13e journée de l’enfant africain : La famille au cœur des célébrations
Le 16 juin de chaque année est commémorée la journée de l’enfant africain, en souvenir du massacre en 1976, des écoliers de Soweto. Mercredi dernier, le Burkina, à l’instar des autres pays de l’Union africaine, a célébré l’événement sous le thème : « L’enfant africain et la famille ». C’était à Pô dans la province du Nahouri en présence des épouses du Premier ministre et du président de l’Assemblée nationale.
C’est sous le signe de la famille que le Burkina a célébré mercredi 16 juin 2004, la treizième journée de l’enfant africain. Pour madame Mariam Lamizana, ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale, la famille est le berceau naturel de l’enfant, le lieu privilégié de jouissance de ses droits fondamentaux.
C’est aussi dans ce giron qu’il se réfugie pour se protéger contre les abus et les exploitations de tout genre. « Cependant, nous ne devons pas oublier que la famille est aussi le nid où se perpétuent les coutumes et les pratiques culturelles et sociales négatives qui sont préjudiciables au bien-être, à la dignité, à la croissance et au développement normal de l’enfant ». Parmi ces pratiques, Mme Lamizana a cité les mariages précoces et forcés, la discrimination basée sur le genre et l’excision. Pour cette 13e édition, le Burkina s’est donc fixé pour objectif d’informer et de sensibiliser les parents, les leaders d’opinion sur la nécessité de renforcer les capacités des familles pour une parenté responsable.
L’enregistrement des naissances en filigrane
Il s’est agi également de consolider les acquis de la précédente édition consacrée, on s’en souvient, à l’enregistrement des naissances. Ce sujet a une portée particulière pour l’ONG Plan Burkina, partenaire du ministère de l’Action sociale. Dans son message, M. Aloysius Perreira, directeur des programmes de Plan, s’est félicité de la prise de conscience généralisée et perceptible de la nécessité d’enregistrer les enfants dés leur naissance. Mais beaucoup reste encore à faire, a-t-il souligné.
C’est pourquoi, en marge des célébrations, une opération spéciale a été lancée le 8 juin dernier à Batié dans la province du Noumbiel. Elle a permis l’enregistrement de 7243 enfants âgés de 0 à 18 ans sur les 5250 initialement prévus. Notons que dans le Nahouri, ce sont 400 jugements supplétifs qui ont été dressés pour l’occasion. Et l’organisation de mariages collectifs a permis à 10 couples de régulariser leur situation.
Mme Joan French, représentante de l’UNICEF a quant à elle rappelé que les Nations unies célèbrent en cette année 2004, le 10e anniversaire de l’année internationale de la famille, pour redire à toutes les communautés du monde, combien la famille est importante au sein d’une société. Pour elle, l’enfant ne peut jouir de ses droits que dans le contexte d’une famille solide et harmonieuse. « Nous sommes interpellés ici à Pô et surtout aujourd’hui sur la question de savoir comment nous sommes en famille. Quelle importance nous accordons à la famille ? Que faisons-nous pour que nos familles soient solides et durables. Comment nous contribuons par nos actes et nos gestes à créer une famille burkinabé solidaire l’une envers l’autre ? »
La représentante de l’UNICEF a saisi l’occasion pour demander aux habitants du Nahouri de s’engager dans ce travail si noble qui consiste à faire enregistrer tous les enfants qui naissent dans toutes les préfectures de la province. Comme pour joindre l’acte à la parole, à la fin de la cérémonie, des actes de naissance ainsi que des jugements supplétifs ont été symboliquement remis à quelques enfants de la province. Parmi eux, un nouveau-né de seulement 1 jour, Bouda Ambre Fataou. D’autres se sont vus dotés de fournitures scolaires. Enfin, trois familles nécessiteuses dont l’une avec des triplés, ont reçu des vivres.
H. Marie Ouédraogo
L’Observateur