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ELIMINATOIRES COUPE DU MONDE 2014 : Les Etalons font le jeu mais les Panthères gagnent

Publié le lundi 11 juin 2012 à 01h53min

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Les matchs du deuxième tour des éliminatoires de la Coupe du monde 2014, zone Afrique dans le groupe E se suivent et se ressemblent au niveau des résultats. En effet, après le nul de zéro but partout enregistré lors de la première journée dans les matchs Niger – Gabon et Burkina – Congo, les équipes, qui recevaient pour le compte de la deuxième journée jouée le samedi 9 juin, ont gagné. A Brazzaville, les Diables rouges l’ont emporté sur le score de 1 à 0 devant le Mena et c’est sur le même score que les Panthères ont battu au stade de l’Amitié sino-gabonaise une équipe déterminée et volontaire des Etalons.

« Les Etalons jouent bien mais ne marquent pas. » Toujours la même rengaine qu’on entend à la suite des matchs des Etalons ces derniers temps, surtout lors de la CAN 2012 et de la première journée du deuxième tour des éliminatoires de la Coupe du monde Brésil 2014 contre le Congo à Ouagadougou. La deuxième journée entre les Panthères du Gabon et les Etalons le 9 juin dernier au stade de l’Amitié sino-gabonaise de Libreville n’a pas dérogé à la règle. Comment peut-on donc expliquer qu’une équipe joue bien à chaque fois et ne marque pas ? En tout cas, il sera difficile de continuer à dire cela sans chercher à trouver la solution.

En effet, dans cette rencontre, c’est une équipe des Etalons déterminée, volontaire et quelque peu remaniée avec la titularisation sur le front de l’attaque de Issiaka Ouédraogo en lieu et place de Moumouni Dagano, de Jonathan Pitroïpa à la place de Abdoul Razack Traoré et de Mohamed Koffi en remplacement de Hervé Zengué qui s’est déporté sur le flanc droit de la défense pendant que Madi Panandetiguiri est passé à gauche, qui a engagé la partie. Les poulains du technicien Paul Put, tactiquement en place, ont bien quadrillé le terrain, en multipliant les offensives, obligeant le capitaine des Panthères, Daniel Cousin et ses partenaires à jouer beaucoup repliés, en procédant par des contres qui ont parfois failli coûter cher aux Burkinabè.

L’envie de bien faire et de gagner habitait les Etalons qui ont malheureusement fait preuve, une fois de plus, d’un manque de réalisme et d’ingéniosité dans le dernier geste. Ainsi, malgré les efforts d’un milieu de terrain conduit par un capitaine courageux, Charles Kaboré, qui était au-dessus du lot et Ali Rabo qui semble avoir bien remplacé Mahamoudou Kéré mais qui ont été trahis par la baisse de forme de Sibiri Alain Traoré, l’attaque burkinabè est passée à côté de son sujet. Si ce n’était pas Issiaka Ouédraogo qui a été transparent pendant les 69 mn qu’il a passé sur le terrain, ou Jonathan Pitroïpa qui se perdait dans ses dribles inutiles, abandonnant souvent le ballon derrière lui, c’est Préjuce Nakoulma qui a fait preuve d’un individualisme incompréhensible.

Ce dernier a besoin de mettre fin à cette volonté de croire qu’il peut à lui seul faire gagner son équipe comme sur cette action de la 20e mn, où il aurait pu jouer sur sa gauche pour Issiaka Ouédraogo qui, certainement, scorer. Les Etalons auraient inscrit des buts en première mi-temps et même mener au score qu’aucun observateur n’aurait pensé le contraire comme à la 21e mn sur une balle chaude que capte grâce à un réflexe, le gardien Didier Ovono ou encore, le débordement de Madi Panandetiguiri sur le flanc gauche et dont le centre au ras du gazon passe devant les buts adverses sans qu’aucun Etalon ne réagisse.

Les Panthères ont eu des possibilités à la 5e mn sur le côté gauche où Clément Levy Madinda élimine Mohamed Koffi qui le fauche à la limite de l’entrée de la surface de réparation ou encore cette belle frappe de Daniel Cousin bien captée par le gardien Abdoulaye Soulama. A la 16e mn, suite à un contre, Pierre Emerick Aubameyang se débarrasse de Paul Koulibaly mais son centre-shoot est raté de justesse par Daniel Cousin gêné heureusement par deux défenseurs. Le coup fatal intervient à la 56e mn sur un corner gabonais venu de la droite des buts burkinabè et dévié par un défenseur au deuxième poteau où le défenseur des Panthères, Nenet Rémy Ebanega, tout seul, ajuste bien sa tête pour inscrire l’unique but de la partie. Les Etalons qui ont fourni une débauche d’énergie en première mi-temps ont fini par être émoussés au cours de la deuxième moitié de la deuxième période, permettant aux Gabonais de gérer tranquillement leur avance au score. Une défaite des Etalons qui commence à réduire leurs chances dans cette course pour une place dans le groupe E pour le dernier tour, tout comme pour le Niger qui a perdu sur le même score à Brazzaville devant les Diables rouges et totalisent tous un point, pendant que Gabonais et Congolais se partagent le fauteuil de leader avec 4 points. La prochaine journée est prévue en mars 2013.


Réactions d’après-match : Paul Put, entraîneur des Etalons

« Le football est dur parce que nous avons dominé la partie pendant pratiquement 70 mn en nous créant des occasions de but en première mi-temps où nous aurions pu tuer le match mais nous avons fait une erreur que nous avons payée cash. C’est difficile mais, nous avons aussi eu l’impression de jouer contre l’arbitrage. Sinon, je n’ai pas vu grand-chose du côté du Gabon. De toute façon, ce n’est pas fini, nous avons perdu la bataille mais pas la guerre. Quand je vois mon équipe face au Congo et au Gabon, je tire mon chapeau aux joueurs qui ont tout donné mais nous n’avons pas eu la chance. Je suis convaincu que les choses vont bien se passer dans l’avenir. »

Charles Kaboré, capitaine des Etalons

« Nous avons joué au football comme il se devait en dominant le match mais malheureusement, nous avons encaissé un but sur coup de pied arrêté. Pour les autres matchs, nous allons nous concentrer davantage pour obtenir des victoires. »

Paulo Duarte, entraîneur des Panthères

« Cette victoire est plus qu’une victoire parce que je n’avais pas 60% des titulaires de l’équipe. Les joueurs méritent d’être félicités parce qu’ils ont montré le visage d’une équipe solide, même pendant les difficultés en première période. Le Burkina a bien joué, en contrôlant les vingt dernières minutes de la première partie et nous avons beaucoup reculé parce que devant, nous avions des joueurs qui n’étaient pas au mieux de leur forme. A nos joueurs, nous avons dit à la pause que nous sommes à domicile et les choses ont changé au cours de la deuxième partie. Je suis content pour le groupe, le pays mais triste pour mon Burkina. »

Didier Ovono, gardien de buts des Panthères

« Depuis deux matchs, nous avons montré que nous sommes forts en ne prenant aucun but. Selon notre coach, une équipe qui ne prend pas de but avance et va marquer. Si nous allons avec la conviction que nous avons une bonne défense, nous pouvons donc soutenir notre attaque. Nous avons joué avec une équipe que les gens n’attendaient pas mais le mélange a pu faire la différence. Notre objectif est atteint avec cette victoire et cela est de bon augure pour le futur. »


Les raisons de la non-titularisation de Moumouni Dagano

A l’issue de la rencontre et répondant aux questions des hommes de média, l’entraîneur des Etalons, Paul Put, a donné les raisons de la non-titularisation de l’attaquant et capitaine des Etalons, Moumouni Dagano. Il explique cela par le fait que « Moumouni Dagano a reçu beaucoup de critiques de la part du public et de la presse et cela n’est pas honnête ». Pour lui, ce n’est pas parce que Moumouni Dagano a raté des occasions que des gens doivent lui en vouloir et c’est pour ça, dit-il, que j’ai voulu le protéger. Et Paul Put d’ajouter que « Moumouni Dagano est un grand joueur qui a prouvé beaucoup de choses pour son pays et il a été meilleur buteur ». Paul Put demande à ce que les gens soient humains et qu’on lui fasse toujours confiance comme les autres joueurs. Et le capitaine Charles Kaboré de renchérir que « Moumouni Dagano est l’un de nos meilleurs attaquants et il mérite beaucoup de respect pour tout ce qu’il a fait pour le Burkina. Nous l’estimons et c’est notre capitaine, tout en espérant qu’il va encore marquer beaucoup de buts pour nous ».


Des brèves

Le président Ali Bongo Odimba, habillé dans un maillot aux couleurs du Gabon, était assis confortablement dans la loge en compagnie de sa petite famille et suivait avec beaucoup de passion la rencontre. On reconnaissait à ses côtés bien d’autres personnalités dont le ministre des Sports et des loisirs du Burkina, le colonel Yacouba Ouédraogo et l’ancien champion du monde et champion olympique des 100 m, Carl Lewis. A la fin du match, le président gabonais s’est rendu dans les vestiaires des Panthères pour les féliciter. Pendant ce temps, le ministre burkinabè était chez les Etalons pour les encourager aussi.

Des cortèges des équipes de football avec sirènes et forces de sécurité, nous en avons vu mais avec une ambulance, c’est vraiment rare. En tout cas, la délégation en a bénéficié, même quand les Etalons se rendaient aux entraînements de même que les Panthères. D’entraînements, il faut souligner que les Etalons se sont entrainés dès leur arrivée le mercredi 6 juin et le lendemain à 16h 30 (heure locale) soit 15h 30, parce que la correspondance de la Fédération gabonaise de football (FEGAFOOT) avait mentionné que le match devait se jouer à 15h 30. Mais, les membres de la délégation burkinabè ont oublié que la FEGAFOOT a donné l’heure locale ce qui veut dire 14h 30 TU. C’est seulement pour le dernier entraînement à la veille du match que les Etalons ont pu rattraper cela en s’entraînant à l’heure indiquée.
Il faut tout de même souligner la bonne organisation des Gabonais que nous avons aperçus au stade de l’Amitié sino-gabonaise lors de l’entraînement des Etalons.

Ils s’affairaient un peu partout à ce que le jour du match, tout se passe sans difficulté et le jour « J », les choses se sont bien déroulées. Pour ce qui est des médias, il y avait une salle de presse pour les journalistes et une autre pour les photographes où on peut travailler avant le match. Des salles équipées de téléviseurs et le wifi qui était également accessible dans la tribune de presse et une salle de conférences bien équipée. Il faut souligner que tous les hommes de médias avaient droit à un repas avant le match. Tout ce confort se voit très rarement dans les stades sous nos tropiques.


La composition des deux équipes

Gabon
Gardien : Didier Ovono-Ebang – Défense : Bruno Manga Ecuelé ; Rémy Nenet Ekwa Ebanega ; Edmond Mouélé ; Georges Ambourouet – Milieu : Levy Clément Madinda ; Lloyd Palun ; Bruno Zita Mbanangoye – Attaque : Stéphane Nguema-Ondo ; Daniel Michel Cousin (capitaine) ; Pierre Emerick Aubameyang.

Remplaçants Wilfried Bidonga ; Rodrigues Moundouga ; Kombo Pongui ; Roguy Méyé ; Mabikou Boussoughou ; Abdoulaye Koumba ; Alexander Ndoumbou ; Ulrich Zategwa Kessany ; Henri Antchouet ; Fabrice Do Marcolino ; Claude Cedric Mve Mintsa ; Romaric Fred Rogombé.

Entraîneur : Paulo Duarte

Burkina :
Gardien : Abdoulaye Soulama – Défense : Mohamed Koffi ; Madi Pandetiguiri ; ; Paul Koulibaly ; Ibrahim Gnanou – Milieu : Charles Kaboré (capitaine) ; Ali Rabo ; Sibiri Alain Traoré – Attaque : Jonathan Pitroïpa ; Préjuce Nakoulma ; Issiaka Ouédraogo.

Remplaçants Daouda Diakité ; Benjamin Balima ; Moumouni Dagano ; Abdoul Razack Traoré Soumaïla Belem ; Moussa Yedan ; Narcisse Bambara ; Germain Sanou ; Djakaridja Koné ; Florent Rouamba ; Robert Sankara.

Entraîneur : Paul Put

Antoine BATTIONO

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