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Soutenance de thèse : Mme Mamounata Belem diagnostique la réserve de la biosphère de la mare aux hippopotames

Publié le jeudi 12 juin 2008 à 09h53min

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Le 10 juin 2008 a eu lieu à l’UFR/Sciences de la vie et de la terre de l’Université de Ouagadougou, une soutenance de thèse de doctorat sur le thème : "Les galeries forestières de la réserve de la biosphère de la mare aux hippopotames au Burkina Faso : caractéristiques, dynamique et ethnobotanique", défendue par Mme Mamounata Belem/Ouédraogo.

Mme Mamounata Belem/Ouédraogo, actuellement chef du centre de recherche environnementale, agricole et de formation de Kamboinsé est désormais docteur d’Etat ès sciences naturelles. Elle a obtenu ce titre, le mardi 10 juin 2008, à l’issue d’une soutenance à l’Université de Ouagadougou sur le thème : "Les galeries forestières de la Réserve de la biosphère de la mare aux hippopotames (RBMH) du Burkina Faso : caractéristiques, dynamique et ethnobotanique". Le but poursuivi par Mme Belem est d’améliorer les connaissances scientifiques pour une gestion effective et une utilisation durable de la diversité biologique des galeries forestières de la réserve située dans la région des Hauts-Bassins et le Sud-Ouest. Dans la réserve, elle a répertorié huit (8) galeries forestières distinctes par leur physionomie.

Dans la partie consacrée à la dynamique, le docteur d’Etat ès sciences naturelles a réalisé deux inventaires sur une période de dix (10) ans (1995-2004). Le premier inventaire lui a permis d’apprécier la composition floristique et la structure des formations végétales. Le second, quant à lui, a été réalisé en vue de comprendre l’évolution de ces galeries forestières et de constater les pratiques anthropiques en vigueur. Par ailleurs, une étude ethnobotanique qu’elle a réalisée, répertorie d’une part les utilisations locales des espèces des galeries, et d’autre part, les problèmes liés à la présence humaine sur ces galeries.

En terme de résultats, Dr Mamounata Belem montre que dans son espace d’étude, les individus à gros diamètre sont peu nombreux par rapport à ceux de petit diamètre. Cela, à son sens, témoigne d’un rajeunissement des peuplements. Au total, elle a recensé dans les huit galeries, 349 espèces (164 ligneux et 185 herbacés) reparties en 73 familles et 210 genres. Les légumineuses et les poaceae constituent les groupes dominants avec respectivement soixante-trois (63) espèces réparties dans vingt (20) genres. L’analyse de la dynamique des familles de ligneux indicatrices du milieu révèle que les familles les plus dominantes sont les sterculiaceae, les bombacaceae, les combretaceae, les apocynaceae et les caesalpiniaceae. L’étude ethnobotanique pour sa part, laisse voir que cinquante-trois (53) plantes (42 %) sont importantes en médecine traditionnelle, trente-deux (32) (24 %) dans l’artisanat, vingt-huit (28) (22 %) dans l’alimentation et vingt (20) (12 %) dans le fourrage.

De façon générale, Dr Belem retient que les galeries forestières de la RBMH sont menacées, parce qu’investies et agressées par les populations riveraines à diverses fins. Tout en saluant une prise de conscience aux alentours quant à la nécessité de la conservation des ressources naturelles, elle rappelle la réalité des pressions économique et démographique qui ne militent pas toujours en faveur de la protection de la nature. Dans ce contexte, le réalisme serait le développement d’une activité anthropique compatible avec la préservation des ressources naturelles, avec l’aval des habitants.

Sa thèse de doctorat, fruit de sept (7) années de dur labeur, Mme Mamounata Belem l’a présentée devant un jury présidé par le Pr Laurent Aké Assi de l’Université de Cocody en Côte d’Ivoire. Son directeur de thèse, le Pr Sita Guinko de l’Université de Ouagadougou, de même que les autres membres du jury (Pr Mahamane Saadu de l’Université Abdou-Moumouni de Niamey au Niger, le Maître de conférences Joseph Boussim de l’Université de Ouagadougou) ont salué le travail de Mamounata Belem à sa juste valeur. Ainsi, le jury lui a attribué la mention très honorable avec félicitations devant un parterre d’invités très heureux.

Koumia Alassane KARAMA

Sidwaya

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