Karaté-do : Oumar Yugo à la tête de la commission transitoire
Maître Oumar Yugo est désormais le nouvel homme fort des karatékas burkinabè. Il a été porté aux commandes de la commission transitoire qui devra gérer les affaires courantes de cette discipline sur une période de trois mois suite à la dissolution de la Fédération le jeudi 23 novembre dernier.
Les tractations ont été de courte durée. Après la débâcle de la Fédération burkinabè de karaté-do la semaine dernière, bien de gens se posaient la question de savoir qui présidera aux destinées du karaté national. Et bien, la réponse ne s’est pas faite attendre.
Le ministère des Sports et des Loisirs en collaboration avec le CNOSB et les pratiquants de karaté ont porté leur choix sur maître Yugo pour gérer les affaires courantes sur une période de trois mois. Oumar Yugo et son équipe devront travailler pour la mise en place d’un nouveau bureau fédéral d’ici à la fin de leur mission.
Les raisons de la dissolution
La Fédération qui vient d’être dissoute était pourtant issue d’un consensus en 2005. Les karatékas vivaient dans une impasse et il a fallu faire des concessions pour aboutir à la mise en place de ce bureau. Les discordes dans le milieu du karaté sont dues aux aires de suffisance de certains ténors de la discipline. Le recours au diplomate Juste Tiemtoré pour présider cette équipe fédérale résultait donc de sa neutralité vis-à-vis des clans dans cet art martial. Aussi, place avait été faite à presque tous les ténors dans ce bureau dit de consensus.
Dès lors on croyait la hache de guerre enterrée. Mais hélas ! Ce bureau n’aura que deux ans de vie. Il ne pourra même pas organiser une activité digne de ce nom. Sa faiblesse se révélera avec la démission d’un de ses vice-présidents. Puis suivra l’inpasse. Les autres membres fédéraux avaient des difficultés pour se réunir.
Le ministère des Sport et des Loisirs dans sa volonté d’accompagner cette fédération octroie une enveloppe de 5 millions afin de relancer les activités. Sans pour autant s’immiscer dans la gestion de la Fédération, le MSL a plusieurs fois interpellé l’équipe dirigeante à l’unité pour la sauvegarde de la discipline.
Mais les différents protagonistes n’étaient d’accord que sur leurs désaccords. Pire, un conflit naîtra encore, suite à la gestion de la somme allouée à la Fédération. Au regard de l’impasse qui prévalait dans le milieu et de l’incapacité des membres du bureau fédéral à justifier la destination des fonds alloués, le ministère s’est alors vu obligé de prendre des mesures.
Il a donc pris l’engagement de dissoudre la Fédération et de mettre sur pied une commission transitoire qui conduira les affaires courantes jusqu’à la mise en place d’une nouvelle équipe fédérale. Du même coup, l’instance suprême du sport national écarte tous les membres de la Fédération dissoute de toute instance décisionnelle. Ils ne sont ni admis dans la commission transitoire, ni dans la future fédération. Le ministère va plus loin en décidant d’ester la fédération dissoute en justice.
Le ministre Jean-Pierre Palm avait bien prévenu tous les acteurs du monde sportif : "Quiconque se rendra comptable d’une gestion opaque constatée dans une Fédération sportive devrait répondre de ses actes". Très prochainement Juste et sa suite répondront au Palais de justice des faits qui leur sont reprochés dans la gestion de l’enveloppe de plus de 5 millions de nos francs qu’ils ne sont pas arrivés à justifier dans le rapport fourni au ministère.
B. Léopold YE
Sidwaya