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<I>Droit dans les yeux </I> : Accès facile aux médicaments par des ordonnances adaptées

Publié le mardi 29 mai 2007 à 07h17min

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Il n’est pas rare de voir débarquer dans notre cour, à Koudougou, de braves gens complètement déboussolés par la délivrance d’ordonnances kilométriques pour eux ou pour leurs malades.

Ils ne comprennent pas ce qui leur arrive : on ne leur a pas expliqué la nature de leur mal, et voici qu’ils se retrouvent avec une ordonnance de plusieurs dizaine de milliers de francs.

Et sans aucune hiérarchisation dans la liste des médicaments.

Il faut tout acheter !

On ne leur explique même pas qu’ils pourraient commencer par l’antibiotique, le plus urgent... Non, rien... Les malades et leurs accompagnants sont laissés à l’abandon avec cette liste hétéroclite dont ils ne comprennent pas le sens...

Je ne suis pas un "pro" de la santé, mais j’ai une petite expérience du monde des médicaments, ayant eu moi-même pas mal d’ennuis de santé (je me soigne avec des génériques), ayant pendant de longues années participé à l’approvisionnement de dispensaires ou aidé à la gestion dans des pharmacies de la mission, ou des "pharmacies villageoises" comme au temps de la révolution... mais je reste choqué que de trop nombreux prescripteur ne semblent même pas s’intéresser à la situation matérielle du malade ou de l’accompagnant avant de prescrire.

Si le Burkina Faso a fait le choix des médicaments génériques-et il en existe une liste précise qui couvre 90% des besoins-alors, pourquoi tant de prescripteurs ne se plient-ils pas à ces règles... et surtout avec les analphabètes et avec les plus pauvres ?

Il serait sans doute opportun que les règles de prescription soient reprécisées régulièrement et que cessent ces abus qui découragent tant de gens d’approcher les structures sanitaires !

Bonne nouvelle : La Thaïlande et le Brésil viennent de "casser", en conformité avec les règles de l’OMC, les brevets de médicaments contre le SIDA (ARV) et les maladies cardio-vasculaires (Plavix) pour permettre à leurs malades les plus pauvres d’accéder à ces médicaments... les réductions de prix proposées par les multinationales du médicament ayant été jugées insuffisantes par ces Etats au vu des bénéfices énormes qu’ils affichent. (Financer la recherche est une chose, enrichir des actionnaires au détriment de vies humaines en est une autre)

Koudougou, le 11 mai 2007

Père Jacques LACOUR jacqueslacourbf@yahoo.fr

Le Pays

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