LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Avec de la persévérance et de l’endurance, nous pouvons obtenir tout ce que nous voulons.” Mike Tyson

Affaire Perpétue Nana : Les enseignants exigent en prime une autopsie

Publié le mercredi 4 février 2009 à 01h01min

PARTAGER :                          

Alors que le dossier de Mme Perpétue Nana sera vidé en délibéré aujourd’hui mercredi 04 février, en audience de la Chambre correctionnelle de Ouagadougou, les enseignants du Boulkiemdé, amenés par la coalition syndicale provinciale SYNATEB et SNEA-B, poursuivent leur mouvement de pression, de mécontentement et de protestation, avec la grève de 48 heures entamée hier mardi 03 février.

Au cours du meeting tenu au Théâtre populaire, lieu choisi pour le piquet de grève, les enseignants, en plus de la libération sans condition de leur collègue, exigent que soit faite une autopsie de l’élève Ouili.

De l’innocence de leur collègue Perpétue Nana, les enseignants du Boulkiemdé ne doutent point, et voient en la détention de cette dernière une injustice qui ne demande qu’à être réparée. Après l’assemblée générale du jeudi 22 janvier puis du sit-in du mercredi 28 janvier, les enseignants du primaire ont haussé le ton avec cette grève de deux jours.

Ils ont prévenu que la pression ira grandissante et ont fait remarquer qu’au-delà de la mise en liberté sans condition pour Mme Perpétue, leur mouvement vise à une revalorisation de la fonction d’enseignant. C’est ce qui explique sûrement la forte mobilisation au cours des actions antérieures ainsi qu’au cours de cet arrêt de travail.

Et c’est en nombre impressionnant que les maîtres et maîtresses ont rallié la cour du Théâtre populaire pour le piquet de grève. C’est là-bas qu’ils ont écouté avec indignation le récit chronologique des évènements fait par le secrétaire général de la sous section du SYNATEB de Sourgou, Yembila Paul Bamogo, et liés à la mort de l’élève de la classe de CM1 de Kougsin, Ouili Mariam, et qui a valu à son enseignante d’être interpellée et enfermée depuis à la Maison d’arrêt et de correction de Koudougou.

Nous ne reviendrons pas sur le récit des faits mais on évoquera le climat insécurité dans lequel vivent les enseignants de Sourgou et principalement ceux de Kougsin, confrontés, entre autres, à une indiscipline généralisée des élèves. Cette situation serait la conséquence de la marche des femmes de Kougsin qui, accompagnées et imitées par leurs enfants, tous élèves du primaire et du secondaire, ont proféré des menaces contre les enseignants, les traitant de tous les noms et les accusant d’assassinat.

Les animateurs du piquet de grève ainsi que tous les grévistes ont exigé que leur collègue Perpétue Nana née Kyélèm soit mise en liberté sans condition et que s’arrêtent les persécutions contre les enseignants. Ils ont exigé que soit faite une autopsie afin de blanchir la maîtresse qui a, en tout temps, nié avoir battu son élève Ouili Mariam.

« C’est sur la seule base du rapport du médecin que notre collègue se retrouve en prison, alors qu’il n’y a aucune preuve tangible sur sa culpabilité. Du reste, même s’il était avéré que l’enfant a été frappé, qu’est-ce qui prouve qu’elle l’a été par sa maîtresse et non pas par toute autre personne du village », s’est indigné Madi Bonkoungou, secrétaire général du SYNATEB du Boulkiemdé. Son confrère du SNEA-B, Issa Zoungrana, a ajouté que dans cette histoire, la maîtresse n’a pas été protégée par sa hiérarchie et les différentes autorités, alors qu’elle était en plein exercice de sa mission.

En attendant le bilan chiffré de cette grève, le constat de ce premier jour de grève a été que la quasi-totalité des écoles, publiques comme privées, de la province du Boulkiemdé sont restées fermées. Les enseignants ont aussi mis à profit cette journée pour suivre un exposé, fait par François de Salle Yaméogo du bureau national du SYNATEB, sur la reforme globale de l’administration publique (RGAP).

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga

PARTAGER :                              

Vos commentaires

  • Le 4 février 2009 à 16:37 En réponse à : Affaire Perpétue Nana : Les enseignants exigent en prime une autopsie

    Bonjour,
    Pour ma part, une autopsie sur le corps de l’eleve nous departagera, car ainsi Dieu seul sait ce qui s’est passe. Nous sommes des hommes, chacun dit ce bon lui semble.
    d’autre part si les parents de la defunte ont decide de mettre fin a la poursuite pourquoi certaines personnes continuent d’attiser le feu ? que Dieu etende sa main.

  • Le 4 février 2009 à 19:44 En réponse à : Affaire Perpétue Nana : Les enseignants exigent en prime une autopsie

    Autopsie oui pour élucider les faits, mais que les enseignants de Koudougou ne se plaignent pas parce qu’ils ont en tète des mouvements de casses dans la ville comme dans les villages des enseignants.
    Je propose à la coalition d’approcher nos sages pour régler le dossier au lieu de laisser les classes pour des mouvements de pressions qui ne ferons reculer la justice.
    Peut être l’enseignante est plus en sécurité à la maison d’arrêt qu’au village ou même en ville.On a vue pendant des manifestations à koudougou des enseignants entrainé des enfants pour bruler des maisons d’enseignants.

    • Le 5 février 2009 à 13:13 En réponse à : Affaire Perpétue Nana : Les enseignants exigent en prime une autopsie

      Il faut savoir analyser ses propos avant de dire quoi que ce soit.Ok ?Pourquoi dire que les enseignants ont en tête des mouvements de casses ?Si c’était le cas ils l’auront fait depius.Pourquoi le sit-in du 28 Janvier ne s’est dégénéré...?Penser de ça des enseignants c’est de les insulter.L’exemple cit en haut,rien ne prouve que ce sont vraiment des enseignants ;peut-êre ce sont des gens qui sont manipulés.Donc évitez de de dire n’importe quoi.
      L’enseignant est avant tout un EDUCATEUR.Il enseigne chaque jour la bonne conduite à ses élèves...

    • Le 7 février 2009 à 20:31, par kankele En réponse à : Affaire Perpétue Nana : Les enseignants exigent en prime une autopsie

      ne confondons pas les genres, ce que les enseignants exigent n’a rien à voir avec les casses constatés dans certaines manif. et puis les sages peuvent interdire mais seulement après que la justice ait tranché. sinon on dira toujours qu’on a négocié pour cette pauvre dame. si la justice juge qu’elle est coupable que la loi soit dite. et c’est tout.

 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique