Fédération togolaise de football : Le couperet de la FIFA
La nouvelle est tombée, tel un couperet : la Fédération internationale de football (FIFA), sur son insistance, a obtenu le 8 novembre 2006 la dissolution de la Fédération togolaise de football (FTF) et demandé la mise sur pied d’une structure censée porter sur les fonds baptismaux une nouvelle équipe dirigeante. Actuellement, une cellule transitoire est dirigée par Séyi Mèmène, ancien président de ladite structure.
C’est à la suite d’une mission d’inspection menée au Togo en octobre dernier par Jan Peters et Slim Aloulou, respectivement représentant de la FIFA et de la CAF, que la décision de dissoudre la Fédération togolaise de football a été prise. La crise née depuis la Coupe d’Afrique des nations de football en Egypte avec la réclamation de primes des joueurs atteindra son paroxysme au mondial allemand quand la délégation togolaise montra ses tares et que la sélection menaça de boycotter la seconde rencontre de son groupe face à la Suisse pour le sempiternel problème de primes.
Une situation de mauvais goût qui permit à la FIFA de déceler un dysfonctionnement au sein de la FTF et de condamner celle-ci à payer par la suite une amende de 100 000 francs suisses pour le mauvais comportement de la délégation togolaise. Dès lors, des épisodes vont se suivre dans ce que l’on peut qualifier de feuilleton togolais. De retour d’Allemagne, quatre membres du bureau exécutif (le premier et le deuxième vice-président, le trésorier général et le secrétaire général) présentent leur démission pour avoir failli à leur mission.
Les cadres de l’équipe nationale vont bouder la sélection pour dénoncer l’amateurisme, l’improvisation qui règnent au sein de l’instance dirigeante du football togolais. Les clubs de D1, pour le non-versement de la subvention promise par le président Rock Gnassingbé, ont boudé les trois premières journées du championnat national. Le football togolais présentant un tableau sombre, on n’est donc pas surpris par la dissolution de la Fédération.
Dans une correspondance adressée récemment à cette structure, les organes faîtiers du football mondial et africain ont décidé de l’organisation des élections statutaires sous la supervision étroite de la FIFA et de la CAF dans les deux prochains mois sur la base des statuts de 1994 et par une commission électorale (CEI) présidée par le vice-président de la CAF, le général Séyi Mèmène.
La FIFA reste convaincue que cette feuille de route est la seule option possible pour permettre à la FTF de se projeter sereinement dans l’avenir dans l’unité de la famille du football togolais. Mais les sportifs de ce pays verront-ils les choses changer ? Selon les statuts, Rock peut encore se présenter pour postuler à la présidence de la Fédération.
Or, c’est par lui que toute cette pagaille est arrivée. A dire vrai, le moment est venu de l’écarter des affaires, mais cela dépend des différentes ligues et des clubs. Rock, avec la fortune qu’il s’est bâti, est capable de faire parler les feuilles. En tout cas, ce serait dommage s’ils ne retournent pas dans les casernes pour faire autre chose.
Justin Daboné
Observateur Paalga