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UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

Publié le jeudi 9 avril 2009 à 01h48min

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Magloire Somé, SG du SYNADEC

La grève déclenchée par le Syndicat national autonome des enseignants-chercheurs (SYNADEC) est suivie à 80%, selon les estimations du secrétaire général dudit syndicat, le Pr. Magloire Somé, hier 8 avril 2009. Ce qui est sûr, pendant cette première journée de grève, plusieurs amphithéâtres de l’université de Ouagadougou sont restés vides.

Les enseignants de l’université de Ouagadougou, suite à l’appel du Syndicat national autonome des enseignants chercheurs (SYNADEC), observent une grève illimitée, à compter du 8 avril 2009. Selon le Pr. Magloire Somé, le secrétaire général dudit syndicat, rencontré hier à son bureau, le mot d’ordre ne sera levé que si le gouvernement réagit positivement aux revendications des enseignants. Ainsi, ont-ils suspendu toutes les activités pédagogiques, "jusqu’à la signature avec le gouvernement d’un accord pour une revalorisation véritable du statut d’enseignant-chercheur". En clair, les enseignants souhaitent voir leurs salaires augmenter et leur condition de vie s’améliorer.

Magloire Somé était en compagnie de Jean Claude Naba, secrétaire à l’information et à la formation du SYNADEC. Hier dans la matinée, les professeurs étaient absents des classes, les étudiants également, certains amphithéâtres restaient carrément vides. Selon le SG du SYNADEC, la grève est suivi à 80%. Ce bilan, même empirique, est très inquiétant, quand on sait que si le mouvement se poursuit, l’année universitaire pourrait être compromise. En rappel, c’est depuis le 17 juillet 2008 que le SYNADEC a fait part de sa plate forme revendicative.

Ensuite, d’un préavis de grève le 5 décembre 2008. Selon le SG du SYNADEC, ce n’est que lorsque les enseignants sont allés effectivement en grève que le gouvernement a réagi en les invitant à la table de négociations. Le SYNADEC, pour permettre à ces négociations de se dérouler dans un climat d’accalmie, avait alors levé son mot d’ordre de grève. "Puis nous nous sommes rendu compte que la partie gouvernementale a voulu ruser avec nous et c’est parce que nous ne sommes pas satisfaits que nous avons voulu reprendre le mot d’ordre de grève", a expliqué le Pr. Magloire Somé.

Selon toujours le professeur, lors des premières négociations, la partie gouvernementale était représentée par des techniciens qui n’ont pas de voix délibérantes. Et "on n’a fait qu’avancer des arguments standards", ajoute le Pr Magloire Somé. Mais cette fois-ci le SYNADEC exige des négociations avec des autorités gouvernementales. C’est ainsi que désormais les discussions devraient se tenir avec trois membres du gouvernement, notamment les ministres en charge de l’Enseignement supérieur, de la Fonction publique et du Travail. Pendant que nous étions encore dans son bureau, le Pr. Somé a reçu un coup de fil de la part du président de l’Université. Celui-ci invitait les représentants du SYNADEC à une rencontre aujourd’hui même, jeudi 9 avril, à 8 h.

Par Lassina Fabrice SANOU

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 9 avril 2009 à 03:16 En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

    Dur dur au Faso,à quand la fin de ces grèves.On omprend la réaction des enseignants chercheurs cependant il faudrait que chacun de son côté mette de l’eau dans son vin ;surtout le gouvernement qui semble indifférent.C’est triste que le temple du savoir burkinabè soit dans ce état là.Comment le pays peut évoluer si l’on bloque les élèves au niveau terminal ?C’est inadmissible que les choses continuent ainsi.Le savoir n’est pas à l’étranger c’est au BF que tout y est.je suis étudiant à l’étranger mais au vue de ce que nous subissons il serait indispensable de valoriser nos universités et de spécialiser les filières.Il ne suffit pas de donner des bourses d’études sous pétexte que l’enseignement est de qualité,il faut plutôt songer à maintenir les cerveaux au pays et bien ls encadrer pour servir la nation de demain.

  • Le 9 avril 2009 à 10:47, par Tony En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

    C’est vraiment dur d’etre un intellectuel ici au Faso.

  • Le 9 avril 2009 à 12:05, par Marc Aurèle En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

    Cela me fait mal au coeur de voir notre université, comme d’autres grands services publics (santé, sécurité,justice diplomatie) descendre aux enfers par la faute de nos gouvernants. Quand on utilise l’argument fallacieux "il n’ya pas les moyens", çà fait sourire. Voici un pays où la politique a pris le pas sur tout. Nos politiciens se sont vautrés sur leurs intérêts (indemnités de ceci pour les députés, indemnités de cela pour les ministres, présidents d’institutions) et tant pis pour le peuple, celui qui travaille chaque jour à la campagne, dans les universités, dans les écoles en brousse, et que sais -je ?
    Dans la plupart des corps de métier, c’est l’injustice, le népotisme, le mépris de l’autre, la corruption qui sont érigés en règle.
    On ne construit pas un pays en le gérant perché sur son trône ! Il faut être à l’écoute de ceux que l’on gouverne. Car un pays, c’est un peu comme une famille : ll faut un peu d’équité.

  • Le 9 avril 2009 à 13:10, par Olélé En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

    Nos autorités pensent-elles à l’avenir de cette Université. Tellement d’enseignants se sont sacrifiés pour hisser au rang actuel notre Université et aujourd’hui ces derniers demandent simplement une valorisation de leur conditions de vie et c’est la sourde oreille côté gouvernemental. C’est juste une simple reconnaissance que les enseignant-chercheurs demandent rien d’autre.

  • Le 9 avril 2009 à 14:17 En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

    Comment notre chère faso va émerger si le savoir n’est pas valorisé à juste prix ? Comment concevoir que les plus gradé d’un pays en terme de savoir soit demunues parceque ayant choisi une carrière d’enseignant chercheur ? Le prof d’université mérite respect à tel point q’a mon sens, il faut revoir son traitement pour lui donner une place de choix assez honnorable. Ce dernier aurra fait au moins 7 ans d’université pour être à cette place. C’est q’a meme significatif..... Le développement d’une nation en depend dans ce 21 siège des lumieres.

  • Le 9 avril 2009 à 23:39 En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

    Personellement je crois qu’il est temps de songer a la privatisation de l’universite de ouaga . Trop c’est trop.

    • Le 6 mai 2009 à 14:39, par Vercla En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

      c’est vrai que nous étudiants e méritons pas que les autorités jouent avec notre avenir mais puisque la grade majorité du pays est frappée par la pauvreté, une privatisation des universités rendrait le savoir plus inaccessible pour nous. Que ceux qui dirigent sachent que c’est en considérant les besoins de la population qu’un pouvoir demeure.

  • Le 10 avril 2009 à 11:15 En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

    Il est clair que les gens veulent détruire l’université pour maintenir les jeunes dans un état d’abrutis sans aucune initiative. Mais ils oublient que les enfants de nos jours naissent déjà averti !!!!WESTKOUSS

  • Le 17 avril 2009 à 01:59, par Zi En réponse à : UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU : Professeurs en grève, amphis vides

    Je suis etudiant de troisieme cycle pour un PhD en economie. Au vu des 112 000 frcfa que les professeurs d’universite prennent par mois, je ne voudrais jamais enseigner dans mon propre pays. Est-ce de ma faute ? Non. C’est la faute en grande partie, du gouvernement qui encourage la fuite des cerveaux. Quand je parle de fuite de cerveaux, je me parle d’abord de fuite interne de cerveaux (quand par example des economistes environmentalistes passent le concours de policier ou quand des etudiants en maitrises de math passent des concours d’infirmier d’etat) et de fuite externe de cerveaux connue par tous (lorsque des cadres du pays partent/restent a l’exterieur). Ceci est du a une mauvaise organisation/volonte institutionnelle de notre gouvernement.
    Lorsque j’etais au pays, mes cours a domicile seulement pas mois depassaient ces 112000 frcfa. Sans compter que j’enseignais dans quelques lycees de la place. C’est quand meme decevant de savoir que les professeurs des universites touchent 112000 frcfa (environs US 200 dollars !!!!!!!!!). C’est vrai que le burkina est un pays pauvre, mais lorsque vous regardez autour de vous, il y’a de quoi penser le contraire. J’accepterai d’enseigner au pays a condition qu’aucun depute, ni quelques ministres touchent mieux que moi. Que font-ils au juste pour meriter plus qu’un professeur d’universite ?
    Je compte d’ailleurs venir me presenter aux prochaines elections presidentielles afin de changer tous ces cranes vides au sein du gouvernement et encourager les burkinabes a revenir travailler dans leur pays, a instaurer une politique meritocratique dans tous les domaines, que chacun soit recompenser a la hauteur de leur competence.
    Matt Zi. Rappelez-vous ce nom dans les prochaines elections presidentielles. A+

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