Dès 8 heures, la place du Théâtre populaire était noire de monde. Scolaires du primaire et du secondaire, étudiants, fonctionnaires ainsi qu’un grand nombre de femmes ont répondu présent à la marche meeting organisée par les responsables locaux du Collectif, dirigé par Kisito Dakio du MBDHP. Banderoles, pancartes et autres écriteaux traduisaient les sentiments du moment : refus de l’enterrement du dossier Norbert Zongo, exigence de vérité et de justice, rejet de l’impunité, condamnation des agissements du pouvoir de la IVe République et ses ‘’juges acquis’’, dénonciation de la vie chère, des dépenses prestigieuses et inutiles, de la misère, de la violation des libertés et des franchises universitaires et nous en oublions.

Cette mobilisation s’apparentait à celles qu’on vivait aux 1res heures de la crise sociopolitique consécutive au drame de Sapouy. Vers 9 heures, écharpes autour du bras en signe de deuil, les manifestants se sont ébranlés pour la marche, arpentant les artères de la ville, criant et scandant des slogans et des invectives tout aussi expressifs que les messages des banderoles. Cette mobilisation exceptionnelle a fait que la sécurité a été par endroits débordée comme ce fut le cas au niveau de la boutique Tarino Shopping, appartenant au couple Jean et Irène Tarin Yaméogo, soupçonnés d’être proches du couple présidentiel.

Là-bas, les jeunes gens sont entrés dans une colère noire quand ils sont tombés sur des affiches de Blaise Compaoré collées aux mûrs de l’édifice. Il a fallu toute la diplomatie et la fermeté des responsables de la Coordination pour éviter que la boutique soit saccagée, les mécontents voulant ‘’réparer’’ à leur façon ce ‘’sacrilège’’.

Après deux arrêts à la place Maurice Yaméogo et au feu tricolore du carrefour principal, les marcheurs se sont rendus au haut-commissariat, où un message a été remis. Retour ensuite au TP pour un meeting, lors duquel la foule a écouté un poème rendant hommage à Norbert Zongo, composé par les étudiants de Koudougou, la déclaration de l’UGEB/ANEB et celle de la Coordination provinciale du Collectif du Boulkiemdé. Dans cette dernière déclaration, les signataires disent à la fin : « Que le pouvoir se détrompe ! Norbert Zongo restera une flamme vivante pour notre peuple, épris de justice, une flamme vivante pour les jeunes générations et à venir pour lesquelles il a donné sa vie ».

Cyrille Zoma

L’Observateur Paalga