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Enseignement supérieur : Le SYNADEC repart en grève

Publié le mercredi 1er avril 2009 à 04h16min

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Pour compter du 8 avril 2009, et ce, jusqu’à la signature d’un accord avec le gouvernement, le Syndicat national des Enseignants-chercheurs (SYNADEC) repart en grève ; preuve que les négociations entreprises depuis belle lurette n’ont point porté leurs fruits. C’est, en tout cas, l’objet de ce préavis adressé au président du Faso, président du Conseil des ministres le 23 mars dernier et dont nous vous proposons, ci-après, la teneur.

Excellence Monsieur le Président,

“Le 05 décembre 2008, le SYNADEC a déposé un préavis de grève autour de deux points de revendication : la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur et le paiement de la dette sociale. Le gouvernement n’ayant pas engagé aussitôt des négociations avec le syndicat, la grève a pris effet à compter du 21 décembre 2008.

Durant cette grève, le gouvernement, après plusieurs rencontres avec le SYNADEC, a décidé d’apurer la dette sociale, d’accepter le principe de la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur et d’engager des négociations avec ce syndicat. Les enseignants-chercheurs, pour montrer leur disponibilité au dialogue social et leur sens de la responsabilité, ont, au cours de l’assemblée générale du 31 janvier 2009, décidé de suspendre le mot d’ordre de grève et de reprendre les activités académiques après que le gouvernement ait satisfait les deux conditions exigées par les enseignants-chercheurs.

C’est ainsi que le 16 février 2009, les négociations ont débuté dans une atmosphère sereine et de confiance réciproque. Mais durant trois semaines de négociation, les représentants de la partie syndicale ont relevé, de la part des représentants de la partie gouvernementale, l’absence de volonté réelle d’aller vers la revalorisation effective du statut de l’enseignant-chercheur au Burkina Faso. Cette absence de volonté résulte du recours systématique aux trois arguments standards que sont le barrage de textes conçus suivant une approche systématique et dont l’éventuel amendement est problématique, le risque d’avalanches de revendications des autres corps de la Fonction publique pour l’amélioration de leurs conditions de vie et l’insuffisance des ressources financières de l’Etat.

Au regard de ces arguments qui relèvent de manœuvres dilatoires, les représentants de la partie syndicale constatant, par ailleurs, qu’après trois semaines de négociation, aucune avancée notable n’était perceptible, ont décidé d’interrompre le processus de négociation et de rendre compte à la base du syndicat au cours d’une assemblée générale.

L’assemblée générale qui s’est tenue le jeudi 19 mars 2009 a regretté l’impasse dans laquelle se sont enlisées les négociations, situation imputable à la partie gouvernementale qui a affiché un manque de volonté notoire de faire évoluer, de façon significative, positive et conséquente, le dossier de la revalorisation du statut de l’enseignant-chercheur. Dans ce contexte, l’assemblée générale, à l’unanimité, a réaffirmé la nécessité de reprendre la grève en déposant le présent préavis, tout en soulignant la disponibilité du SYNADEC à poursuivre de vraies négociations avec une équipe ayant réellement voix délibérante pour engager la partie gouvernementale sur la question de la revalorisation effective du statut de l’enseignant-chercheur.

La grève consiste en un arrêt total de toutes les activités pédagogiques et concerne le personnel enseignant permanent de toutes les universités et de tous les instituts d’enseignement supérieur publics du Burkina Faso (Universités de Ouagadougou, de Ouaga II, de Bobo-Dioulasso, de Koudougou et l’Institut des sciences). La grève prendra effet pour compter du 8 avril 2009 à zéro heure et durera jusqu’à la signature d’un accord entre le SYNADEC et le gouvernement. En vous souhaitant une bonne réception du présent préavis, je vous prie de croire, Excellence Monsieur le Président, à l’expression de mes plus hautes considérations.

Le Secrétaire général, Pr Magloire Somé

L’Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 1er avril 2009 à 11:08, par Patindé En réponse à : Enseignement supérieur : Le SYNADEC repart en grève

    Ce fut une erreur que d’interrompre la grève car les gouvernements de la 4è république n’ont pas varié dans leur stratégie de traitement de conflits sociaux. Leur mépris affiché pour le monde universitaire n’a d’égal que leur arrogance et leur incompétence. Combien sont-ils au total les enseignants chercheurs (comparativement à nos députés inutiles et budgétivores) pour qu’on ne puisse pas revaloriser leur statut ?
    Doctorant à l’extérieur je suis ; et je ne rentrerai point dans mon cher pays car ses autorités nous contraignent à l’exil par ce mépris. Ce sont eux qui viendront encore crier à la fuite des cerveaux. Sachez que c’est vous qui réunissez toutes les conditions pour cela.
    Pitié pour notre peuple. Vivement le jour où tu seras débarasseé de ce régime !

    • Le 1er avril 2009 à 18:02 En réponse à : Enseignement supérieur : Le SYNADEC repart en grève

      Ce fut certainement une erreur, aposteriori. mais cela a demontre au moins que ces enseignants- chercheurs qu’ on clochardise ne sont pas des boutefeux, mieux, des va-t- en- guerre. Ils aiment l’ education et la seule chose qu’ ils savent faire c’est enseigner les enfants du peuple. maintenant que la 4 eme republique decide de ruser avec eux , elle finira par comprendre que la ruse ne cuit pas le couscous mais bien du bois. Moi je viens de commencer mon doctarat a l’etranger mais pas question d’ envisager un retour au pays a la fin de mes etudes pusique les plsu courageux qui sont rentres ne sont meme pas respectes. Voila des gens qui ont sacrifie leur jeunesse a aller al’ ecole pour plus de 20 ans pour beaucoup ; certains meme ont du laver des chiottes a Fessart ou a Brooklyn a New York et qui finissent comme s’ ils avaient commis quelque crime passible de la punition qu’ ils vivent aujourd’ hui. On ne demande pas qu’ on mette les enseignants chercheurs dans l’ huile alors que le peuple, encore que les ministres et les deputes qui petent la sante par leur traitement dementiel pour un pays pauvre font partie ou devraient faire partie de ce meme peuple, meurt de faim. Mais il faut un minimum quand meme. C’est aussi une question de justice sociale. Je sais que si je retorunais au pays apres 6 ou 7 ans, je ne pourrais pas du tout voir la poussiere de beaucoup de mes promotionnaires qui ont commence a travailler avec le bac et qui, par le truchement des avancements, auront des traitement salarial plus consequent. Et ce sont les memes de la categorie B - la que je vais former lorsqu’ ils feront des concours niveau A. C’est quel pays ou la queue remue la tete ?
      Professeurs, sachez que les etudiants et les parents d’eleves authentiques, pas cette organisation des parents d’eleves qui n’existe que pour torpiller le mouvement de revendication.
      Ce que vs n’avez pas eu par les armes, vous ne les aurez pas par les larmes. Alors, a la guerre comme a la guerre.

    • Le 1er avril 2009 à 23:43 En réponse à : Enseignement supérieur : Le SYNADEC repart en grève

      Moi aussi je suis doctorant, et je souhaite rentrer au pays. Seulement ma dernière visite à l’université de Ouaga l’an passé m’a laissé une inquiétude sur mon avenir au pays. Je suis de très près ce bras de fer, et j’espère que les choses s’arrangeront bientôt !

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