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CENOU : Près de 53 000 étudiants à gérer

Publié le jeudi 27 septembre 2007 à 07h21min

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Robert Sangaré, DG du CENOU

Pour la rentrée universitaire 2007-2008, plus de 14 000 nouveaux étudiants sont attendus sur les campus. Un « arrivage » jamais égalé dû certainement à la réforme du BAC.
Si ce succès est à saluer, il n’en demeure pas moins qu’il sera sources de problèmes pour le Centre national des œuvres universitaires (CENOU).

Problèmes de logement, de santé, de restauration... Bref, Robert SANGARE, le Directeur général de cette institution qui a pour mission essentielle de favoriser l’amélioration des conditions de vie et d’études des étudiants des établissements d’enseignement supérieur, a certainement des nuits blanches en perspectives.
Nous l’avons rencontré en vue, de s’enquérir de l’état des préparatifs de la rentrée universitaire à venir qui connaîtra une arrivée massive de nouveaux étudiants.

M. Le directeur général, au seuil de la rentrée universitaire 2007-2008, peut-on savoir comment votre institution se prépare-t-elle pour le début des cours ? Bientôt la rentrée universitaire, comment le CENOU la prépare ?

Bibia Robert SANGARE (BRS) : Comme vous le savez, chaque rentrée universitaire est pour nous une période d’angoisses. La rentrée 2007-2008 est particulière en ce sens que nous allons enregistrer un fort taux d’arrivée de nouveaux étudiants sur le campus en regard du nombre de candidats reçus au BAC session de 2007 et on s’attend à recevoir entre 15000 et 16 000 nouveaux bacheliers. Du coup, sur un campus, ça donne des insomnies dans la mesure où 80, voire 90% de cet effectif risque de se retrouver à Ouagadougou. Vous imaginez aisément ce que cela peut constituer en matière de demande sociale, notamment dans le domaine du logement, de la restauration. C’est un accroissement de près de 35% des effectifs. Si on se réfère aux chiffres, cette année, nous allons nous retrouver avec au moins 53 000 étudiants sur les 3 universités.

Avec les acquis (amélioration nette de conditions sociales des étudiants) suite aux importants efforts du gouvernement l’année dernière notamment au niveau du FONER, des bourses où le gouvernement a doublé le nombre, en augmentant le montant de l’aide... cela va s’en dire que c’est le CENOU qui risque de subir une forte pression au niveau de la demande sociale. Pour répondre à votre question je dirais que nous sommes en train de mettre les petits plats dans les grands pour faire face à la situation.

Du côté de Zogona, déjà, nous sommes en train de faire des extensions au niveau du restaurant central. Nous avons aussi un projet de construction d’un. A ce sujet, autre un conseil d’Administration extraordinaire se réunira en septembre avec pour ordre du jour la nouvelle donne. Nous avons aussi été instruit pour envisager un service de restauration au niveau du site du SIAO pour les étudiants de la nouvelle université Ouaga II. Alors, c’est tout un volume de travail, tout un ensemble de chantiers et de prospections pour mettre les étudiants dans de conditions acceptables de vie et d’études.

Vous parlez de l’université de Ouaga II, qu’en est-il réellement ?

BRS : Non, nous ne ferons que l’aspect social. L’aspect académique relève de l’autorité de Ouaga II.
Comme vous l’avez suivi, c’est une université prévue pour être installée à Kossodo à côté de la cité universitaire qui est déjà en achèvement. Nous allons jouer notre rôle d’accompagnateur au niveau social. Comme cette année le chantier Ouaga II ne peut pas être achevé pour la rentrée 2007-2008, je pense que c’est pour cette raison que les autorités ont dû recouvrir au SIAO en attendant que ces infrastructures en soient achevées au niveau de Kossodo.

Qu’en est-il de la construction de la cité universitaire de Kossodo ?

BRS : La cité de Kossodo est le plus grand investissement en matière de logements étudiants. Je crois qu’il faut saluer les autorités, le président du Faso et tous ceux qui ont œuvré pour que ce projet voit le jour. C’est vraiment une cité ultramoderne, parce que dans la sous-région, j’ai vu des cités universitaires, et je crois qu’on sera au top ; avec des installations modernes dans le domaine de la cuisine, au niveau des chambres avec des systèmes de contrôle de la consommation de l’électricité... La construction de cette cité est assez avancé. Le restaurant, le service de santé, l’administration, le parking et le bloc groupe électrogène sont finis. Il reste actuellement les bloc d’hébergement.

C’est à ce niveau que nous accusons malheureusement un retard... Dès son arrivée, son excellence le Premier ministre s’est intéressé à ce dossier et a présidé une rencontre autour de cette cité.
C’est l’entreprise BTM qui s’occupe de ce gros œuvre de 4 pavillons de près de 900 lits. L’entreprise s’était engagée à nous livrer les bâtiments le 30 septembre 2007 dans son dernier planning. Mais dès que je suis revenu, je suis allé visiter la cité, il y a une semaine (NDLR : interview réalisée le 18 septembre), il y a des progrès mais cela va m’étonner qu’on puisse être près pour le 30 septembre.

Objectivement, nous préférons dire que la cité va être achevée en fin d’année. Maintenant, on verra avec les autorités et les étudiants s’il faut ouvrir en cours d’année... parce que les appels d’offre pour les équipements, le dépouillement est prévu pour le 24 septembre il sera question aussi de fabriquer 8 00 lits, cela peut prendre au moins 2 ou 3 mois, sans compter les tables à manger, les matelas... donc c’est pour toutes ces raisons que nous préférons fixer la finition à la fin de l’année. Toutes les dispositions doivent être prises pour que dès les pavillons prêts la logistique suivent.
Nous espérons donc que l’entreprise va faire un effort pour que les bâtiments à défaut d’octobre, soient livrés au moins en novembre.

On sait que le CENOU, ce n’est pas seulement Ouagadougou, quelle est la situation au niveau de Koudougou et Bobo-Dioulasso ?

BRS : Les préparatifs sont les mêmes et d’ailleurs demain, je vais à Koudougou. Où nous avons pris les 13 villas de Fasotex que nous avons aménagée. Ces villas vont recevoir les étudiants cette année, ce qui va nous permettre d’avoir une capacité d’accueil assez élevée à Koudougou de l’ordre de 700 lits. Normalement, nous devons faire face à la forte demande à Koudougou. En plus, nous avons un bâtiment d’un particulier qui n’est pas non plus loin de l’université.

Nous allons transformer aussi le foyer de Fasotex en restaurant... Je pense qu’à Koudougou malgré la forte demande, on ne devrait pas connaître trop de problèmes même si l’effectif a augmenté.
Du côté de Bobo-Dioulasso, la difficulté, c’est de pouvoir trouver des bâtiments adaptés, c’est très importants. Nous sommes donc en train de prospecter et des efforts sont en train d’être faits. Côté transport, c’est toujours avec la même société, SOGEBAF. La semaine prochaine, je serais justement à Bobo pour toutes ces questions. En somme, je pense qu’avec le soutien de la hiérarchie, on pourra faire face à la situation. Les étudiants devront aussi comprendre qu’avec l’arrivée de près de 16 000 nouveaux bacheliers, il est certain que les problèmes ne vont pas manquer. Mais ensemble, avec l’appui des autorités on pourra les résoudre.

Interview réalisée par Idrissa BIRBA

L’Opinion

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Vos commentaires

  • Le 27 septembre 2007 à 17:56, par Zemosse Gérard En réponse à : > CENOU : Près de 53 000 étudiants à gérer

    Bravo, Monsieur Sangaré vous faites oeuvre utile pour la Nation ; pour notre jeunesse, il faut mettre le prix qu’il faut, car, comme l’a dit l’ancien ambassadeur de France, "une jeunesse abandonnée est un danger pour la démocratie" ; j’encourage monsieur Sangaré à toujours se battre pour mieux loger et nourir nos étudiants, il y va de la quiètude dans nos universités et surtout de l’avenir de notre Pays ;Voilà un intellectuel qui a préféré se consacrer à notre jeunesse plutôt que se prélasser à l’hémicycle.

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