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Le site de granit de Pissy se remet de l’inondation

Publié le jeudi 26 novembre 2009 à 02h09min

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La carrière de granit de Pissy, au secteur 17 de Ouagadougou, permet à de nombreuses personnes de gagner leur pitance quotidienne. Ils sont nombreux les habitants du quartier et des environs qui s’y rendent tous les jours pour extraire du granit qu’ils concassent et revendent aux entreprises de travaux publiques ou à des particuliers. Il n’y a pas de distinction d’âge ni de sexe pour travailler dans cette carrière. Adultes comme enfants, tous s’y mettent. Cependant avec les inondations du 1er septembre dernier, les travaux ont ralenti pour les hommes.

Si la carrière de Pissy est connue grâce à ces femmes appelées les concasseuses, il y a aussi des hommes qui exercent ce métier et qui ne vivent que de cela. Souleymane Porgo et Abel Sam font partie de ces hommes. Le premier casse le granit depuis 1990 et le second, qui résidait à Tabou, en Côte d’Ivoire, y est arrivé en 2003, à la faveur de la crise ivoirienne. Souleymane Porgo est le président de l’Association entraide au développement de la carrière de Pissy. Tout comme les femmes, ses camarades et lui se sont aussi organisés. Leur association vient en aide aux concasseurs et concasseuses, qui, parfois ont des ennuis de santé. L’association réalise également des investissements qui améliorent les conditions de travail de ces forçats de la pierre.

Les inondations du 1er septembre 2009 ont laissé des traces sur le site de granit de Pissy. L’eau stagne encore dans le grand bas-fond où les hommes arrachent de gros morceaux de granit, ce qui ralentit le travail. Même si les femmes continuent à concasser, les hommes, eux attendent toujours que l’eau soit évacuée. Pour accélérer le processus, ils ont loué une motopompe et à l’aide d’un long tuyau, ils aspirent cette eau, afin de pouvoir reprendre leurs activités. Souleymane Porgo assure que dans 10 jours, tout sera terminé et qu’ils pourront tranquillement reprendre leurs occupations.

Ce site d’extraction de granit date de la période coloniale, pendant la période de construction du chemin de fer de la Régie Abidjan-Niger (Ran). Avec le développement et l’agrandissement de la ville, le système artisanal, qui était utilisé pour l’extraction dans le temps est toujours utilisé. Le site ayant été englouti par la ville, il est en effet périlleux de recourir à des explosifs comme cela se fait ailleurs, explique Souleymane Porgo. C’est pourquoi ils utilisent alors des pneus usagés qu’ils brûlent sur les roches afin d’extraire des plaques de granit.

Mariam Sawadogo, 60 ans et mère de 7 enfants, est la doyenne et la présidente des concasseuses. Elle pratique ce métier depuis 20 ans et elle continuera jusqu’à la fin de ses jours soutient-elle. Elle se souvient encore de l’époque où elle venait de commencer sur le site de Pissy. « Il n’y avait pas assez de monde dans cette carrière comme aujourd’hui parce que les gens n’osaient pas passer à côté du camp militaire qui nous entoure », témoigne-t-elle. Mariam arrivait alors à remplir deux ou trois brouettes par jour. Maintenant qu’elle a pris de l’âge, c’est tout juste si elle arrive à remplir une brouette. Avec les autres femmes, elles se sont organisées en association et cotisent régulièrement pour s’entraider pendant des événements heureux ou malheureux.

Kpénahie Traoré

Fasozine

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