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5 000 bouteilles de gaz maliennes au Burkina : Gare à l’explosion !

Publié le jeudi 10 novembre 2011 à 02h15min

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Afin de dénoncer, « l’exploitation frauduleuse de plus de 5000 bouteilles de gaz étiquetées Sodigaz Mali sur le sol burkinabè et accélérer le processus de rétrocession de ces bonbonnes », le gérant de la société de distribution de gaz au Mali, Oudiari Diawara a lancé, le 2 novembre 2011, un appel au gouvernement burkinabè. Il déplore « la mauvaise foi » de Sodigaz Burkina, avec la complicité de la Société national burkinabè d’hydrocarbures (Sonabhy) qui « encourage ce trafic illicite ». Que cache réellement cette affaire explosive de gaz ? Réponses de responsables de Sodigaz Burkina et de la Sonabhy, que nous avons rencontrés ce mercredi 9 novembre 2011. Un véritable jeu de ping-pong entre sociétés maliennes et burkinabè.

« Nos amis burkinabè n’ont pas joué franc jeu, ils ont encouragé le vol par le recel, car les bouteilles sont étiquetées et identifiables avec un numéro de série gravé », à déclaré le gérant de Sodigaz Mali, Oudiari Diawara, le 2 novembre dernier à Bamako, au Mali, lors d’une conférence de presse. « Faux », rétorque Alaye Bonkoungou, directeur commercial de Sodigaz Burkina, chargé du dossier. Selon lui, la question de l’entrée au Burkina Faso de plus de 5000 bouteilles de gaz maliennes, ne relève pas du ressort de la société qui l’emploie, mais de celui de la douane. « Nous ne pouvons pas contrôler toutes les bouteilles gaz qui entrent au Burkina, surtout celles qui se retrouvent dans le secteur informel », se défend Alaye Bonkoungou.

Qu’en est-il des démarches pour la rétrocession de ces bouteilles ? « Il faut dire à ce sujet que toutes les 5000 bouteilles ne sont pas à notre disposition, elles sont réparties entre nous, les revendeurs et les consommateurs », argumente notre interlocuteur. A ses dires, il faut du temps pour réunir toutes ces bouteilles et les renvoyer au Mali. De plus, « ces bouteilles étant consignées ici au Burkina, nous avons demandé au gérant malien de payer la caution, à savoir 13 500 francs CFA/bouteille. Les tractations sont en cours, mais le prix qu’il propose à savoir 6 500 francs CFA/bouteille, ne nous satisfait pas ».
En attendant, le ton monte et c’est au tour de la Société nationale d’hydrocarbure (Sonabhy) de se voir accusée d’encourager la fraude. « Au début c’est la partie burkinabè, à travers la Sonabhy, qui a encouragé le phénomène de vol en remplissant ces bouteilles étiquetées Sodigaz Mali », a affirmé Oudiari Diawara, avant d’ajouter que c’est ce qui « a incité les voleurs à poursuivre la fraude ».

Ainsi indexée, la Sonabhy a arrêté toute opération d’emplissage des bouteilles étiquetées Sodigaz Mali. A en croire Joseph Sama, chargé de communication à la Sonabhy, « avec cette accusation, il nous est impossible de continuer à remplir ces fûts et Sodigaz Burkina est responsable de cette fraude puisqu’elle a permis que ses revendeurs proposent ces bouteilles aux consommateurs ». Réaction du distributeur de gaz : « La majorité des bouteilles Sodigaz Mali sont détenues par des gens du secteur informel qui proposent ces bouteilles aux clients qui eux, ne prennent pas la peine de vérifier leur origine ».

Même problème avec les bouteilles de gaz Shell Burkina ?

Alors que Sodigaz Burkina n’a pas encore résolu ce problème, voilà que la Sonabhy refuse désormais de remplir les bouteilles Shell Sénégal. « Nous avons actuellement environ 25 000 bouteilles de gaz de marque Shell Sénégal stockées qui ne peuvent être rechargées, ce qui explique le manque de gaz en ville », explique Alaye Bonkoungou de Sodigaz Burkina. Celui-ci relève même que malgré un arrêté ministériel du 7 octobre 2011, qui notifie à la Sonabhy de procéder à l’emplissage de ces bouteilles, les fûts restent vides.

« Avant l’emplissage des bouteilles, il faut s’assurer qu’elles sont fiables et ce test est assuré par le Bureau des mines et de la géologie du Burkina (Bumigeb) », déclare Joseph Sama de la Sonabhy. De l’autre côté, Sodigaz Burkina affirme avoir effectué lesdits tests. « Nous voulons le certificat qui atteste que les futs ont été testés et que nous pouvons les remplir sans craindre des incidents », rétorque M. Sama. « Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas encore vu de certificat » a-t-il conclu. Et le débat est relancé, pendant que les ménages burkinabè sont livrés à eux-mêmes dans leur combat quotidien pour se ravitailler en gaz domestique.

ELZA SANDRINE SAWADOGO

Fasozine

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Vos commentaires

  • Le 10 novembre 2011 à 08:26 En réponse à : 5 000 bouteilles de gaz maliennes au Burkina : Gare à l’explosion !

    sodigaz et sonabhy,je crois que vous etes des voleurs pcq pourquoi vous compter sur des bouteilles maliennes et sénégales pour ravitailler les ménages ?Vous n’avez pas de bouteilles vides en nombre suffisant ?maintenant je comprends et donne raison aux autorités maliennes
    sodigaz+sonabhy=recelleurs de bouteilles de gaz

  • Le 10 novembre 2011 à 09:59, par Fatigué de la situation En réponse à : 5 000 bouteilles de gaz maliennes au Burkina : Gare à l’explosion !

    La problème du gaz est devenu très recurrent, et pendant ce temps, le gouvernement ne dit rien. C’est un Gouvernement responsable ça, qui veut lutter contre la désertification. Si le Ministre du Commerce est incapable, qu’il démissionne. La Sonabhy est elle au dessus du ministère du Commerce pour s’opposer aux textes ?
    Que le Ministre du Commerce comprennne une bonne fois pour toutes que nous sommmes fatigués de faire le tour de la ville chaque fois , sans succès et s’il ne sait, qu’il sache que le phénomène dure des mois et commence à agacer sérieusement. S’il est incapable t’entendre raison à la Sonabhy , qu’il démissionne. On est fatigué de cette situation . Et le PM qu’est qu’il dit dans tout ça ? C’est vrai, eux ils n’achètent pas le gaz, tout est à leur disposition

  • Le 10 novembre 2011 à 12:00 En réponse à : 5 000 bouteilles de gaz maliennes au Burkina : Gare à l’explosion !

    Il faut éviter d’accuser la SONABHY ou SODIGAZ si facilement. Ce malien avait-il le droit de mettre en service ces bouteilles avec une denomination et une couleur appartenant à SODIGAZ Burkina et protégées par l’OAPI ? N’avait-il pas été contacté en 2006 pour mettre fin à cette violation du droit ? Mais dans nos états les gens peuvent violer les textes impunément puis se poser en victime. Essayez de trouver la différence entre les bouteilles SODIGAZ MALI et BF, en vous mettant à la place d’un simple consommateur. S’il veut ses bouteilles, qu’il les déconsigne et se fasse rembourser par son agent voleur. Pour les bouteilles Shell, je comprends la SONABHY, il faut respecter les textes. Ensuite je conseille à la SONABHY de s’assurer que Shell Sénégal donne son accord pour charger ces bouteilles sinon on va encore avoir des accusations de recelleurs dans l’air.

  • Le 20 février 2013 à 10:56, par reda En réponse à : 5 000 bouteilles de gaz maliennes au Burkina : Gare à l’explosion !

    il faut bien teste ces bouteilles de gaz ( passages obligatoire au banc de réepreuve a 30 bar ) pour voir sa resistance

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