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Anniversaire de la mort de Daniel Ouezzin Coulibaly : 50 ans après, les Bobolais se souviennent

Publié le mardi 9 septembre 2008 à 01h52min

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L’exposition-photos retrace la vie politique de Daniel Ouezzin Coulibaly.

Daniel Ouezzin Coulibaly, ancien vice-président du Conseil de gouvernement de la Haute-Volta est décédé le 7 septembre 1958. Sa famille a organisé du 4 au 7 septembre à Bobo-Dioulasso, plusieurs activités pour commémorer les cinquante ans de la disparition de ce grand homme politique qui a marqué l’histoire du Burkina et de l’Afrique entière.

La famille de Daniel Ouezzin Coulibaly a initié trois principales manifestations pour célébrer le cinquantenaire du décès de celui-là même qui fut surveillant général à l’école William Ponty de Dakar, député et sénateur de la Côte-d’Ivoire et vice-président du Conseil de gouvernement de la Haute-Volta (aujourd’hui Burkina Faso). Ces manifestations, a dit le Pr André Ouezzin Coulibaly, un de ses fils, “ont pour but de rappeler aux plus jeunes, qui a été Daniel Ouezzin Coulibaly et aux anciens (…) les combats qu’ils ont menés ensemble”.

Au programme de ce cinquantenaire figuraient donc une exposition-photos sur la carrière politique du président Ouezzin Coulibaly, une conférence publique et une messe de requiem suivie d’un dépôt de gerbes de fleurs sur sa tombe au caveau familial dans l’ancien cimetière municipal sis à Sikasso-Cira. La conférence publique a été animée par le Pr Samba Diarra, médecin de nationalité ivoirienne qui a beaucoup côtoyé Daniel Ouezzin Coulibaly. Elle s’est déroulée dans la salle de conférence de la Chambre de commerce et d’industrie de Bobo-Dioulasso qui, pour la circonstance était pleine à craquer. Les participants étaient aussi bien de jeunes que d’anciens et des hommes politiques, toutes tendances confondues. Le conférencier a fait revivre le combat mené par Daniel Ouezzin Coulibaly pour défendre la dignité de l’Homme noir et les injustices faites aux soldats et aux anciens combattants.

Il a aussi mis en exergue l’énergie déployée par ce dernier pour dénoncer le colonialisme. Le public est resté attentif à ce témoignage, confirmé par un des ses compagnons, à savoir Gérard Kango Ouédraogo, ancien président de l’Assemblée nationale de Haute-Volta et président d’honneur à vie de l’ Alliance pour la démocratie et la fédération/Rassemblement démocratique africain (ADF-RDA). Selon le Pr Samba Diarra, Ouezzin Coulibaly était d’un courage et d’une témérité sans pareil, ce qui lui a valu d’être surnommé “le Lion du RDA”. Le RDA (Rassemblement démocratique africain) fut le parti dans lequel militait Ouezzin Coulibaly. Il a rappelé que ce dernier, en bon visionnaire, dans son discours prononcé le 3 novembre 1956 à Bouaké lors d’une réception donnée à Houphouet Boigny, avait mis en garde contre l’ethnicisme, le régionalisme et la xénophobie qui divisaient les cadres de cette ville de Côte d’Ivoire. Intervenant à son tour, M. Gérard Kango Ouédraogo a, quant à lui, ajouté que le président Ouezzin Coulibaly était connu hors du Burkina.

Il s’est demandé si cet homme n’était pas un ange ou même un prophète si l’on s’en tient à quelques extraits de son discours-programme prononcé le 20 mai 1958 à l’Assemblée nationale dont nous vous livrons quelques passages : “Soucieux d’obtenir une administration efficace, le Conseil de gouvernement s’est particulièrement attaché à l’étude du problème de la Fonction publique. Notre but est en effet, de mettre l’administration à la portée des administrés fixant la cellule de base aussi près qu’il est possible de ceux qu’elle encadre ”. “On peut se demander quel sera désormais, au milieu de ces réformes, le rôle de la chefferie traditionnelle ? La question est trop importante pour être passée sous silence”. “Vous n’ignorez pas que le territoire parvient mal à nourrir tous les habitants (…). Dans tous les bas-fonds qui s’y prêtent, nous devons systématiser la culture du riz.

Au riz seront associées des activités maraîchères qui fourniront une contribution intéressante à l’alimentation locale, mais qui trouveront en outre des débouchés dans les grandes villes de la côte si nous savons résoudre le problème des transports ”. Ses prophétiers ont fait dire à Gérard Kango Ouédraogo que : “ Si on avait écouté Ouezzin Coulibaly, on n’aurait pas cette image hideuse de l’Afrique ”.

Adaman DRABO

Sidwaya


Quelques compagnons témoignent

Gérard Kango Ouédraogo : Il est difficile de définir Daniel Ouezzin Coulibaly. Si l’on prend sa vie, de sa jeunesse à l’école primaire en passant par le secondaire jusqu’à sa vie politique, je crois qu’il n’est pas aisé de définir Ouezzin Coulibaly. Je dirai simplement que c’était un homme exceptionnel. Il était de ceux-là qui voulaient que les peuples africains se retrouvent et que les uns et les autres comprennent que seule l’union permettra à nos jeunes pays de progresser.

André Ouezzin Coulibaly, fils du défunt : Un cinquantenaire ne se fête pas tous les jours. Nous l’avons organisé pour faire ressortir les éléments d’actualité qui se trouvent dans ses idées et les présenter aux jeunes. Ouezzin Coulibaly a fait comprendre à la jeunesse que sans elle, nos pays ne peuvent pas avancer. Il s’était, de son vivant, beaucoup intéressé à la formation et à l’éducation de la jeunesse. Les jeunes doivent écouter ses propos afin de se faire une idée et savoir où ils vont.

Propos recueillis par
Adaman DRABO

Sidwaya

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