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Mutilations génitales féminines : De nouveaux outils pour réduire la prévalence

Publié le mercredi 16 mai 2007 à 07h06min

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Après trente ans de campagne pour la prévention des mutilations génitales féminines en Afrique, les Enquêtes démographiques de santé (EDS) montrent néanmoins un taux de prévalence remarquablement élevé de la pratique.

Face à ce constat, les acteurs de la lutte au Burkina Faso prospectent de nouveaux outils pour dynamiser et intensifier leurs actions sur le terrain.

Au Burkina Faso, les Mutilations génitales féminines (MGF) riment généralement avec l’excision. L’ampleur du phénomène et ses inconvénients sur la santé de la reproduction de la femme a amené les pouvoirs publics burkinabè à créer dans les années 1990 le Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE).

Œuvrant en synergie avec diverses associations et Organisations non gouvernementales (ONG) acquises à la même cause, cette structure a mené le combat contre l’excision sur le territoire national. Toutefois, bien qu’ayant enregistré des acquis, la lutte contre les mutilations génitales féminines persistent dans certaines localités. La recrudescence de la pratique dans d’autres régions inquiètent même les premiers acteurs de la lutte.

Cette réalité est observée dans toute l’Afrique trente ans après les campagnes pour la prévention du phénomène et relevée par les Enquêtes démographiques de santé (EDS). Ainsi sous la houlette de AIDOS (Association italienne femmes pour le développement), une ONG italienne, une dizaine de structures burkinabè de femmes préoccupées par le taux de prévalence de l’excision se sont engagées à élaborer une nouvelle méthodologie pour mieux endiguer et éradiquer le phénomène.

"La lutte contre les mutilations génitales féminines doivent s’inscrire dans les programmes globaux de la santé de la reproduction et de la promotion des droits des femmes", rappelle Cristiana Scoppa, coordonnatrice du projet au siège de AIDOS à Rome en Italie. Le projet "un nouvel instrument pour promouvoir l’abandon des MGF" soutenu par la Banque mondiale vise l’intégration des activités de prévention des MGF dans tous les programmes et projets de développement.

Il s’adresse aux responsables de la programmation au sein des ONG, des organisations internationales et des institutions nationales intervenant dans les différents domaines de développement : lutte contre la pauvreté, développement rural, santé, éducation, prévention du VIH/Sida..."Il faut absolument intégrer le souci majeur d’éradiquer les MGF dans toutes les préoccupations de développement de la femme", ajoute Eléna Bonometti, coordonnatrice AIDOS-Burkina Faso.

Les outils de programmation consistent à mener une analyse sexospécifique (situationnelle), à établir la priorité des problèmes de développement, à identifier les objectifs de travail (autonomisation des femmes) et à identifier la stratégie d’entrée (accès à la communauté).

Ils vont également amplifier la marge de manœuvre et effectuer un monitorage progressif pour adapter le projet aux changements en vue d’éviter les résistances. "Ces nouveaux outils aideront considérablement à venir à bout des coutumes et des préjugés qui entravent la lutte contre l’excision", se réjouit Souleymane Nana du projet AMPO-MIA intervenant dans l’accueil et l’hébergement des filles-mères en situation difficile.

Jolivet EMMAÜS

Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 16 mai 2007 à 09:26, par Magid En réponse à : > Mutilations génitales féminines : De nouveaux outils pour réduire la prévalence

    Ce genre d’actions ne peut qu’être félicitées. La prise de conscience est croissante dans la population. Pourquoi ne pas parler non plus des mutilations sexuelles masculines ? L’excision du prépuce reste un gros problème dans notre pays. Pourquoi les garçons n’auraient pas le droit de jouir d’un sexe intact au moins jusqu’à l’âge adulte ?

    Magid

    • Le 16 mai 2007 à 10:57 En réponse à : > Mutilations génitales féminines : De nouveaux outils pour réduire la prévalence

      Arrêtez de dire n’importe quoi ! Les "coupures" n’ont pas les mêmes histoires et les mêmes buts. Si on vous mal coupé, faites-vous soigner au lieu de divaguer...

    • Le 17 mai 2007 à 12:36, par Guetagnamba En réponse à : > Mutilations génitales féminines : De nouveaux outils pour réduire la prévalence

      il n’ya aucun mal a la circoncision. c’est tout simplement une question d’hygiene avant tout ! et les consequences ne sont point les meme !!!
      attendre l’age adulte ?? mais cela ne fera que compliquer les choses..

    • Le 17 mai 2007 à 22:09 En réponse à : > Mutilations génitales féminines : De nouveaux outils pour réduire la prévalence

      Vous avez raison : il convient de respecter l’intégrité physique de tout être humain. Toutes les formes de mutilations corporelles (scarifications, excision, circoncision, etc.) devraient être bannies dès lors qu’elles n’ont pas été choisies (c’est le cas pour les enfants, pour les femmes notamment) ou qu’elles ne sont pas justifiées par des raisons médicales par exemple (mais dans ce cas, il ne s’agit pas de mutilations à mon sens). Je respecte les croyances de chacun mais il est anormal d’imposer à un être humain des pratiques qui conduisent à des situations irréversibles, éventuellement préjudiciables à sa santé ou contraires à l’idée qu’il se fait de son corps. Que chacun puisse faire ce qu’il veut de son corps d’accord mais seulement s’il est en état de décider lui-même sans subir aucune contrainte de la part du corps social, de la religion, de quelque groupe de pression. Comment pourrait-il en être ainsi de bébés, d’enfants, de prisonniers, de femmes esclaves de leurs maris, etc. ?
      Marcel

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