de la Mouvance et de l’opposition de leur pays.

Ils ont été retenus suite à un test de recrutement organisé par l’école dans tous les pays concernés. Test à l’issue duquel ont été retenus un garçon et une fille par parti. Selon Abdoul Karim Saïdou, coordonnateur du Programme PYPA, (IGD, Burkina Faso), le test a porté entre autres sur l’engagement politique, les connaissances générales de la vie publique et le niveau de culture de ces jeunes. « Je félicite les participants pour avoir réussi les épreuves techniques de sélection et pour avoir enduré la rude épreuve de formation », a exprimé le directeur exécutif de l’institut, Abdoulaye Soma à la clôture de la session, exhortant également chaque participant à être un véritable modèle dans sa société. Pour M. Karlsson du parti centre suédois : « Participation, engagement, respect, argumentation, partage, solidarité et amour pour la patrie ont été les caractéristiques de cette première session de formation ». A l’en croire, le succès de cette formation trouve sa source dans le bon préparatif de l’IGD, dans le choix des personnes ressources et le bon choix des participants et la communication entre communicateurs et participants a été facile du fait du niveau des participants. La transformation de la société passe par la transformation de soi-même.

« Les gens pensent à changer les autres, mais ne pensent pas à changer eux-mêmes », a-t-il soutenu. De l’avis des consultants, « les participants ont un bon niveau et ce qui est remarquable, c’est qu’ils se sont départis de leur parti pour parler développement de leur pays et de l’Afrique (…). On a assisté à des débats de haut niveau avec des arguments très engagés, disciplinés et empreints de respect ».

Diagnostic, engagement et partage d’expériences dans la diversité

Au cours de cette session inaugurale, les participants ont été soumis à des exercices théoriques et pratiques. Défendre par exemple l’idéologie de leur parti ainsi que son programme et apporter des éléments d’amélioration au regard du contexte. Quelques intitulés : « Après avoir analysé les contextes politique, économique et démocratique de votre pays, relevez les défis à la consolidation de la démocratie », « Quelle place occupe la jeunesse dans votre pays », « Quel est le niveau de participation politique dans votre pays ? », « Apprécier les mécanismes de gestion d’un conflit (identifié au préalable) avec le cas échéant, des alternatives ». Les étudiants ont été amenés également à faire un diagnostic des situations communes aux quatre pays.

Ainsi, au titre des faiblesses, il s’agit par exemple de l’épineuse question du chômage, de la corruption, du manque de formation adéquate, du conflit de génération, etc. Il ressort que le positionnement professionnel, la formation, le réseautage, la sensibilisation et l’audace des jeunes sont des ingrédients incontournables pour l’implication efficiente et efficace des jeunes dans la gestion de la chose publique, pour redorer le blason de la politique et pour aller au développement des pays. « La jeunesse doit accepter de se faire former et montrer ensuite sa capacité à pouvoir gérer et être indépendante », ont conseillé des formateurs. A l’issue de cette première session, les participants, au niveau de chaque pays doivent déposer un mini-projet à exécuter au profit des jeunes des partis politiques.

Ce projet sera étudié et financé par le programme et devrait être exécuté (ou connaître un début d’exécution) entre la deuxième et la troisième session (octobre 2012 et janvier 2013). Rencontrés au sein de leur groupe de travail, les participants burkinabè s’attèlent à cet exercice. Dans une ambiance conviviale, ils se sont réjouis de l’état d’esprit qui règne au sein du groupe. « Sincèrement, on ne s’attendait pas à une telle ouverture entre participants de divers partis. On pensait que les uns et les autres allaient, comme cela est de coutume dans nombre de cadres de ce genre, se cantonner derrière leur parti », ont-ils exprimé. Pour eux, il faut avoir un autre regard de la politique et faire en sorte qu’elle soit l’art du sacrifice individuel pour sa communauté.

Ils s’accaparent la vision de Pie XI selon laquelle « La politique doit rester ce vaste champ de la charité ». C’est pourquoi, se sont-ils engagés à œuvrer dans leur diversité à la création de cadres propices pour promouvoir ces valeurs sans lesquelles aucun développement n’est envisageable. « L’une des raisons du désintérêt des jeunes à la chose politique étant l’image péjorative qu’elle traîne, il y a nécessité impérieuse à consentir un grand sacrifice, tant au plan individuel que collectif, pour redorer le blason de la politique et partant, donner le goût à la jeunesse d’être de véritables acteurs de la vie publique à travers le terrain politique », ont-ils confié. A la cérémonie de clôture, les participants ont adressé une motion de soutien et de compassion au peuple malien via leurs amis participants maliens. Ils ont également adressé un message à Tiémoko Marc Garango dont la présence à la cérémonie a été souhaitée par l’ensemble des étudiants.

Ouvert officiellement le 14 mai 2012, l’institut dont le siège se situe à Ouaga 2000 entend se positionner comme un vivier d’une élite africaine formée aux valeurs d’intégrité morale, du don de soi et de respect de l’intérêt général. Une philosophie qui n’a pas laissé indifférent le Premier ministre burkinabè, Beyon Luc Adolphe Tiao : « C’est ce qui manque à notre pays. Même les meilleures politiques de développement sont vouées à l’échec si les hommes en charge de leur mise en œuvre n’incarnent pas ces valeurs cardinales ».

Kader PALENFO

palenfokader@yahoo.fr


*Les modules enseignés au cours de cette première session et les spécialistes :

- Analyse des contextes : Pr. Augustin Loada/Thomas Ouédraogo

- Gestion des conflits  : Luther Yaméogo/Fréderic Nikiéma

- Bonne gouvernance : Pr. Abdoulaye Soma

- Jeunes et Politique : Youth et League Center Party (Suède)

- Planification Stratégique : Agnès Kaboré

- Idéologie  : Pr. M. Tidjanou Alou

- Idéologie : Vidéo conférence (Angela Aylward)

- Idéologies politiques et phénomènes partisan : Pr. Mahamadi Savadogo ; Pr. M. Tidjani Alou et Pr. Basile Guissou

- Politiques publiques : Pr. Augustin Loada

- Leadership : Bintou Diallo

*Les partis et formations politiques participants :

Bénin : RB ; PRD ; PSD ; FCBE ; UPR ; Parti Vert

Burkina Faso : CDP ; UNIR/PS ; ADF/RDA ; PDS METBA ; RDEBF ; UPR

Mali : RPM ; URD ; ADEMA/PASJ ; CNID-FYT ; MPR ; SADI

Niger : RPD ; ANDP ; PNDS ; LUMANA ; MNSD ; RSV NIIMA

K.P

Le Progrès

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