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Réouverture de Rood Woko : « L’ordre et la discipline, les règles d’or »

Publié le mercredi 15 avril 2009 à 01h56min

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Amadou Saoud Sondé

16 avril 2009. Une date mémorable pour l’économie de notre pays. Elle consacrera la réouverture du marché central Rood Woko, parti en fumée le 27 mai 2003. Le nouveau directeur de l’ouvrage relooké au coût de plusieurs milliards, Amadou Saoud Sondé, administrateur financier de son état, nous parle de cette infrastructure à travers un entretien qu’il nous a accordé 48h avant la cérémonie d’inauguration.

Présentez-nous l’ouvrage qui sera inauguré dans quelques heures.

• L’ouvrage qui sera inauguré le 16 avril 2009 comprend 3072 boutiques et étals. Les boutiques ont plusieurs dimensions, à savoir 4 m2 et 20 m2.

Est-ce qu’à ce jour, toutes les boutiques ont été affectées à des commerçants ?

• Une bonne partie a été affectée parce qu’au moment où Rood Woko prenait feu il y avait des commerçants qui avaient des contrats officiels avec la structure de gestion. Ils étaient au nombre de 2666. A ce jour, ceux-ci ont déjà leurs boutiques. Il reste donc 406 boutiques à répartir. Cette opération est en cours parce que les autorités municipales ont confié le partage aux associations et organisations de commerçants pour qu’il y ait un consensus dans la répartition de ce petit nombre de places restantes.

Est-ce qu’il y a des difficultés dans ce partage ?

• On ne peut pas dire qu’il y a des difficultés en tant que telles. Mais il y a une demande qui ne sera pas intégralement satisfaite. Il n’y a que 406 places restantes, comme souligné plus haut, à partager entre beaucoup de commerçants, c’est pourquoi le maire a bien voulu confier cette répartition aux associations de commerçants qui se connaissent entre eux. Nous ne ferons qu’entériner la liste qu’elles nous transmettront et procéder à l’installation des bénéficiaires.

Vous avez parlé de beaucoup de commerçants demandeurs, est-ce que vous pouvez nous donner une idée de leur nombre ?

• Nous n’avons pas reçu en tant que telles ces demandes, mais quand on part sur la base du passé, il y avait plus de 5000 commerçants à Rood Woko ; en dehors donc des 2666 commerçants, tous les autres sont de potentiels demandeurs des boutiques restantes. Ce n’est pas facile à gérer surtout quand on sait qu’il y a de nouveaux demandeurs qui sont venus s’ajouter aux anciens occupants.

Tirant leçon du passé, quelles sont les mesures sécuritaires qui sont prises pour éviter une catastrophe comme celle du 27 mai 2003 ?

• Il y a eu beaucoup d’innovations, déjà le fait de rendre tout le pourtour du marché piéton est une mesure sécuritaire d’importance. Ensuite, à l’intérieur il y a assez d’équipements anti-incendie. Il a même été créé une direction de lutte contre l’incendie au sein de notre structure. En plus de ce qui est visible, il y a depuis un certain temps des activités de sensibilisation à travers des théâtres-forums dans tous les marchés et certains sites publics. Désormais, chaque boutique est autonome en matière d’électricité, ce qui permet à chaque commerçant d’avoir son propre compteur afin de ne pas déranger son voisin pour prendre du courant, créant ainsi des installations anarchiques. Il n’y aura plus d’encombrements au sein du marché, car il y a 3072 boutiques en dehors desquelles toute installation ne sera pas tolérée. Ce sont, entre autres, les actions de prévention contre l’incendie.

A quand le fonctionnement normal de ce poumon économique ?

• Tout dépendra du rythme de réinstallation des commerçants. Après l’inauguration, nous allons entamer véritablement leur réinstallation en prenant zone par zone. Naturellement, si ça va vite, sur un mois, tout peut finir ; nous avons 5 quartiers, si chacun prend une semaine pour sa réinstallation, un tel délai peut être envisagé.

Est-ce qu’il y a un certain consensus au sein des commerçants par rapport aux nouvelles mesures ?

• Il faut dire que ce qui est arrivé a amené tout le monde à prendre conscience des risques encourus et la mairie a tout géré dans une approche participative du début à la fin. Nous continuons à privilégier la même approche.

En tant que nouveau directeur qu’entendez-vous faire pour réussir la mission qui vous a été confiée ?

• J’ai déjà un héritage en matière de stratégie et puisque la mairie a utilisé l’approche participative qui est un canal à mon sens, j’associerai toutes les structures mais en étant ferme. Si on dit de ne pas brûler les feux je ne permettrais pas qu’on les brûle. L’ordre et la discipline seront les règles d’or.

Qu’attendez-vous des usagers du marché ?

• J’invite les usagers à venir les poches pleines pour leurs achats ; tout sera mis en œuvre pour les satisfaire. A l’endroit des commerçants, je dirai que l’ouvrage n’est pas leur propriété exclusive, mais un patrimoine commun à tous les Burkinabè. Les gens de l’intérieur viennent s’y approvisionner. C’est aussi une vitrine du Burkina, ouverte sur l’extérieur. Si quelqu’un vient dans notre pays, il ne manquera pas d’y faire un tour. Si le marché est propre et bien ordonné, il fera un cas d’école. Tous les citoyens doivent travailler à ce que le cadre soit rentable. Ainsi, la commune pourra rembourser les prêts contractés auprès de l’Agence française de développement et assurer le financement des infrastructures du même genre.

Propos recueillis par Abdou Karim Sawadogo

L’Observateur Paalga

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