Pour une fois, Marie venait d’être prise au piège comme un poisson dans le filet. Ayant déjà entendu parler de Victor, elle savait qu’en cas de refus, sa couenne allait prendre un sacré coup. Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, elle attendit qu’ils partent « togheter at home » comme dirait l’autre.

Pour être dotée par la nature, Marie l’était. Comme dirait le conteur Noumouké Zon, c’était une « danfani », c’est dire complet. Rien à lui reprocher. Taille bien faite, bassin séduisant, nez aquilin, mollet galbé etc. Et cela, Marie le savait et en profitait. Ainsi, ses victimes ne se comptaient pas. Certains ont même eu à poser des actions délictueuses envers le contribuable pour assouvir leurs désirs et se sont retrouvés au frais.

Ainsi, Marie était comme dirait l’autre, un électron libre. Sans attache particulière, elle vivait aux crochets de ses multiples amants. Bien qu’ayant pris de l’âge, elle avait toujours de beaux restes, ce qui était indéniable. Voilà qu’un beau jour, Victor, chef de projet, nouvellement affecté au chef-lieu de région la vit et ne mit pas longtemps pour la conquérir. Ainsi, ils sortaient de temps à autre, mais la partie de jambes en l’air n’avait pas encore eu lieu.

Marie n’avait pas été encore consommée selon notre ami Malam, ce qui ne plaisait pas à Victor et pas du tout. Il faut dire que Marie était une vraie mangeuse pour ne pas dire une vorace. Un poulet ne pouvait pas calmer sa faim et il lui fallait au moins deux poulets bien dodus. C’est ainsi qu’elle soumit Victor à cet exercice dépensier.

Un samedi, Victor et Marie décidèrent de faire une virée en ville. Les poulets, les pintades furent bien servis. Se sentant bien repue, Marie vers vingt trois heures fit comprendre à Victor qu’elle voulait rentrer. Victor de lui faire comprendre qu’il n’était pas question à moins qu’ils se retrouvent derrière le mur du bar dans l’obscurité afin qu’il se soulage.

Il se trouve que Victor avait un vieil ami qui résidait dans la même cité et avait vu une fois Victor et Marie en galante compagnie. Comme il connaissait Marie, il l’accosta un jour et lui fit comprendre de ne pas jouer au chat et à la souris avec Victor car ce dernier était violent et n’aimait pas la traîtrise. Il lui expliqua comment Victor avait déjà tabassé des filles et réduit les biens qu’il leur avait achetés avec ceux des autres en cendre et que personne n’avait bronché. Donc, elle était virtuellement avertie.

Voilà qu’après avoir bien mangé et bu, elle voulait rentrer, sachant bien que Victor avait satisfait à plusieurs de ses désirs. Marie regarda Victor en coin et vit des éclairs dans ses yeux. En pareille circonstance, quelle que soit la volonté ou le désir, elle faiblit. Depuis lors, Victor la dirige et consomme quand il veut.

Rakissé

Sidwaya