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Fête de l’Aïd El Kébir : Une célébration en rangs dispersés

Publié le jeudi 4 janvier 2007 à 06h47min

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Comme à l’accoutumée, c’est à la Place de la Nation que les fidèles de la Communauté musulmane du Burkina (CMBF) ont accompli la prière de l’Aïd el Kébir en souvenir de l’acte d’Abraham. La particularité, cette année, c’est que l’événement a été célébré en rangs dispersés chez les adeptes de la religion de Mohammad au Faso.

Alors qu’elle était prévue pour se dérouler le 30 décembre 2006 selon le calendrier grégorien, les musulmans de la CMBF ont plutôt commémoré la fête de l’Aïd el Kébir le lendemain, soit le dernier jour de l’an tandis que les sunnites l’avaient fait la veille.

En rappel, cette célébration fait revivre le souvenir de l’acte d’Abraham, la sommité du monothéisme, à qui Dieu a révélé de sacrifier son fils Ismaèl qui fut par la suite racheté par un bélier céleste envoyé sur ordre du Très-Haut comme dit dans le Coran : "Nous rachetâmes l’enfant par un bélier considérable".

Tôt le matin du 31 décembre, des éléments de la gendarmerie étaient postés dans les coins névralgiques de la capitale burkinabè, une tâche généralement dévolue aux policiers. Situation nationale oblige avec les événements des 20 et 21 décembre, ce sont les hommes en tenue bleue qui assuraient la sécurité en ville.

C’est seulement aux alentours de la Place de la nation que l’on apercevait quelques policiers municipaux et nationaux venus appuyer des jeunes de la grande mosquée de Ouagadougou pour assurer la tranquillité du lieu de la prière de l’Aïd-el Kébir.

Dès 8 h, les grosses baffles mobilisées à l’occasion délivraient des messages sur l’occupation de l’espace et le sacrifice du mouton. Le prêcheur d’une matinée, d’une voix grave mais limpide, expliquait aux fidèles qui prenaient place quel animal il faut tuer en ce grand jour.

On exige une bête âgée d’une année environ pour ce qui est du mouton, de 12 mois révolus pour les animaux de l’espèce caprine, et de plus de deux ans quant au bovins. La bête borgne, boiteuse, malade, amputée d’une oreille ou d’une corne ou très maigre n’est pas acceptée, entendait-on dire : "La meilleure offrande est un bélier cornu, ayant des tâches noires autour des yeux et aux pattes". C’est dans cette ambiance de prêche que l’on annonça à 8h50, l’arrivée du Mogho Naaba Baongho, accompagné de chevaliers de sa cour et salué par des coups de fusils à poudre.

Les ministres Yéro Boly, Seydou Bouda et des dignitaires musulmans quittent leur natte pour aller s’accroupir devant le Grand chef mossi pour le saluer. Entre-temps, on entend du côté nord une voix entonner une chanson. Pour les habitués de cette prière, c’est l’imam qui arrive. El hadj Ibrahim Koanda, puisque c’est de lui qu’il s’agit, descend d’un véhicule rutilant de couleur noire et de marque volvo.

Immédiatement, les fidèles se mettent debout et la prière commence, une prière de deux rakates liquidée en dix minutes. Mais la cérémonie n’est pas finie. L’imam doit lire son sermon puis faire des bénédictions et immoler son mouton. On demande à l’assistance de rester sur place et de garder leur calme. L’appel est juste entendu quelques minutes puis c’est parti pour un brouhaha indescriptible.

Les fidèles pressés n’ont pas attendu la fin du sermon. Ils désertent les lieux, qui pour rentrer chez eux, qui pour des séances de prises de vues avec les nombreux photographes qui ne manquent pas ces occasions de bonnes affaires.

Adama Ouédraogo Damiss

Observateur Paalga

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