Camarades militantes et militants, chers concitoyens, Notre monde d’aujourd’hui est dans une situation d’extrême complexité, impulsé et agité qu’il est par des mouvements puissants et contradictoires. Contradictions entre puissances impérialistes et pays à faible développement exploités, mais aussi contradictions de plus en plus fortes entre pays développés et pays émergents, et enfin, contradictions acerbes entre puissances impérialistes elles-mêmes. En effet, si l’émergence croissante de pays tels que la Chine, l’Inde, le Brésil, etc. fait de plus en plus peur aux grandes puissances de la planète, les contradictions entre les puissances capitalistes elles-mêmes sont plus fortes que jamais. L’enjeu, mais aussi le pilier principal de ces confrontations n’est autre que l’édification de la fameuse « zone libre » de consommation au sein de laquelle l’exploitation des pays faiblement développés s’accentuera plus que jamais.

Cette mondialisation apparaît ainsi comme une universalisation du régime économique, politique, social et culturel capitaliste qui est basé sur l’exploitation. Malgré les artifices du type OMC et son appendice les APE, force est de reconnaître que les pays pauvres, producteurs de matières premières tels le café-cacao, le coton ou encore l’arachide, ne pourront jamais faire entendre véritablement leur voix au sein de la communauté internationale. Les dernières réunions du G 20 et surtout la grave crise financière et économique et ses négociations nous en donnent une illustration parfaite. Cependant, et c’est certainement le plus important, on assiste aujourd’hui à la prise de conscience par des groupes sans cesse plus nombreux, du fait que le modèle de développement impulsé par le capitalisme conduit l’humanité dans une impasse. Il n’est applicable qu’à une minorité de la population de la planète et ne peut en aucun cas être celui du monde tout entier. C’est ainsi que l’on constate de plus en plus une restructuration du camp de la gauche mondiale à travers le mouvement altermondialiste. L’espoir viendra peut-être de ce mouvement, et nous devons y contribuer activement. N’est-ce pas le lieu de saluer la tenue du dernier sommet Amérique du Sud / Afrique au Venezuela, juste à la sortie de l’Assemblée générale des Nations-Unies ?

Notre sous-région quant à elle, reste marquée par les graves inondations qui ont frappé et endeuillé plusieurs pays, signe patent que la menace des changements climatiques, loin d’être un épiphénomène, devrait constituer une préoccupation centrale pour nos décideurs. La crise qui a longtemps secoué la Côte d’Ivoire voisine semble tirer véritablement vers sa fin, grâce au dialogue direct et à l’Accord politique de Ouagadougou, et nous ne pouvons que souhaiter de très bonnes élections à ce pays frère. Les mêmes vœux accompagnent nos voisins togolais. En ce qui concerne la Guinée-Conakry, nous suivons avec beaucoup d’inquiétude les déchirements que vivent ce pays et ses populations, victimes résignées d’une armée complètement déstructurée, d’une junte manifestement à la recherche de repères, des tâtonnements d’une classe politique aux abois et enfin, des appétits gloutons de l’impérialisme international à l’affût… Que Dieu sauve la Guinée ! Parti panafricaniste et internationaliste, le F.F.S ne saurait rester indifférent face à un tel péril, à tous ces enjeux et challenges qui se présentent à notre continent et surtout à notre sous-région ouest-africaine. En tout état de cause, la leçon que l’on peut retenir de ces situations est celle de la malédiction des longs règnes. Nous osons espérer être compris par qui de droit, pour que le Burkina Faso, notre chère patrie ne soit pas livré aux mêmes affres…

Chers concitoyens, Le Burkina Faso lui, en dépit du vernis démocratique machiavéliquement étalé pour leurrer les partenaires techniques et financiers, présente plus que jamais un visage des plus dramatiques, caractérisé par un délabrement du tissu économique et social, compromettant dangereusement l’avenir de nos populations des villes et campagnes. Et paradoxalement, c’est un tel pays que les apprentis-sorciers du régime Compaoré promettent toute honte bue, d’en faire une économie émergente à l’horizon 2020, c’est-à-dire dans seulement dix (10) ans. De grâce ! Les inondations du 1er septembre dernier sont venues mettre définitivement à nu la béante fracture sociale qui marque notre pays depuis la prise de pouvoir sanglante du capitaine Blaise Compaoré il y a 22 très longues années.

Elles auront également permis de constater combien notre société a entièrement perdu son âme, combien la misère des uns est mise à profit par les autres pour parader et se pavaner devant les caméras de la presse. Notre éducation citoyenne, de même que ce que nous savons des religions chrétienne, musulmane ou animiste nous incitent à dénoncer cette déchéance de la société burkinabè : la main gauche ne devrait-elle pas ignorer ce que donne la main droite ? Le Front des forces sociales salue le grand élan de solidarité manifesté par nos compatriotes et amis, et encourage ses militants et responsables à continuer d’apporter leur aide et leur soutien aux sinistrés à travers les structures officielles mises en place, en toute simplicité et dans l’humilité qui a jadis caractérisé nos parents et ancêtres. C’est également dans la simplicité que nous renouvelons notre compassion à tous les sinistrés et aux familles endeuillées par la catastrophe.

Camarades militantes et militants, En ce jour anniversaire de la création de votre parti, le Front des forces sociales.

Le Pays