Du côté de l’ANEB, le principal syndicat d’étudiants, on préfère s’exprimer plus tard, à la suite d’une rencontre avec les étudiants prévue dans les tous prochains jours. En attendant, les cours sur le campus de Ouaga se déroulent sur des chapeaux de roue.

L’université de Ouagadougou a de nouveau retrouvé son beau monde. Après quelques longs mois de paralysie due d’abord à la grève des étudiants, puis à celle des enseignants-chercheurs, les cours ont repris dans la quasi-totalité des unités de formation depuis plus d’une dizaine de jours.

Sur le campus, nous avons pu constater, lundi matin, que les amphithéâtres et autres salles de cours ne désemplissent pas à longueur de journée. Les différents parkings d’engins à deux roues sont saturés aux heures de cours. Les jeunes marchands (ambulants ou installés) ont réapparu aux quatre coins du campus. Les éléments du Service de sécurité universitaire (SSU) veillent au grain. L’heure n’est pas non plus au chômage dans les multiples secrétariats publics de reprographie installés ça et là autour de l’enceinte de l’université. Les différents restaurants universitaires ont du coup renforcé les services pour répondre à la forte demande.

En tous cas, c’est un retour à la normale que les différents acteurs de la vie universitaire saluent. Boureima Sangaré, étudiant en première année de géographie est très content d’avoir (enfin) reçu, la semaine dernière, son premier cours à l’université. "L’attente fut longue, très longue après le bac, dit-il. A un moment donné, j’étais déboussolé. Mes camarades de lycée qui n’avaient pas eu le bac ont repris le chemin de l’école depuis octobre, et moi, j’étais comme un chômeur". Rachelle Sankara qui s’est inscrite en droit, peut de nouveau porter son (petit) sac à la bandoulière, pour aller d’une salle à une autre, ou à la bibliothèque universitaire.

Elle n’est pas moins heureuse de reprendre le chemin du campus, pour réussir son année de licence. "Il était vraiment temps que les activités reprennent à l’université, car on avait commencé à perdre patience. Il est évident qu’il faudra exécuter le calendrier académique sur des chapeaux de roue, pour rattraper le temps perdu. Alors, je redoute déjà le rythme du travail auquel nous serons soumis dans quelques jours", nous a-t-elle confié, au milieu de ses camarades. L’université de Ouagadougou est donc "redevenue" accueillante et l’on ne peut qu’espérer que cette reprise soit la seule ligne droite vers une année sereine et validée.

Le Pays