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SYNTER : Préavis de grève pour le 14 mai

Publié le vendredi 17 avril 2009 à 03h35min

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Après le Syndicat national autonome des enseignants chercheurs (SYNADEC) qui observe présentement une grève indéterminée, c’est au tour du Syndicat national des travailleurs de l’éducation et de la recherche (SYNTER) d’entrer dans la danse. Las d’attendre les suites des promesses du gouvernement, le SYNTER appelle ses militants à observer un arrêt de travail de 72h pour compter du 14 mai 2009.

Excellence monsieur le président,

“Le système éducatif de notre pays est enfoncé dans une crise que le contexte de la vie chère est venu approfondir dans des proportions insoutenables pour les travailleurs de ce secteur pourtant classé priorité nationale par l’Etat.

En effet, en dépit de l’adoption d’une réforme et son application, les problèmes auxquels sont confrontés les travailleurs se sont considérablement aggravés et ils ont pour noms : baisse drastique du pouvoir d’achat, blocage des avancements des agents publics de l’Etat notamment par un système de notation inique unilatéralement adopté par le gouvernement, explosion des effectifs dans les classes et dans les amphis des universités, déficit en enseignants de plus en plus important, insuffisance et vétusté des infrastructures scolaires et universitaires, réduction des dotations à la recherche, etc.

Face à ces difficultés qui rendent la vie et les conditions de travail des personnels du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS), exécrables, le SYNTER, à travers son bureau national, d’une part et d’autre part au niveau de ses structures de base, a exprimé ses préoccupations et s’est prêté aux exercices du dialogue et de la concertation chers à votre gouvernement.

Après trois ans de négociation, sur quarante-huit points de revendication, les plus cruciaux rencontrés dans les différents secteurs d’activité couverts par le SYNTER, seulement quatre ont connu une résolution satisfaisante. Ainsi se trouvent fixées les limites du dialogue.

Le SYNTER constate qu’un syndicat de l’enseignement supérieur, le SYNADEC, s’est engagé dans une lutte ferme, notamment par le refus des évaluations, et a obtenu des acquis certes encore insuffisants, mais qui honorent ce jeune syndicat. Las d’attendre les suites des promesses du MESSRS parlant au nom du gouvernement, par le présent préavis, nous vous informons que le SYNTER appelle les travailleurs de l’éducation et de la recherche à observer :

• un arrêt de travail de 72h, allant du 14 mai à 00 heure au 16 mai 2009 à 24 heures ;
• la suspension de la correction des copies et de la remise des notes de fin du 3e trimestre ou du 2e semestre selon le régime pédagogique en vigueur, à compter du 4 mai 2009 à 00 heure dans tout établissement public ; pour exiger du gouvernement la satisfaction de la plate-forme minimale ci-après :

I. Revendications communes aux différents secteurs d’activité

1. La constatation sans condition des avancements 2006, 2007, 2008 avec leurs effets financiers immédiats ;
2. le respect intégral de l’arrêté portant limitation des effectifs au secondaire, la construction d’infrastructures conséquemment équipées au supérieur comme secondaire ;
3. le recrutement d’enseignants en nombre et en qualité, tant au supérieur qu’au secondaire ;
4. l’arrêt de la mise en œuvre du nouveau système d’évaluation des agents publics, retour à l’ancien système en attendant sa relecture concertée.

II. Revendications spécifiques aux secteurs d’activité

1. La revalorisation de la grille salariale des enseignants d’université en référence à celle proposée par le séminaire de 1998 tenu sur le thème : « L’université de Ouagadougou au XXIe siècle, à la recherche de l’efficacité et de la performance » en la réactualisant ;

2. l’octroi d’indemnités de logement à tout le personnel administratif technique et ouvrier (ATOS) au secondaire, au supérieur et à la recherche ;
3. le respect strict des franchises universitaires et des libertés académiques ;
4. des réponses satisfaisantes aux revendications relatives aux indemnités des examens et concours du secondaire et aux conditions d’organisation de ceux-ci ;
5. l’octroi d’une indemnité spécifique aux travailleurs du MESSRS ;

6. la fin de l’impunité dans la gestion des établisssements et services du MESSRS, des Associations des parents d’élèves (APE) et la sanction des coupables de malversations ;
7. le rétablissement de l’indemnité de logement des encadreurs pédagogiques du secondaire et des assistants d’université à 50 000 FCFA ;
8. l’application sans délai du statut des agents du CNRST et la mise à disposition de moyens adéquats pour les activités de la recherche ;

9. la prise de l’arrêté portant nomination des surveillants dans les emplois spécifiques.
En cas de non-satisfaction, le SYNTER se réserve le droit d’engager d’autres formes de lutte susceptibles de faire aboutir sa plate-forme revendicative. Veuillez agréer, Excellence monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération.

Pour le bureau national du SYNTER : Mamadou Barro, Secrétaire général

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 17 avril 2009 à 10:00 En réponse à : SYNTER : Préavis de grève pour le 14 mai

    Très bien dit. J’invite les autres syndicats à faire autant pour exiger les avancements de 2006-2007-2008. On ne peut pas comprendre que depuis 3 ans le fonctionnaire ne peut pas avoir son avancemenent.
    Seule la lutte paie.
    Un fonctionnaire frustré

    • Le 17 avril 2009 à 17:52 En réponse à : SYNTER : Préavis de grève pour le 14 mai

      Comme je le disais tantot, la solution c’est de privatiser l’Universite de Ouagadougou. De cette facon, les enseignants pourront beneficier de meuilleurs salaires et par consequent ameliorer leurs conditions de vie et de travail. La privatisation de l’UO poussera les etudiants et leurs parents a payer plus chers pour y etudier. Ainsi, les etudiants seront deposses de leur capital financier au profit du corps enseignant. Et les enseignants qui veulent garder leurs postes et etre competitifs seront obliges de s’adonner a fond. Et les enseignants, et le nouveau proprietaire de l’Universite de Ouaga, et les etudiants tous beneficieront du fruit de leurs efforts. Les enseignants ont un capital intellectuel et culturel que les etudiants veulent. Alors, les etudiants se depossederont de leur capital financier contre ceux que les enseignants possedent (le capital intellectuel). On retire tout simplement l’Etat de l’equation car l’Etat c’est la corruption et tout. Puisqu’on ne peut pas compter sur l’Etat dans tous les cas. Bien sur que la privatisation de l’Universite aura des consequences positives et negatives. On ne pas faire des omellettes sans casser des oeufs, n’est-ce pas ? Quelques consequences par anticipation !!!!!!!!!! Aspects positifs : 1) Meilleures conditions de vie pour les enseignants et leurs familles 2) Meilleure qualite de l’enseignement dispense a l’UO 3) Universite de Ouaga devient plus competitive 4) Moins de greves des enseignants et des etudiants Quelques aspects negatifs : 1) Depossesion des etudiants de leur capital financier 2) Nombre restreints d’etudiants a l’UO 3) Le nombre d’etudiants incapables de s’inscrire a l’UO augmente et donc le potentiel gonflement du lot de chomeurs et sans emploi 4) Le taux de pauvres augmentent et les pauvres pensent que leur misere provient de la bourgeoisie politicienne et intellectuelle 5) Les pauvres y compris les etudiants incapables de s’inscrire se fachent et recourent a la violence pour se faire entendre. 6) Chaos socio-politique : les enseignants devenus riches , la bourgeoisie politicienne, et leurs allies se voient menacer. Ils veulent proteger leurs capitaux materiels, financiers et c. 6) Les pauvres sont devenus le probleme.Ce n’est plus l’Etat ! 7) Alors la bourgeoisie intellectuelle et politicienne secretent des theories et des strategies pour se proteger contre cette maree de violence venant des pauvres empeches d’avoir acces au capital intellectuel/culturel. Alors privatiser ou ne pas privatiser l’Universite de Ouaga ! Qui dit mieux ????

      • Le 17 avril 2009 à 22:47, par lompoli En réponse à : SYNTER : Préavis de grève pour le 14 mai

        On vois que vous ne connaissez pas les réalité du Faso. pendant que des personnes abandonneent leurs études universitaires par manquent de moyens vous parlez de privatisation de l’UO. Revoyez votre copie monsieur. Vous énumérez les effets positifs et négatifs de la privatisation de l’UO, le bon sens vous commande de peser le pour et le contre de votre proposition. Le système éducatif au supèrieur n’est pas un laboratoire de mise en oeuvre des pensées sans bases fondamentales. les professeurs qui grèves sont également des pères de familles. ils ont leur enfant ou frères inscrits à luniversité et dont ils payent leur scolarité. Le gouvernement doit réduire son train de vie et accorder plus d’attention à l’enseignement supérieur. Faites un tour à l’Université et dénombrez moi le nombre de fils de ministres ou de DG de grosses institutions. Vous n’en trouverez pas assez. Ils sont tous à l’extérieur et bénéficent de bourses d’études. Pourtant les Enseignants chercheurs se sont sacrifiés pour travailler et l’UO est classée parmis les trois meilleures universités francophones africaines. Alors, je trouve légitime les revendications des enseignants. Je n’ai jamais vue un ministre se lamenter que ses indemnitès ne sont pas versées. A peine nommé tous les avantages qui vont avec sa fonction sont effectifs.
        Alors de grace si vous ne connessez pas la rèalité sociale du Faso alors économisez votre temps et éviter de mettre le feu là où il ne faut pas.

        • Le 18 avril 2009 à 02:23, par Paul En réponse à : SYNTER : Préavis de grève pour le 14 mai

          Je suis d’accord que l’on privatise l’universite de Ouaga car cela permettra d’ameliorer les conditions de vie et de travail des enseignants. La proposition de privatiser l’UO arrange beaucoup le corps enseignant. De toute facon le gouvernement ne changera pas son train de vie. Il faut extraire l’Etat de l’enseignement superieur car l’experience a demontre que l’intervention de l’etat a toujours cree des problemes de toutes sortes. On en a assez ! Que l’etat se retire de l’enseignement superieur.

    • Le 18 avril 2009 à 04:14, par le lutteur En réponse à : SYNTER : Préavis de grève pour le 14 mai

      Il faut serieusement de l ordre dans ce pays maintenant.
      Il est inadmissible que ceux qui sont charges de l education de nos enfants et freres ne soivent pas mis dans des conditions minimales pour exercer leur travail. Vraiment c est tres decevant. Pendant ce temps des deputes figuratifs et votant par affinite, ne connaissant aucun bon article du code civil ou de la constitution et remplissant l assemblee ont des salaires incroyables et des indemnites a couper le souffle. Faire semblant de reduire le train de vie de l Etat n est pas une solution miracle a notre probleme social. Il faut non seulement diminuer le nombre des deputes qui sont d ailleurs(excuser moi si vous etes choques) INUTILES et les tas de ministres budgetivores afin de pouvoir satisfaires les besoins reels du peuple burkinabe
      sinon ne nous etonnons pas si un jour on parlais d un Genocide du Burkina. Ce qui serait dommage.
      Un etudiant a l exterieur.

  • Le 18 avril 2009 à 03:12, par Le lucide En réponse à : SYNTER : Préavis de grève pour le 14 mai

    L’écrit de l’internaute qui propose la privatisation comme solution de la crise à l’université est déplorable.Il semble bien détaché des réalités de ce pays. Il ne faut voir la privatisation comme un acte magique qui resoud tout. On a vu des secteurs qui ont été privatisés et rien n’a bougé. L’enseignement ce n’est un secteur ou tu mets 10F et recolté toute de suite 25F. Si on ne veut plus avoir un enseignement supérieur, la voie royale serait de privatiser l’UO car pour le privé soit c’est rentable on continu ou c’est pas rentable, on ferme. Pensez vous que c’est de gaité de coeur que les parents envoient leurs enfants à l’UO tout en ayant les moyens de les assurer une formation du privé ? Laissez moi vous dire que ce ne sont pas les établissements privés qui manquent.
    Comme j’ai toujours dit et soutenu, l’Etat tôt ou tard devra accepter de se saigner à blanc s’il le faut pour former conséquement et massivement la jeunesse pour espérer assurer un développement à ce pays.

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