Fièvre typhoïde : Les bonnes règles pour échapper à l’épidémie
La fièvre typhoïde est présente dans de nombreuses familles à Ouagadougou. L’Association burkinabè de santé publique (ABSP), dans cet écrit, attire l’attention du public et des autorités compétentes afin qu’elles prennent des mesures pour contrôler l’épidémie.
De nombreux cas de « fièvre typhoïde » sont enregistrés dans les services de soins du Burkina, et beaucoup de familles comptent au moins un cas dans la ville de Ouagadougou. L’Association burkinabé de santé publique (ABSP), après avoir tiré la sonnette d’alarme (voir communiqué dans les différents journaux), voudrait contribuer à la prise de précautions susceptibles de réduire l’ampleur du phénomène qui porte toutes les caractéristiques d’une épidémie. Le présent article vise donc à :
– informer le public sur la nature de la fièvre typhoïde, son mode de contamination et les mesures préventives ;
– exhorter les autorités compétentes à prendre des mesures urgentes pour contrôler l’épidémie.
1 - Qu’est-ce que la fièvre typhoïde ?
• La fièvre typhoïde est une maladie infectieuse causée par un groupe de bactéries appelé Salmonella, d’où le nom « Salmonellose. Ces bactéries sont présentes partout dans le monde. Elles vivent dans les intestins des personnes infectées et sont généralement rejetées dans les selles.
D’après l’Organisation mondiale de la santé, le nombre de patients atteints dans le monde serait compris entre 16 millions et 33 millions de personnes, avec près de 500 000 décès annuels 1. La contamination se fait par l’ingestion de boissons ou d’aliments souillés par les selles d’une personne infectée, malade ou porteur sain.
La maladie est quasiment absente dans les pays développés, mais reste fréquente dans les autres. Sa prévalence est directement liée aux conditions d’hygiène de vie et d’alimentation des populations.
2 - Devant quels symptômes peut-on penser à la fièvre typhoïde ?
Généralement, les symptômes apparaissent une ou deux semaines après l’infection par la bactérie. Certaines personnes peuvent ne présenter aucun symptôme de la maladie. La plupart des gens infectés manifestent des symptômes comme la fièvre, les maux de tête, une faiblesse, une perte d’appétit, de la toux et une éruption cutanée. Les adultes peuvent souffrir plus souvent de constipation que de diarrhée. Notons parfois que la fièvre peut parfois être très élevée et se maintenir malgré la prise de médicaments.
3. Comment se transmet la fièvre typhoïde ?
• Les mauvaises conditions d’hygiène ou le non-respect de règles d’hygiène personnelle saines sont responsables de la plupart des cas de fièvre typhoïde. Les bactéries provenant d’une personne infectée peuvent contaminer la nourriture. La maladie peut se transmettre lorsqu’une personne manipule des objets contaminés par une personne infectée qui ne s’est pas nettoyé les mains avec soin après être allée aux toilettes ou après avoir changé une couche.
4. Qui peut contracter la fièvre typhoïde ?
• Toute personne qui ingère la bactérie peut contracter la maladie et certaines personnes infectées se rétablissent sans recevoir de traitement spécifique. Cependant, dans la plupart des cas les soins sont nécessaires pour guérir et éviter les conséquences.
5. La fièvre typhoïde peut-elle être traitée ?
• Toute personne présentant des symptômes évocateurs de cas de fièvre typhoïde doit se rendre dans un centre de santé pour une confirmation du diagnostic et la mise en route d’un traitement adapté.
6. Comment peut-on prévenir la fièvre typhoïde ?
a. Observer les bonnes règles d’hygiène personnelle. Il est impératif de se laver soigneusement les mains avec du savon et de l’eau après être allé aux toilettes, après avoir touché des animaux, après avoir manipulé de la viande crue et avant de préparer la nourriture ou de la manger.
b. Prenez des précautions de base pour assurer la salubrité des aliments. Lavez ou pelez tous les fruits et légumes crus avant de les manger. Faites cuire à point toutes les viandes (viande, volaille et fruits de mer). Veillez à ce que les aliments cuits n’entrent pas en contact avec de la viande ou de la volaille crue. Ne consommez que des produits laitiers pasteurisés (lait, fromage, yogourt).
c. Éviter de boire de l’eau qui pourrait être contaminée. Ne jamais boire de l’eau de surface non traitée, notamment l’eau des barrages et autres retenues d’eau.
d. Renforcer l’hygiène du cadre de vie. Les autorités municipales jouent un rôle décisif dans le dispositif de contrôle des épidémies en général, et de la fièvre typhoïde en particulier. L’instauration de cahier des charges au niveau de tous ceux qui manipulent et commercialisent des aliments ou des boissons relève de leur compétence, le contrôle du respect de telles consignes étant du ressort des services sanitaires communaux.
7. Notre appel : il faut tout faire pour briser la chaîne de contamination.
• L’augmentation des cas de fièvre typhoïde donne l’occasion d’insister pour que les autorités municipales développent des mesures d’assainissement des cadres de vie, ainsi que des mesures d’hygiène chez les acteurs de l’alimentation de rue (grilleurs de viande, charcutiers, vendeurs de fruits et de « dèguè »...), dans les restaurants et autres maquis. Le transport des viandes depuis les abattoirs devrait faire l’objet d’une réglementation plus rigoureuse, les conditions actuelles (dans des véhicules insalubres non protégés) étant propices à la propagation non seulement de la salmonellose, mais également d’autres affections telles que le choléra.
Les hôteliers sont également invités à renforcer les mesures d’hygiène aussi bien dans la restauration que dans les toilettes, les douches et les piscines. Un vaccin contre la fièvre typhoïde existe certes, mais son indication est soumise à une décision des services compétents du ministère de la Santé qui en organise l’administration au regard des données épidémiologiques. C’est pourquoi nous réitérons notre appel afin que le ministère de la Santé, appuyé par les autorités municipales et des responsables de l’ONEA, procèdent à une évaluation urgente de l’ampleur du phénomène, et en situent les causes.
Le succès des actions visant à combattre un fléau dépend à la fois de la réactivité des autorités compétentes et de l’engagement de tous les acteurs dans des actions concertées et rigoureusement coordonnées.
Association burkinabé de santé publique
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L’Observateur Paalga